Cyperus esculentus L.
Le souchet comestible est une plante vivace, indigène au Québec. La tige est simple, à port dressé et mesure de 10 à 70 cm de hauteur. Elle est triangulaire et glabre. Les rhizomes sont minces, de couleur brunâtre ou blanchâtre et mesurent de 5 à 20 cm de longueur. Certains rhizomes donnent des tubercules. Ces derniers sont de forme oblongue à arrondie, de couleur brun foncé à maturité et mesurent de 5 à 15 mm de longueur.
Les feuilles sont semblables à celles des graminées, longues et étroites, et mesurent de 3 à 8 mm de largeur. Elles sont glabres, fortement carénées, luisantes et sont disposées sur 3 rangs. La gaine qui entoure la tige est fermée par un tissu membraneux qui se déchire facilement. Il n’y a aucun appendice à la jonction de la gaine et du limbe. Des bractées involucrales (semblables à des feuilles) sont réunies en cercle immédiatement sous l’inflorescence, elles mesurent jusqu’à 7 cm de longueur et dépassent largement l’inflorescence.
L’inflorescence est composée de 4 à 7 épis disposés de manière semblable à une ombelle. Les épis sont de forme ovoïde, de couleur brun doré et mesurent de 18 à 30 mm de longueur. Ils sont composés de 10 à 20 épillets pluriflores qui mesurent de 10 à 50 mm de longueur et de 1 à 2 mm de largeur. Chaque fleur comporte une écaille, 3 stigmates, 3 étamines et produit une seule semence. Les écailles sont ovales à obtuses, se terminent en pointe et mesurent de 2 à 3 mm de longueur. Elles sont munies de 7 à 9 nervures dont une nervure centrale proéminente qui rend l’écaille carénée. Le rachis est persistant et étroitement ailé.
Le fruit est un akène triangulaire, de forme ellipsoïde qui mesure 1,2 à 2 mm de longueur. Il est de couleur brun clair à brun jaunâtre.
Le souchet comestible est une mauvaise herbe dont la présence est souvent indicatrice de drainage inadéquat. En effet, elle tend à infester les zones humides des champs cultivés (maïs, céréales, légumes), des pâturages et des pelouses. C’est une plante retrouvée dans une grande diversité de sols et conditions d’humidité, mais qui est plus prolifique en terre noire que minérale.
La présence de tubercules à l’extrémité des rhizomes permet de différencier facilement le souchet comestible au stade végétatif. Notons que seuls le souchet hispide (Cyperus strigosus), une espèce vivace, et le souchet diandre (Cyperus diandrus), une espèce annuelle, causent, à l’occasion, des infestations dans les champs en culture au Québec. On distingue le souchet des graminées au stade végétatif par la disposition en 3 rangs (tristiques) des feuilles plutôt qu’en 2 rangs (opposées) pour les graminées.
Pour prévenir l’envahissement d’un champ par le souchet comestible :
- Dépister les champs de façon à le remarquer dès qu’il s’y retrouve. Lorsque du souchet est repéré dans un champ, l’arracher aussitôt en creusant jusqu’au-dessous de la semelle de labour pour ainsi éviter la production de tubercules et de graines.
- Lorsqu’il est déjà présent dans une partie de champ, travailler la section affectée en dernier pour éviter de disperser les tuberc...Lire la suite
Pour prévenir l’envahissement d’un champ par le souchet comestible :
- Dépister les champs de façon à le remarquer dès qu’il s’y retrouve. Lorsque du souchet est repéré dans un champ, l’arracher aussitôt en creusant jusqu’au-dessous de la semelle de labour pour ainsi éviter la production de tubercules et de graines.
- Lorsqu’il est déjà présent dans une partie de champ, travailler la section affectée en dernier pour éviter de disperser les tubercules. À la suite du travail du sol, nettoyer la machinerie pour éviter de disséminer les tubercules à d’autres champs non infestés.
Il est très difficile de réprimer le souchet comestible d’une parcelle. Il importe d’intervenir tôt en saison et de combiner de bonnes méthodes culturales à de la lutte physique à long terme.
- Ajouter à la rotation des cultures compétitives comme les céréales et les engrais verts qui couvriront le sol rapidement, puisque le souchet est sensible au manque de lumière. Aussi, les prairies offrent une bonne compétition à la mauvaise herbe.
- Éviter de travailler le sol trop en profondeur, cela ne fera qu’apporter constamment les tubercules à la surface où ils vont germer. En laissant les tubercules proches de la surface, ils ne survivront pas à l’hiver et, au contraire, les tubercules présents plus en profondeur ne seront plus viables après 4 à 5 ans. Par exemple, à la suite d'une récolte, utiliser la déchaumeuse pour apporter les tubercules à la surface puis semer un engrais vert.
- Pratiquer le faux-semis combiné au semis d’une culture compétitive qui recouvre le sol rapidement.
- Détruire les rhizomes lorsque la plante atteint les stades de 2 à 5 feuilles (avant la production des tubercules).
Bien qu’il puisse produire des graines viables, le souchet comestible se propage principalement grâce à ses tubercules. Dans des conditions de croissance optimales, un plant de souchet peut produire jusqu'à 1000 tubercules en une saison. Ceux-ci ont la capacité de germer à 3 reprises par exemple, lorsque les parties aériennes sont coupées. Ils ont une viabilité de 4 ans dans le sol.
Weill A. (2007). Moyens de lutte au souchet comestible (Cyperus esculentus L.) en production biologique. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation Québec. 4 pp.
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Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, Ontario
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/ontweeds/yellow_nutsedge.ht
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