Barbarea vulgaris W. T Aiton
La barbarée vulgaire est une espèce herbacée, bisannuelle ou vivace de courte durée et originaire d’Eurasie. La tige se développe à la 2e saison de croissance. Elle est issue de la rosette basilaire produite à la première année de croissance. Elle est dressée, ramifiée, anguleuse et mesure de 20 à 90 cm. Le système racinaire est composé d’une racine pivotante s'enfonçant à plus de 50 cm dans le sol et de racines secondaires ramifiées.
Les feuilles basilaires sont disposées en rosette qui contient jusqu’à 60 feuilles. Elles sont luisantes, vert foncé, glabres et conservent leur coloration tout au long de l’hiver. Les feuilles basilaires sont profondément découpées. Elles possèdent un large lobe terminal de forme ovée à orbiculaire et de 1 à 4 paires de lobes latéraux plus petits, de forme oblongue à ovée. Les lobes latéraux mesurent généralement moins de 1 cm de longueur contrairement au lobe terminal qui peut atteindre 10 cm de longueur. Les feuilles caulinaires sont alternes, glabres, embrassantes et sessiles. Leur taille décroît de la base au sommet de la tige. Le lobe terminal devient absent, laissant place à des feuilles peu divisées et grossièrement dentées.
Les fleurs sont composées de 4 pétales jaunes disposés en croix. Ces derniers sont de forme spatulée à obovée et mesurent de 6 à 9 mm de longueur. Les quatre sépales verts sont oblongs, persistants et ascendants. Ils couvrent les deux tiers de la fleur ouverte et mesurent de 3 à 4,5 mm de longueur et de 1,5 à 2,5 mm de largeur. Les fleurs sont disposées en grappes au bout de la tige.
Les fruits sont des siliques anguleuses et cylindriques qui mesurent de 1 à 4 cm de longueur sans le bec. Les pédicelles qui portent les siliques sont plus étroits que le fruit et mesurent de 3 à 6 mm de longueur. Les siliques peuvent être ascendantes, apprimées ou dressées. Elles contiennent de 1 à 20 graines de couleur grise à brun rougeâtre. Ces dernières sont ovoïdes, alvéolées et mesurent environ 1,2 mm de diamètre.
La plantule est composée de feuilles alternes qui forment une rosette. Les cotylédons mesurent de 3 à 8 mm de longueur et possèdent un pétiole distinct. Ils sont de forme oblongue à orbiculaire avec un sommet arrondi. Les premières feuilles sont entières, arrondies et longuement pétiolées. La base du limbe peut parfois être cordiforme.
La barbarée vulgaire est une mauvaise herbe retrouvée dans les prairies, les pâturages et, de plus en plus, dans les cultures de céréales. Elle peut être un vecteur de maladies pour les cultures de crucifères. La plante croît dans tous les types de sols (argiles à sables), mais préfère les sols humides, riches en nutriments et à pH neutre ou légèrement basique.
La barbarée vulgaire peut être confondue avec la rorippe des marais (Rorippa palustris) et le radis sauvage (Raphanus raphanistrum). La rorippe des marais, au stade végétatif, se distingue par ses feuilles basales profondément découpées en segments oblongs à allongés. À l’inflorescence, elle se distingue par ses fleurs plus petites et sa floraison plus tardive. Le radis sauvage, au stade végétatif, se distingue par ses feuilles qui portent des poils raides les rendant rugueuses au toucher. À l’inflorescence, il se distingue par ses fleurs à pétales jaune pâle, blanches ou pourpres dont les nervures sont apparentes.
Pour prévenir l’établissement de la barbarée vulgaire :
- Dépister les champs et arracher les plants qui sont retrouvés lorsqu’ils sont en faible quantité.
- Éviter d’épandre du fumier frais sur les champs, puisque les graines ont la capacité de survivre dans le système digestif des ruminants. Composter le fumier pour réduire la viabilité des graines.
- Implanter des cultures de couvertures et des engrais verts pour nuire à l'établisseme...Lire la suite
Pour prévenir l’établissement de la barbarée vulgaire :
- Dépister les champs et arracher les plants qui sont retrouvés lorsqu’ils sont en faible quantité.
- Éviter d’épandre du fumier frais sur les champs, puisque les graines ont la capacité de survivre dans le système digestif des ruminants. Composter le fumier pour réduire la viabilité des graines.
- Implanter des cultures de couvertures et des engrais verts pour nuire à l'établissement de la barbarée vulgaire.
Pour réprimer les populations de la barbarée vulgaire :
- Effectuer un travail du sol répété nuit à la croissance de la barbarée vulgaire.
- Sarcler à la fin de l’été ou à l’automne pour détruire les rosettes hivernantes.
- Faucher pendant la floraison pour retarder la production des graines. Par contre, lorsque les tiges sont coupées, la plante en produira de nouvelles aussitôt à partir de bourgeons situés sur le système racinaire.
- Mettre les champs problématiques en rotation avec des cultures sarclées (maïs et soya) où le travail de sol fréquent nuira à la plante.
Elle est considérée comme nuisible, car elle a une croissance rapide et une forte production de semences. Le nombre de graines produites varie selon la taille de l'individu, variant de 280 à 88 000 graines. Les graines ont une longue dormance dans le sol (de 10 à 20 ans).
Des glucosinolates s’accumulent dans ses tiges et ses feuilles et peuvent intoxiquer les animaux qui en consomment.
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Frankton C. (1958). Les mauvaises herbes du Canada. Ministère de l’Agriculture du Canada, Ottawa. 218 pp.
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http://www.efloras.org/florataxon.aspx?flora_id=1&taxon_id=20000924