Une feuille basale de pomme de terre (cv 'Envol') montre des folioles avec des nervures jaunes. Les feuilles les plus affectées étaient complètement jaunes avec une brûlure de la marge qui débutait par l’apex. Les jeunes feuilles étaient saines. Les dommages sont caractéristiques d’une phytotoxicité à la métribuzine (SENCOR) et le cultivar 'Envol' serait particulièrement sensible.
 
La conseillère agricole mentionne que plus de 75 % des plants sont affectés et qu’une application foliaire de la métribuzine a été réalisée au printemps lorsque les conditions climatiques étaient froides avec de la pluie abondante et des épisodes de gel au sol. Sur l’étiquette, il est mentionné que le produit ne doit pas être appliqué si les conditions de croissance ne sont pas idéales. Si les dommages sont légers, le feuillage peut verdir de nouveau, mais dans les cas sévères, les tissus jaunis meurent et la marge des feuilles est brûlée.

Une feuille basale de pomme de terre (cv 'Envol') montre des folioles complètement jaunes avec une brûlure de la marge qui débutait par l’apex. Les feuilles moins affectées montraient des nervures jaunes. Les jeunes feuilles étaient saines. Les dommages sont caractéristiques d’une phytotoxicité à la métribuzine (SENCOR) et le cultivar 'Envol' serait particulièrement sensible.
 
La conseillère agricole mentionne que plus de 75 % des plants sont affectés et qu’une application foliaire de la métribuzine a été réalisée au printemps lorsque les conditions climatiques étaient froides avec de la pluie abondante et des épisodes de gel au sol. Sur l’étiquette, il est mentionné que le produit ne doit pas être appliqué si les conditions de croissance ne sont pas idéales. Si les dommages sont légers, le feuillage peut verdir de nouveau, mais dans les cas sévères, les tissus jaunis meurent et la marge des feuilles est brûlée.

Pomme de terre - métribuzine (5)_1
Pomme de terre - métribuzine (5)_2
Description

Les herbicides du groupe 5 inhibent la photosynthèse en bloquant le transfert d’électrons dans le photosystème II et le transfert de l'énergie lumineuse. Ils incluent les familles d’herbicides telles  que les triazines, les phénylurées, les uraciles, les benzothiadiazoles et les nitriles. Trois des familles d’herbicides, soient les triazines, les phénylurées et les uraciles sont systémiques : elles peuvent être absorbées par le feuillage, mais le sont le plus souvent par les racines et sont transportées dans toute la plante via les vaisseaux du xylème. Les nitriles et les benzothiadiazoles sont des herbicides de contact. Les herbicides du groupe 5 sont utilisés pour détruire les mauvaises herbes annuelles et vivaces.
 
Cas métribuzine - La métribuzine appartient à la famille des triazinones. Les herbicides contenant de la métribuzine sont homologués dans la culture du soya, de la pomme de terre, du maïs, de l’asperge, de la tomate, de la carotte, du lupin blanc, de la gourgane, du bleuet et des arbres fruitiers. Cet herbicide est utilisé pour le contrôle d’un large éventail de dicotylédones et aussi de graminées annuelles. Lors d’application au sol, la métribuzine est absorbée rapidement par les racines et est rapidement transloquée via le xylème vers les tiges et les feuilles. L’absorption de l’herbicide par l’application foliaire est modérée. Elle peut endommager les cultures traitées lorsque de fortes pluies surviennent après son application et entraînent la métribuzine dans la zone racinaire de la culture.

La métribuzine est très soluble dans l'eau et mobile dans les sols. Son potentiel de lessivage est élevé et peut donc contaminer l'eau souterraine. Comme elle résiste à l'hydrolyse, elle est très persistante dans l'eau souterraine. Ses deux principaux métabolites (la dicétométribuzine désaminée et la dicétométribuzine) sont mobiles dans les sols et présentent un potentiel de lessivage élevé. La métribuzine peut aussi contaminer l'eau de surface par ruissellement. La métribuzine et ses métabolites sont non volatils et peu susceptibles de se volatiliser.

Certaines cultures sont sensibles à la métribuzine (céréales, cucurbitacées, amarantacées, crucifères, etc.) et peuvent être endommagées si elles sont semées dans un sol traité à la métribuzine dans l’année de l’application ou l’année suivante.
 
Ailleurs dans le monde, des populations d’amarante à racines rouges (Amaranthus retroflexus) résistantes à l’atrazine ont aussi démontré de la résistance à la métribuzine et ont donc survécu au traitement herbicide. La résistance à la métribuzine de mauvaises herbes n’a jamais été observée au Québec.

Chez la pomme de terre, la métribuzine doit être appliquée préférablement en prélevée. Pour de meilleurs résultats, une pluie est requise après un traitement en prélevée. Il faut éviter le chevauchement des bandes lors de l’application de l’herbicide. Des traitements sont possibles en postlevée, mais les dommages liés à une phytotoxicité sont plus probables. Le traitement doit être réalisé lorsque les mauvaises herbes sont inférieures à 4 cm et les plants de pommes de terre plus petits que 10 cm. Certaines variétés de pommes de terre sont plus sensibles (maturité hâtive, à peau blanche ou rouge, ‘Atlantic’, ‘Eramosa’, ‘Shepody’). Les symptômes apparaissent généralement 5 jours après le traitement et sont plus sévères lorsque le pH du sol est alcalin (> 7,2). Des pertes de rendement et de qualité des tubercules sont possibles.

Ne pas confondre

La phytotoxicité par les triazines (dont la métribuzine) peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides appartenant aux benzonitriles, aux bipyridiliums, aux acides aryloxy phénoxy-carboxiliques et aux oximes. On peut aussi la confondre avec des causes environnementales ou des pratiques culturales (des brûlures par les engrais, une carence minérale, etc.).

Prévention

En cas de destruction prématurée d'une culture traitée avec de la métribuzine, ne pas implanter d'autres cultures que celles pour lesquelles cet herbicide est homologué et respecter un délai d'un mois après labour. Aussi, ne pas utiliser la métribuzine sur les terres noires. Enfin, afin de diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, frais ou humide avant ou après l’application, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.

Dommage

Feuille : au début, jaunissement de la marge et à l’apex des vieilles feuilles puis jaunissement des nervures principales et secondaires et/ou entre les nervures, nécrose (brunissement et dessiccation). Mortalité potentielle.
 
Plant : dépérissement, jaunissement et nécrose (brunissement et dessiccation). La mortalité des plants est plutôt rare.

Références et liens

Banks E. (Ed) (2004). Metribuzin. Dans Potato Field Guide - Insects, Diseases and Defects. Publication 823. Ministry of Agriculture and Food, Ontario. p. 155.

Shaner D.L. (Ed) (2014). Metribuzin. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed Science Society of America, Lawrence, Kensas. p. 308-310.

http://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/10/pdf/Agriculture/MH-PommesdeTerre.pdf

http://msue.anr.msu.edu/news/herbicide_sensitivity_in_potatoes

https://cropwatch.unl.edu/potato/injury_by_application