L’atrazine appartient à la famille des triazines. Les herbicides contenant de l’atrazine sont homologués dans la culture du maïs grain et fourrager, de semence et sucré. L’atrazine peut être absorbée rapidement par le feuillage mais surtout par les racines. Elle migre ensuite vers le sommet de la plante et s’accumule à la marge des feuilles et aux points de croissance. Elle détruit un large éventail de dicotylédones. Certaines populations de chénopodes, d’amarantes et d’herbes à poux sont résistantes aux triazines et survivent donc au traitement herbicide. Au Québec, le chénopode blanc (Chenopodium album), l’amarante de Powell (Amaranthus powellii), l’amarante à racines rouges (Amaranthus retroflexus) et la moutarde des oiseaux (Brassica rapa) sont résistantes à l’atrazine. L’atrazine peut persister dans le sol plus ou moins longtemps selon la dose utilisée, les conditions météorologiques et les types de sols (plus longtemps en sol sablonneux et en conditions sèches et fraîches). Elle est soluble dans l’eau et faiblement absorbée par les particules de sol, ce qui lui confère un potentiel de lessivage élevé. Son usage a été banni par l'Union Européenne en 2003, afin de prévenir la contamination des eaux souterraines.
La phytotoxicité par les triazines (dont l’atrazine) peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides appartenant aux benzonitriles, aux bipyridiliums, aux acides aryloxy phénoxy-carboxiliques et aux oximes. On peut aussi la confondre avec des causes environnementales ou pratiques culturales telles des brûlures causées par les engrais, une carence en azote, en zinc, en cuivre ou en molybdène, un semis superficiel, des taches foliaires bactériennes, le froid ou une sécheresse.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.
Feuille : anomalie de coloration (jaunissement à blanchiment entre les nervures ou jaunissement à la marge des vieilles feuilles puis dessèchement, brunissement et brûlure des tissus). Les vieilles feuilles sont plus affectées que les nouvelles. Les herbicides contenant de l’atrazine peuvent affecter tous les niveaux de feuilles.
Racine : faible développement du système racinaire.
Plant : dépérissement, inégalité des plants au champ et, dans le cas d’une phytotoxicité sévère, mortalité des plants.
Références pois
Kraft J. M. & Pfleger F. L. (Eds) (2008). Herbicide Injury. Dans Compendium of Pea Diseases and Pests. 2nd éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 49.
Richard C. & Boivin G. (1994). Phytotoxicité des herbicides du pois. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 230. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch15-pois-haricot.pdf)
https://cropwatch.unl.edu/2018/field-peas-%E2%80%93-guide-herbicide-carryover-and-herbicide-efficacy
https://www.agric.wa.gov.au/mycrop/diagnosing-group-c-herbicide-damage-field-peas
Références atrazine
Ladlie J. S. (1991). Phenoxy-carboxylic acid. Dans Guide to herbicide injury symptoms in corn with « look-alike » symptoms. Agri-Growth Research inc., Hollandale, Minnesota. p. 25-26.
Shaner D.L. (Ed) (2014). Atrazine. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed Science Society of America, Lawrence, Kensas, p. 54.
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/pub75/pub75toc.htm
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/738656/atrazine-herbicide-interdiction-equiterre-quebec-petition
https://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-241.html
https://www.inspq.qc.ca/eau-potable/atrazine
https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/publications/vie-saine/recommandations-pour-qualite-eau-potable-canada-document-technique-atrazine.html