Moisissure bleue
Blue mold
Sur une gousse d’ail provenant d’un entrepôt, présence de taches irrégulières, rouille à brunes, et légèrement déprimées. Sur la gousse, il y a environ 10 taches mesurant entre 2 et 6 mm de diamètre. Lorsque l’ail a été mis en chambre humide, une sporulation verdâtre à bleutée s’est développée sur les taches. Il n’y avait aucune tache sur les tuniques. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Penicillium sp., responsable de la moisissure bleue chez les Allium. Aucun nématode ni bactérie n’a été détecté des dommages.
Description

La moisissure bleue affecte de nombreuses cultures fruitières et maraîchères, des bulbes, des racines et des semences. Chez les Allium, elle affecte principalement l’ail et l’oignon. Elle peut se manifester à la récolte, mais survient essentiellement lors de l’entreposage. Penicillium est responsable de plus de 90 % des cas de pourriture répertoriés en entreposage, lors du transport des denrées et dans les marchés. C’est une maladie fréquente mais mineure. Tout comme le champignon Aspergillus niger (moisissure noire), Penicillium est tolérant aux antibiotiques des Allium et agit souvent comme un saprophyte ou un parasite secondaire.

Cycle de la vie

L’inoculum provient de bulbes ou gousses infectés, de tissus sénescents, des débris de culture et du sol. Les infections du bulbe se produisent à partir de blessures et de meurtrissures. Des tissus affectés peuvent contaminer des tissus sains par simple contact, contrairement à la moisissure noire. En évitant les blessures à la plante, on minimise cette maladie. La germination des spores de Penicillium nécessite une température variant entre 15 et 32 °C, avec un optimum variant entre 21 et 25 °C et une humidité relative élevée. Signalons que certains Penicillium (ex. : P. expansum) n'attaquent que des fruits mûrs et qu’ils synthétisent deux toxines : la patuline et la citrinine, deux mycotoxines fréquemment observées dans les produits alimentaires.

Symptômes et dommages

Bulbe : au début, présence de taches superficielles, pâles, humides et molles. Occasionnellement, présence d’une coloration rouge sur les tuniques. Les taches deviennent profondes et le dépérissement est rapide. Un mycélium blanc apparait au centre des taches puis devient bleu à cause de la sporulation du champignon. Cette moisissure bleue est souvent entourée d’un mycélium blanc qui est lui-même cerné par une zone humide. Chez l’oignon, une coupe longitudinale du bulbe permet d’observer la présence d’une ou de plusieurs tuniques humides beiges à brunes à grises. Une odeur de moisi émane souvent des tissus affectés.

Ne pas confondre

Cette maladie peut être confondue avec la pourriture du col (Botrytis sp. – sporulation grise), la moisissure noire du bulbe (Aspergillus niger – sporulation noire) et des pourritures bactériennes (pourriture molle humide, mais sans odeur de moisi).

Méthodes de lutte

Pour contrôler le développement de la moisissure bleue, il faut éviter les blessures, les meurtrissures, de récolter les bulbes lorsqu’ils sont encore mouillés ou en période de forte humidité. Les bulbes récoltés doivent être séchés rapidement et entreposés à une température inférieure à 5 °C, sous une humidité relative basse et une bonne ventilation.

Références et liens

Agrios G. N. (2005). Penicillium – Postharvest Decays of Fruits and Vegetables. Dans Plant Pathology. 5th ed. Elsevier Academic Press. p. 556-557.
 
Schwartz H. K. & Mohan S. K. (Eds) (2008). Blue Mold. Dans Compendium of Onion and Garlic Diseases and Pests. 2e éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 52-53.

http://www.science.oregonstate.edu/bpp/Plant_Clinic/Garlic/penicillium.htm