Sclerotinia sclerotiorum s’attaque à plusieurs plantes dicotylédones, dont les cucurbitacées, les crucifères, les apiacées, le haricot, la laitue, le pois et le soya. Chez les cucurbitacées, le concombre et la citrouille sont les plus sensibles et la pourriture sclérotique est un problème occasionnel et mineur, qui peut parfois être sévère. Le champignon cause de la pourriture en champ et en postrécolte. La maladie se développe en foyer lors de l’entreposage.
Le champignon survit dans les débris végétaux ou le sol sous la forme de sclérotes (3 à 10 ans) ou de mycélium. Les infections se font lorsque la température est fraîche et humide. Les sclérotes produisent alors des apothèces ou du mycélium. Lorsque la température varie entre 11 et 15 °C, les apothèces libèrent des ascospores qui sont transportées par le vent sur les tissus tandis que le mycélium infecte directement les tissus. Tous les tissus, sains ou blessés, peuvent être infectés. La maladie se développe lorsque la température se situe entre 20 et 25 °C et que le feuillage demeure mouillé pendant au moins 48 heures (humidité relative élevée ou rosée).
Feuille : présence d’une pourriture molle et aqueuse débutant à la base des pétioles ou sur les vrilles mortes et progressant sur les feuilles. Si l’humidité relative est élevée, les feuilles se couvrent d’un mycélium blanc cotonneux et de sclérotes noirs. Le feuillage affecté est jaune, dépérit et meurt.
Fleur : généralement présence d’une pourriture molle et aqueuse et d’un mycélium blanc cotonneux. Chez les cucurbitacées, le champignon peut se développer sur les fleurs fanées encore attachées au fruit en développement.
Fruit: présence d’une pourriture molle et aqueuse, d’un mycélium blanc cotonneux et de sclérotes noirs. Chez la citrouille, les symptômes apparaissent tard en saison. Le dessous du fruit, qui est en contact avec le sol, est souvent affecté en premier. Sinon, la maladie se développe près du pédoncule qui sert de cuvette ou de réservoir pour l’eau et les spores du champignon. Chez le concombre, c’est l’extrémité apicale du fruit qui est infectée en premier. La chair devient molle et pourrie et se couvre d’un mycélium blanc et de sclérotes noirs.
Chez les cucurbitacées, cette maladie peut être confondue avec le dépérissement phytophthoréen (Phytophthora capsici) et la moisissure grise (Botrytis cinerea). Dans le cas de la pourriture sclérotique, le mycélium demeure toujours blanc contrairement à celui de la moisissure grise qui devient grisâtre.
Pour diminuer l’incidence de la pourriture sclérotique dans les sols, il faut privilégier les sols bien drainés et aérés, une rotation des cultures (3 à 5 ans) avec des plantes non hôtes (betterave, épinard, maïs, oignon ou céréales), une lutte efficace contre les mauvaises herbes et diminuer la densité du feuillage des plants afin d’assurer une meilleure aération. Il faut éliminer et enfouir les résidus de culture et éviter l’arrosage par aspersion. À la récolte, éviter les blessures, trier, nettoyer et refroidir rapidement les cucurbitacées et assurer un entreposage adéquat.
Richard C. & Boivin G. (1994). Pourriture blanches (sclérotiniose). Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 143. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch9-cucurbitacees.pdf)
Zitter T. A., Hopkins D. L. & Thomas C. E. (Eds) (1996). Sclerotinia Rot. Dans Compendium of Cucurbit Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 56.
sclerotinia-stem-and-fruit-rot.pdf (nmsu.edu)