Verticilliose
Verticillium wilt
Sur un plant de concombre de champ (cv 'Suprami'), le collet et les racines présentent une pourriture humide de couleur rouille. Le système vasculaire de la tige était de couleur rouille (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Verticillium sp. dans le système vasculaire de la tige. Ce champignon est responsable du flétrissement verticillien (verticilliose). Il est à noter qu’en plus de Verticillium, les champignons Pythium sp. (pourridié pythien) et Rhizoctonia sp. (rhizoctone) ont été isolés des racines et du collet. Le flétrissement du plant est probablement causé par la synergie de ce complexe fongique.  Au champ, environ 15 % des plants sont affectés et les symptômes sont apparus au stade fructification.
Sur un plant de concombre de champ (cv 'Suprami'), le système vasculaire de la tige et du collet est de couleur rouille. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Verticillium sp. dans le système vasculaire de la tige. Ce champignon est responsable du flétrissement verticillien (verticilliose) chez les cucurbitacées. Il est à noter qu’en plus de Verticillium, les champignons Pythium sp. (pourridié pythien) et Rhizoctonia sp. (rhizoctone) ont été isolés des racines et du collet. Le flétrissement du plant est probablement causé par la synergie de ce complexe fongique. Au champ, environ 15 % des plants sont affectés et les symptômes sont apparus au stade fructification.
Concombre - Verticilliose (Verticillium dahliae)
Concombre - Verticilliose (Verticillium dahliae)
Description

Verticillium affecte de nombreuses plantes herbacées, vivaces et ligneuses. Les cas d’infection par Verticillium sont particulièrement fréquents dans les champs cultivés précédemment avec des solanacées, des cucurbitacées et la fraise. Le flétrissement verticillien peut être causé par deux espèces de Verticillium soit V. dahliae et V. albo-atrum. Au Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ, V. dahliae est plus souvent isolé des racines et du collet.
 
Les symptômes du flétrissement verticillien s’observent habituellement après la mise à fruits, à l’approche des récoltes ou durant les périodes de sécheresse prolongée. Cette maladie est occasionnelle, mais très sévère. Les plants affectés apparaissent de manière éparse ou en petits foyers circulaires dans le champ.
 
Dans les serres, cette maladie est devenue presque inexistante depuis l’utilisation des substrats organiques. Elle est observée sur les plantes ornementales cultivées au champ et qui sont réintroduites dans la serre (ex. : rosier, dahlia). Les sciarides (Bradysia spp.) sont des vecteurs de Verticillium dans les serres.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne dans le sol, sur les débris végétaux et les mauvaises herbes sous forme de mycélium (V. albo-atrum) ou de microsclérotes (V. dahliae). Dans l’est du Canada, V. albo-atrum survit moins bien à nos hivers, c’est pourquoi V. dahliae est observé plus fréquemment. Une fois établi, Verticillium peut survivre dans le sol, sans hôtes, durant de nombreuses années (entre 10 et 25 ans). Des sols humides associés à du temps nuageux qui alterne avec des journées chaudes (entre 21 et 27 °C) et ensoleillées constituent les conditions optimales pour le développement de Verticillium. L’incidence et la gravité du flétrissement verticillien sont augmentées dans les sols légers et en présence du nématode des lésions racinaires Pratylenchus penetrans.
 
Les microsclérotes germent par temps frais et en présence d’exsudats racinaires. Le champignon Verticillium pénètre dans les plants par le système racinaire et va se loger à l’intérieur des vaisseaux conducteurs du xylème où il se multiplie. Il bouche les vaisseaux conducteurs, interférant avec le transport de l’eau et des éléments minéraux. Sa présence dans le système vasculaire des plants s’exprimera en premier lieu sur les organes aériens du plant, créant des symptômes qui ressemblent souvent à ceux qui sont provoqués par une sécheresse. À cause des symptômes aériens, une première observation peut être réalisée au champ en arrachant quelques plants pour vérifier l’état sanitaire des racines et du collet. En effectuant une coupe longitudinale ou transversale de ces organes, il faut vérifier si le système vasculaire des racines et/ou du collet est brun. Au champ, l’agent pathogène peut être disséminé par le sol, le vent, la machinerie et l’eau. Verticillium est surtout présent dans les 40 premiers centimètres (16 pouces) de sol. Verticillium dahliae se développe dans les sols dont la température varie entre 22 et 27 °C tandis que le spectre de température est plus large (16 à 27 °C) pour V. albo-atrum.

Symptômes et dommages

Feuille : au début, présence d’un jaunissement débutant à la marge et progressant entre les nervures sous la forme d’un « V » sur les feuilles basales. Parfois présence de zones nécrotiques sur le limbe et à la marge. Le feuillage flétri et meurs. Les symptômes se manifestent souvent sur un seul côté du limbe. En général, les feuilles basales sont affectées alors que les jeunes feuilles demeurent vertes.
 
Tige : le système vasculaire devient brun. Les symptômes se manifestent souvent sur un seul côté de la tige. La tige flétrie.
 
Collet et racine : parfois brunissement du système vasculaire. Parfois noircissement sur les racines.

Ne pas confondre

Chez les cucurbitacées, le flétrissement verticillien est surtout confondu avec la fusariose vasculaire, mais également avec le flétrissement bactérien (Erwinia tracheiphila), le chancre gommeux (Didymella bryoniae) et la sécheresse.

Méthodes de lutte

Pour diminuer le flétrissement verticillien, il faut éviter les sols qui ont des antécédents de la maladie, utiliser du matériel végétal sain et certifié, faire de longues rotations des cultures (>  4 ans) avec des plantes non hôtes (céréales, graminées, légumineuses, maïs, brocoli), assurer une fertilisation adéquate, une bonne irrigation et éliminer les plants infectés. Chez les cucurbitacées, quelques cultivars de melons montrent une certaine résistance, mais la majorité est sensible. Le melon miel est résistant.

Références et liens

Koike, S. T., Gladders P. & Paulus A. O. (2007). Verticillium Wilt of Cucurbitaceae. Dans Vegetable Diseases – A Color Handbook. Academic Press. p. 246.

Zitter T. A., Hopkins D. L. & Thomas C. E. (Eds) (1996). Verticillium Wilt. Dans Compendium of Cucurbit Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 22-23.

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/cucurbits/diseases-and-disorders/verticillium-wilt.html#advanced

http://www.apsnet.org/edcenter/intropp/lessons/fungi/ascomycetes/Pages/VerticilliumWilt.aspx