Les champignons causant les blancs (oïdium) sont des parasites obligatoires. Ils tuent rarement leurs hôtes puisqu’ils sont nécessaires à leur survie. Chez le bleuetier, le blanc est causé par le champignon Microsphaera vaccinii et il est spécifique à la culture. Cette maladie est occasionnelle et mineure chez le bleuet car les symptômes se manifestent généralement tard en saison. Des dommages importants sont parfois rapportés chez les cultivars très sensibles (ex. : Blueray).
Chez le bleuet en corymbe, le champignon hiverne sur le feuillage infecté sous la forme de cléistothèces ou dans les bourgeons sous la forme de mycélium. Chez le bleuet nain, l’inoculum proviendrait de la litière de feuilles ou des champs avoisinants. Au printemps, des ascospores ou des conidies sont produites et dispersées par le vent. Ces structures fongiques infectent le jeune feuillage et leur germination est influencée par la température et l’humidité relative. Elle sera maximale à 20 °C sous une humidité relative élevée (près de 100 %) mais le feuillage doit être sec car l’eau tue les conidies. Par la suite, l’humidité relative a peu d’impact sur le processus d’infection et de développement de la maladie, seule la température devient le facteur critique. Les jeunes feuilles infectées se couvrent de taches rouges et d’un duvet blanchâtre contenant les conidies du champignon. Ces conidies assurent les infections tout au long de la saison. Si les infections surviennent près de la récolte, les dommages sont mineurs. Les cultivars sensibles peuvent montrer des symptômes dès juillet.
Feuille : présence de taches rouges, plutôt circulaires, à la face supérieure. Présence d’un duvet blanc de mycélium observé à la face supérieure et inférieure. La marge des feuilles peut s’enrouler en forme de cuillère. Les feuilles rougissent et chutent prématurément. Parfois présence de taches jaunes avec une marge rouge.
Sur les feuilles, cette maladie peut être confondue avec des taches foliaires fongiques ou virales (ex. virus de la tache annulaire rouge du bleuet (Blueberry red ringspot virus (BRRV)), mais dans ces cas, il y a absence d’un duvet blanc.
Pour contrer le développement du blanc dans les bleuetières, il faut dépister les feuilles lorsque le temps est chaud et humide, assurer une bonne circulation d’air entre les plants par la taille et en assurant un bon espacement entre ceux-ci et éviter les cultivars sensibles. La lutte chimique est disponible et efficace si elle est faite tôt en saison et a peu d’effet sur les cléistothèces produits en fin de saison. Chez le bleuet nain, la carence en phosphore favorise le développement du blanc il faut donc assurer un bon niveau de phosphore pour les plants.
Caruso F. L. & Ramsdell D. C. (Eds) (1995). Powdery Mildew of Highbush. Dans Compendium of Blueberry and Cranberry Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 12-13.
Caruso F. L. & Ramsdell D. C. (Eds) (1995). Powdery Mildew of Lowbush. Dans Compendium of Blueberry and Cranberry Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 23-24.
Lambert L., Laplante G. H., Carisse O. & Vincent C. (2007). Le blanc du bleuet en corymbe. Dans Guide de maladies, ravageurs et organismes bénéfiques du fraisier, du framboisier et du bleuetier. CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec). p. 204-206.
http://www.fruit.cornell.edu/berry/ipm/ipmpdfs/BB%20mildew%20fast%20fact.pdf