La bactérie Pectobacterium carotovorum s’attaque à une grande variété de légumes (brocoli, carotte, chou, pomme de terre, tomate, etc.) et de plantes ornementales (amaryllis, bégonia, calla, cyclamen, dracena, impatiens, violette africaine, etc.). C’est une bactérie pectinolytique qui dissout la lamelle moyenne entre les cellules à l’aide de ses enzymes. Cette action accélère la dégradation des tissus, les rendant mous et spongieux. Elle prolifère rapidement à l’intérieur de la plante provoquant une liquéfaction des tissus et une odeur nauséabonde caractéristique. La calla est très sensible à cette maladie. La pourriture molle bactérienne est un problème fréquent et sévère et le principal facteur limitatif de sa production.
Les bactéries de la pourriture molle peuvent survivre plusieurs mois dans le sol, sur les débris végétaux et les rhizomes infectés. Elles sont propagées par l’eau (éclaboussures, ruissellement, eau d’irrigation), les outils et les insectes. Elles pénètrent dans les tissus surtout par les blessures. Les infections surviennent souvent lorsqu’un autre agent pathogène a déjà envahi les tissus (ex. : Fusarium spp., blessures par les insectes, etc.). Pour son développement, la bactérie requiert des températures élevées, une humidité importante et un sol humide. Les bactéries sont actives entre 5 et 37 °C, avec un optimum entre 20 et 30 °C. Lorsque l’humidité relative est élevée et que la ventilation est inadéquate, la maladie peut se propager d’un plant infecté à un plant sain.
Feuille : au début, les feuilles sont vert foncé puis deviennent jaunes, flétrissent et meurent. Les feuilles développent une pourriture molle, beige à brune, d’aspect spongieux près de la surface du sol.
Tige : présence d’une pourriture molle beige à brune près de la surface du sol.
Racine, bulbe, corme et tubercule : le système racinaire présente une pourriture molle beige à brune.
Chez la calla, le froid peut causer des symptômes similaires.
Pour limiter la propagation de cette bactérie chez la calla, il faut cultiver dans un substrat bien drainé, minimiser les blessures et privilégier les cultivars blancs et crème aux cultivars jaunes et orange qui sont plus sensibles à la maladie. La lutte chimique est inefficace et la lutte biologique non disponible.
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