Brassica rapa L.
La moutarde des oiseaux est une plante herbacée, annuelle ou bisannuelle, originaire d’Eurasie. Toute la plante est d’apparence glauque. La tige est dressée, simple ou ramifiée et mesure de 50 à 130 cm de hauteur. Elle est couverte de pruine au sommet. Des poils grossiers, pointant vers le bas, sont apparents à la base de la tige. Le système racinaire est composé d’une racine pivotante charnue ou mince.
Les feuilles basales forment une rosette. Elles mesurent de 10 à 40 cm de longueur et de 3 à 10 cm de largeur. Le limbe est profondément découpé : il possède de 2 à 4 lobes latéraux et un grand segment terminal qui est de forme oblongue ou obovée à obtuse. Elles sont portées par un pétiole ailé qui mesure de 2 à 10 cm de longueur. Les feuilles caulinaires sont alternes, sessiles, entières ou parfois simplement dentées. Elles sont de forme oblongue à lancéolée et présentent 2 lobes à la base qui embrassent totalement la tige.
L’inflorescence se caractérise par un racème qui contient de nombreuses fleurs. Les fleurs ouvertes dans l’inflorescence se situent au-dessus ou au même niveau que les bourgeons floraux. Les fleurs sont en forme de croix, mesurent 1 cm de diamètre et sont composées de 4 sépales et de 4 pétales. Les sépales mesurent de 4 à 6,5 mm de longueur et de 1,5 à 2 mm de largeur. Les pétales sont jaune brillant, de forme obovée et mesurent de 6 à 11 mm de longueur et de 3 à 6 mm de largeur.
Le fruit est une silique qui mesure de 45 à 75 mm de longueur et de 2 à 4 mm de largeur, sans le bec. Ce dernier est mince et mesure de 8 à 22 mm de longueur. Les siliques sont portées par des pédicelles minces qui mesurent de 10 à 25 mm de longueur. Ils sont ascendants ou divergent de la tige. Les graines sont brun rougeâtre à noir grisâtre et finement réticulées. Elles sont presque sphériques et mesurent de 1 à 2 mm de diamètre. Leur nombre varie de 8 à 15 par silique.
La plantule est composée de feuilles alternes disposées en rosette ou sur une courte tige. Les cotylédons sont cordiformes et sont portés par un pétiole qui n’excède pas 20 mm de longueur. Les premières feuilles sont sinuées-dentées à lobées et sont plus ou moins arrondies. La cinquième feuille a l’allure des feuilles matures. Elles présentent des poils à base bulbeuse à la face supérieure.
La moutarde des oiseaux est une mauvaise herbe qui cause des pertes de rendement dans les cultures de céréales et de maïs. C'est aussi un hôte pour les maladies et les insectes nuisibles dans les cultures de crucifères. Elle occupe les mêmes habitats que la moutarde des champs, mais sa présence n'est pas généralisée sur le territoire, on la retrouve surtout dans les Cantons-de-l’Est et le Centre-du-Québec. Elle croît dans tous les types de sols et tolère une vaste gamme de pH.
Cette plante est une proche parente du canola (Brassica napus) avec lequel il est souvent difficile de la différencier. Le canola se distingue par l'absence de poils sur ses premières feuilles et par sa couleur vert bleuté. Aussi, la moutarde des oiseaux peut être confondue avec d’autres espèces de cette famille, dont la moutarde des champs (Sinapis arvensis) et le radis sauvage (Raphanus raphanistrum). La moutarde des champs, au stade végétatif, se distingue par ses feuilles caulinaires sessiles qui n’entourent pas la tige et ses feuilles basales qui sont plus dentées. À l’inflorescence, elle se distingue par la présence d’une graine dans le bec de la silique. Le radis sauvage se distingue par ses feuilles profondément découpées qui comportent des poils raides. Aussi, ses feuilles caulinaires n'entourent pas la tige. À l'inflorescence, il se distingue par ses fleurs de couleur jaune pâle, blanche ou roses qui portent des nervures apparentes.
Pour prévenir et réprimer un problème de moutarde des oiseaux :
- Dépister les champs et arracher les plants retrouvés avant la production des graines.
- Éviter d’épandre du fumier frais directement sur les sols cultivés.
- Couper les plants de moutarde des oiseaux à la surface du sol avant la production des graines prévient la formation de celles-ci.
- Effectuer un labour permet d'enfouir les graines à des...Lire la suite
Pour prévenir et réprimer un problème de moutarde des oiseaux :
- Dépister les champs et arracher les plants retrouvés avant la production des graines.
- Éviter d’épandre du fumier frais directement sur les sols cultivés.
- Couper les plants de moutarde des oiseaux à la surface du sol avant la production des graines prévient la formation de celles-ci.
- Effectuer un labour permet d'enfouir les graines à des profondeurs supérieures à celles qui sont optimales pour leur germination. Par contre, d’autres graines seront remontées près de la surface du sol où elles vont germer.
- Pratiquer le travail réduit du sol plutôt que le travail conventionnel. Plus les graines sont enfouies profondément dans le sol, plus leur viabilité augmente.
La moutarde des oiseaux peut produire de 100 à 8 000 graines par plant selon les conditions. Celles-ci demeurent viables dans le sol jusqu'à 10 ans.
Des populations de moutarde des oiseaux résistantes aux herbicides du groupe 5 ou aux herbicides du groupe 9 ont été détectées au Québec.
Elle produit des concentrations toxiques de SMCO (sulfoxyde de S.-méthyle- L- cystéine) dans ses feuilles, tiges et fleurs. Il s'agit d'une substance toxique qui peut ...Lire la suite
La moutarde des oiseaux peut produire de 100 à 8 000 graines par plant selon les conditions. Celles-ci demeurent viables dans le sol jusqu'à 10 ans.
Des populations de moutarde des oiseaux résistantes aux herbicides du groupe 5 ou aux herbicides du groupe 9 ont été détectées au Québec.
Elle produit des concentrations toxiques de SMCO (sulfoxyde de S.-méthyle- L- cystéine) dans ses feuilles, tiges et fleurs. Il s'agit d'une substance toxique qui peut empoisonner le bétail (provoque une anémie hémolytique) si consommé en grande quantité.
Agri Réseau, Bulletin d'information : Portrait de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides au Québec (2011-2021).
Duval J. (2007). Moyens de lutte contre les crucifères annuelles en production biologique. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation Québec, 8 pp.
Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d'identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.
Brassica rapa: Birdsrape mustard. (2013). Weed Control in Natural Areas in the Western United States: Treatment Options. 1 pp.
Gulden R. H., Warwick S. I. & Thomas A. G. (2008). The Biology of Canadian Weeds. 137. Brassica napus L. and B. rapa L. Canadian Journal of Plant Science. 88(5):951-996.
Lavoie C. (2019). 50 plantes envahissantes – Protéger la nature et l’agriculture. Les publications du Québec. 415 pp.
Agri-Réseau - Réseau d'avertissement phytosanitaire
https://www.agrireseau.net/documents/Document_96227.pdf
Système Canadien d’Information sur la Biodiversité, Gouvernement du Canada
http://www.cbif.gc.ca/fra/banque-d-especes/systeme-canadien-d-information-sur-les-plantes-toxiques/toutes-les-plantes-nom-commun/moutarde-des-oiseaux/?id=137040326705
Cultures Affectées