Asclepias syriaca L.
L’asclépiade de Syrie est une plante vivace, indigène au Canada. Toutes les parties de la plante contiennent du latex en abondance. La tige est robuste, simple, à port dressé et mesure de 0,7 à 1,2 m de hauteur. Elle est légèrement pubescente. Le système racinaire est composé de rhizomes qui donnent de nouvelles tiges feuillées (pousse végétative) au printemps. Il croît à des profondeurs allant jusqu’à 1,2 m dans le sol.
Les feuilles sont opposées sur la tige. Le limbe est de forme elliptique à allongée et souvent terminée par une petite pointe. Il mesure de 7 à 15 cm de longueur et de 5 à 10 cm de largeur. La marge du limbe est entière. La face supérieure est faiblement pubescente et de couleur vert foncé. Une pubescence duveteuse d’apparence blanchâtre est présente sur la face inférieure et à la marge du limbe. Les pétioles mesurent de 5 à 15 mm de longueur.
Les inflorescences sont composées d’ombelles compactes. Elles sont situées à l'extrémité de la tige et à l'aisselle des feuilles supérieures. Chaque fleur est disposée au bout d’un pédicelle mesurant de 3 à 10 cm. Elles sont composées de 3 parties distinctes, le calice, la corolle et la couronne. Le calice est composé de 5 sépales minces et de couleur verte. La corolle est composée de 5 pétales lobés, plus grands et recourbés le long du pédicelle. Les pétales mesurent de 7 à 10 mm et sont de couleur pourpre à verdâtre. La couronne est formée par 5 capuchons en lobes ovés et obtus. Ils mesurent de 3 à 4 mm de longueur, sont de couleur pourpre pâle et portent chacun une courte corne recourbée vers l’intérieur. Les stigmates forment un disque plat au sommet de la fleur.
Les fruits sont des follicules vert grisâtre qui mesurent de 7 à 12 cm de longueur et environ 2,5 cm de largeur. Ils pendent sur les pédicelles recourbés et ont une forme conique inversée semblable à une banane. La surface est pubescente et couverte de protubérances. Les follicules s'ouvrent sur un côté à maturité pour libérer les graines. Ces dernières mesurent de 7 à 8 mm de longueur et sont de couleur brune. Elles sont de forme ovale, aplatie et sont munies de très longues soies blanches.
La plantule est à tige et à feuilles opposées. Les cotylédons sont de forme oblongue avec un sommet arrondi et un pétiole distinct. Le limbe est entier, il mesure de 6 à 12 mm de longueur et a une nervation abondante.
L’asclépiade de Syrie est présente aux abords des routes, des clôtures et des chemins de fer. Elle est problématique en agriculture dans les cultures de céréales, de maïs et de soya. Elle est particulièrement présente dans les champs où le travail du sol est réduit ou nul. C’est une plante qui compétitionne mal avec les mauvaises herbes annuelles comme les amarantes et les sétaires. Elle croît bien dans les sols chauds et secs qui ont une bonne exposition au soleil et un bon drainage. L’humidité excessive nuit à sa croissance. Elle est adaptée à toutes les textures de sols et tolère une vaste gamme de pH.
L'asclépiade incarnate (Asclepias incarnata) se distingue par sa plus petite taille, ses feuilles plus étroites et son fruit étroit qui est porté par un pédicelle dressé. De plus, l'inflorescence de l'asclépiade incarnate est terminale. L'apocyn à feuilles d'androsème (Apocynum androsaemifolium) a un port et un développement semblable à celui de l’asclépiade de Syrie. La plante contient également un latex blanchâtre. Par contre, ses feuilles sont glabres, ses fleurs sont en forme de petites cloches roses disposées en cymes terminales ou axillaires et ses fruits sont des follicules grêles, allongés et cylindriques.
Pour prévenir l’implantation de l’asclépiade à des endroits non infestés :
- Dépister les champs pour repérer les colonies qui pourraient devenir problématiques.
- Prévenir la dissémination des graines en détruisant les follicules avant la maturation des graines.
Il est très difficile de réprimer l’asclépiade de Syrie, un système de lutte intégrée contre l’espèce est recommandé :
- Effectuer...Lire la suite
Pour prévenir l’implantation de l’asclépiade à des endroits non infestés :
- Dépister les champs pour repérer les colonies qui pourraient devenir problématiques.
- Prévenir la dissémination des graines en détruisant les follicules avant la maturation des graines.
Il est très difficile de réprimer l’asclépiade de Syrie, un système de lutte intégrée contre l’espèce est recommandé :
- Effectuer un semis plus dense des cultures annuelles, comme les céréales, peut aider à maîtriser la mauvaise herbe.
- Ajouter à la rotation des plantes qui couvrent rapidement le sol. Par exemple, la luzerne (Medicago sativa) et le blé d’automne (Triticum aestivum) concurrencent bien contre l’asclépiade. Combiner la culture du blé d’automne au labour pour 5 années consécutives éliminera l’asclépiade de Syrie.
- Un travail du sol fréquent ou une tonte des parties aériennes diminue les réserves présentes dans les rhizomes et contribue à abaisser les populations. Lorsque le labour est effectué à l’automne, il contribue aussi à ramener des rhizomes à la surface où ils sècheront durant l’hiver.
- Le faux-semis et le sarclage entre les rangs aident à maîtriser les jeunes pousses et les plantules d’asclépiade de Syrie.
Attention, le labour et la tonte effectués une seule fois ont pour effet de stimuler la production de jeunes pousses végétatives et donc, d’augmenter les populations d’asclépiade de Syrie.
Lorsque présente dans les champs de canneberges, sarcler les plants avant la formation de graines. Assurer un suivi de la zone sarclée et répéter le sarclage au besoin.
L’asclépiade de Syrie est d’abord une plante bénéfique, car il s’agit de la plante hôte du papillon monarque. Il pond ses œufs sous les feuilles de l’asclépiade de Syrie puis les chenilles s’en nourrissent. De plus, cette plante est maintenant cultivée pour la qualité de la fibre qu’elle produit dans ses follicules. C’est aussi un excellent couvre-sol pour les talus, particulièrement le long des axes routiers.
La production de graines est importante chez l’ascl...Lire la suite
L’asclépiade de Syrie est d’abord une plante bénéfique, car il s’agit de la plante hôte du papillon monarque. Il pond ses œufs sous les feuilles de l’asclépiade de Syrie puis les chenilles s’en nourrissent. De plus, cette plante est maintenant cultivée pour la qualité de la fibre qu’elle produit dans ses follicules. C’est aussi un excellent couvre-sol pour les talus, particulièrement le long des axes routiers.
La production de graines est importante chez l’asclépiade de Syrie. Elle produit de 3 à 7 ombelles par plant et de 8 à 128 fleurs par ombelles. Par contre, seulement 2 à 4 % des fleurs produiront des follicules matures. La plante a donc le potentiel de produire de 5 à 35 follicules matures qui contiennent chacun de 150 à 425 graines.
Les graines demeurent viables dans le sol pour une durée approximative de 5 ans.
Une plantule au stade 6 feuilles (21 jours) commence à produire des rhizomes. En un an, le système racinaire de l’asclépiade de Syrie peut s’étendre de 3 m.
L’asclépiade de Syrie contient des glycosides cardiotoniques dans ses feuilles, sa tige et son latex. Il s'agit d'une substance toxique pour les animaux lorsqu’elle est ingérée et le latex est irritant pour la peau. Habituellement, elle est évitée par le bétail au pâturage.
Fiche d’information : Asclépiade. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation Québec, 4 pp.
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