Taeniothrips inconsequens (Uzel)
Oeuf : 0,75 mm; réniforme et blanchâtre.
Larve : 1,0 mm à maturité; de couleur blanc jaunâtre à vert translucide avec les yeux rouges; l’extrémité de l’abdomen est marquée d’un anneau distinctif d’épines sclérifées de couleur noires ou brunes.
Pupe : 1,4 mm; brunâtre; les bourgeons alaires sont bien visibles.
Adulte : 1,2 à 1,7 mm; de forme allongée et mince; le corps est brun foncé, mais les pattes sont généralement plus pâles, parfois jaunes; les ailes sont longues et étroites et leur base est grisâtre, tandis que le reste est plutôt brunâtre; l’insecte présente un renflement derrière la tête; les antennes sont courtes et composées de huit segments.
Le thrips du poirier est une espèce originaire d’Europe. Bien que la date et les circonstances de son introduction en Amérique du Nord soient inconnues, il était communément retrouvé dans les vergers de la Californie au début des années 1900. La première épidémie remonte à la fin des années 1980, en Pennsylvanie, où il est à l’origine de la déforestation de plus de 1,3 million d’acres de forêts. Les épidémies de thrips du poirier sont directement liées aux printemps chauds et secs qui entraînent le débourrement hâtif des érables, qui sont l’un des hôtes de prédilection de cet insecte. Aujourd’hui, les thrips du poirier sont présents dans toutes les érablières de l’Amérique du Nord. Au Québec, ses dommages ont longtemps été confondus avec ceux liés au gel printanier.
Le thrips du poirier produit une génération par année. L’hibernation se fait sous forme d’adulte (femelle uniquement), dans le sol, à l’intérieur d’une loge nymphale. À la fin de l’hiver ou au début du printemps, lorsque les bourgeons commencent à débourrer, les adultes hibernants émergent du sol. Ils remontent alors vers la canopée et consomment l’extrémité des bourgeons, puis y pénètrent graduellement tout en se nourrissant. Peu après l’émergence, les femelles commencent à pondre leurs œufs, principalement sous les écailles des bourgeons, sous les pétales ou les sépales des fleurs, et occasionnellement dans la nervure ou le pédicelle des feuilles. Les œufs éclosent environ 10 jours plus tard. La larve s’alimente ensuite des fleurs, des feuilles et d’autres tissus pendant les mois de mai et de juin. Vers le début du mois de juin, les larves se laissent tomber des arbres et continuent de s’alimenter de la végétation au sol. Lors de cette période, l’alimentation des larves peut entraîner des dommages importants aux semis d’érable à sucre. Une fois à maturité, la larve s’enfouit dans le sol et façonne une cellule dans laquelle elle complète son développement. Bien que la forme adulte soit atteinte à l’automne, l’individu demeure à l’intérieur de la cellule jusqu’au printemps suivant. En Amérique du Nord, aucun individu mâle n’aurait encore été capturé; la reproduction y serait donc exclusivement parthénogénétique (développement d’un œuf non fécondé). Bien que les adultes possèdent deux paires d'ailes, ils volent généralement assez peu. Par conséquent, la dispersion des adultes sur de longues distances est associée aux courants atmosphériques.
L'alimentation et la ponte des thrips nuisent à la formation normale des feuilles et des fleurs.
Les feuilles infestées demeurent naines, adoptent un aspect tacheté de jaune à vert-brun et développent des marges brunes. Les arbres sévèrement infestés peuvent perdre jusqu’à la totalité de leur feuillage au printemps.
Les boutons floraux infestés adoptent un aspect flétri et brûlé. Lorsque les infestations sont sévères, les dommages peuvent entraîner la distorsion des pétales puis des fruits, pouvant parfois causer leur avortement et une réduction de la nouaison.
https://extension.psu.edu/pear-thrips-in-pennsylvania
https://aimfc.rncan.gc.ca/fr/insectes/fiche/12378
https://www.nrs.fs.fed.us/pubs/gtr/gtr_ne147/gtr_ne147_435.pdf
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Alford, D. V. (2017). Pests of fruit crops: a colour handbook. CRC Press, London, 2e édition. 462 pp.