Empoasca fabae (Harris)
Oeuf : environ 1,0 mm; il est transparent juste après la ponte et devient vert par la suite.
Larve : 3,0 mm à maturité; le corps est vert pâle et semblable à celui de l'adulte, mais avec des ailes incomplètes; les pattes postérieures sont longues, épineuses et adaptées pour le saut.
Adulte : 3,0 à 4,0 mm; le corps est vert pâle avec des taches blanches sur la tête, le thorax et le scutellum; les pattes postérieures sont longues, épineuses et adaptées pour le saut; les ailes sont translucides et plus longues que le corps.
La cicadelle de la pomme de terre n’est pas en mesure de survivre à l’hiver sous nos latitudes nordiques. Elle hiberne au stade adulte dans les États américains bordant le golfe du Mexique. Chaque printemps, des cicadelles adultes migrent au Canada, transportées par des courants d’air chaud. Au Québec, les premiers adultes arrivent généralement vers le début du mois de juin. C’est à ce moment qu’on retrouve les adultes dans les champs de luzerne, culture considérée comme étant hôte de prédilection pour la ponte des œufs.
La femelle pond de trois à cinq œufs par jour tout au long de sa vie. Les œufs sont insérés au niveau des pétioles et des nervures des feuilles ou directement dans la tige. Une période d’incubation d’une dizaine de jours est nécessaire à l’éclosion des œufs. Le développement larvaire est maintenu lorsque la température se situe entre 8,4°C et 29°C. Le stade d’adulte est généralement atteint après une période de 20 à 35 jours. Durant leur développement nécessitant cinq stades, les larves se nourrissent sur les feuilles de luzerne jusqu’à ce qu’elles atteignent la maturité et se transforment en adultes. Ce sont les adultes de cette seconde génération qui vont généralement migrer vers d’autres cultures (voir la section suivante). Les adultes possèdent une longévité de 30 à 60 jours.
La cicadelle de la pomme de terre a la capacité de produire plusieurs générations par année. Cependant, au Québec, on en observe généralement une ou deux par année. Les adultes s’accouplent généralement 48 heures après l’émergence et une période de pré- oviposition de trois à huit jours est ensuite requise avant que les femelles puissent pondre. Cette espèce est active jusqu'à l’arrivée des premières gelées. En été, lors des périodes de temps chaud et sec, les populations de cicadelles peuvent exploser, justifiant dans certains cas le recours aux insecticides.
La cicadelle de la pomme de terre est une espèce polyphage pouvant se nourrir sur plus de 200 espèces végétales, ses préférées étant la luzerne, le haricot et la pomme de terre. Parmi les autres plantes hôtes présentes au Québec, on retrouve des cultures comme le trèfle, le concombre, la citrouille, la gourgane, l’aubergine, la rhubarbe, la betterave, le bleuet, la fraise, la framboise, la courge, la patate douce et le soya.
Un des symptômes caractéristiques de la cicadelle de la pomme de terre est le jaunissement de la bordure du feuillage. Généralement, ce symptôme se présente sous forme d’une tache jaune en forme de V à l’extrémité du feuillage des plants infestés. Ce phénomène est couramment appelé brûlure de la cicadelle, ou “hopperburn” en anglais.
Chez les cultures les plus sensibles, comme la pomme de terre, les premiers symptômes sont aussi caractérisés par un jaunissement de la bordure des folioles. Graduellement, la bordure meurt et brunit, ce qui cause un enroulement parfois important du feuillage. Un retard de croissance est aussi fréquemment observé sur les plants lors de fortes infestations. Dans la pomme de terre, les tubercules produits par les plants attaqués sont beaucoup plus petits qu’à la normale. Chez le haricot et le soya, la production de gousses peut être inhibée de façon importante, alors que celles déjà présentes avant l’infestation présentent un développement incomplet.
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https://www.agrireseau.net/lab/documents/cicadelledepommedeterre.pdf
Cultures Affectées