Dysaphis plantaginea (Pass.)
Oeuf : 0,7 mm; allongé et jaune vif à la ponte et s’assombrit jusqu’à devenir noir luisant après deux semaines.
Larve : 1,0 à 2,0 mm; le corps est globuleux et présente une coloration variant du rosé au jaune pâle (surtout chez les plus jeunes larves).
Adulte : 2,1 à 2,5 mm; la coloration de l’espèce varie du rose clair au vert olive en passant par le violacé; le corps est globuleux et est recouvert d'une quantité variable de substance cireuse blanchâtre; les cornicules sont courtes et convergentes.
Adulte ailé : 2,5 mm; corps sombre avec une tache brillante au milieu de l'abdomen; les cornicules sont longues et marron foncé; la cauda est très courte et fortement conique.
Le puceron rose du pommier produit environ trois générations par année sous nos latitudes. L’hibernation se fait près des bourgeons du pommier lorsque l’insecte est encore au stade d’œuf. Au printemps, dès l’éclosion, les jeunes pucerons vont se déplacer vers l’ouverture des bourgeons. Ils se nourrissent alors de l’extérieur des bourgeons des feuilles et des fruits jusqu’à ce que les feuilles commencent à se déplier. Les pucerons vont ensuite se déplacer vers l’intérieur des bouquets et s’alimenter de la sève des tiges et des fruits nouvellement formés.
Les premiers pucerons de la saison se développent pour ensuite devenir des mères fondatrices lorsque les pommiers atteignent le stade du bouton rose. Deux à trois jours après leur dernière mue, elles commencent à produire des nouveaux jeunes sans interruption pendant plus d’un mois. En moyenne, elles donnent naissance à 185 individus, qui restent à proximité durant la saison.
Généralement, la période de reproduction asexuée a lieu de la mi-mai à la fin juin. Les nymphes de la deuxième génération, qui sont toutes des femelles, atteignent la maturité après 2 à 3 semaines. La grande majorité de ces femelles commence ensuite à se reproduire sur la pomme, bien que quelques-unes puissent développer des ailes et migrer vers le plantain, hôte secondaire de cette espèce de puceron. La troisième génération naît ensuite dans les pommiers en juin et au début de juillet. Les individus de cette génération sont maintenant dotés d’ailes pour la plupart et migrent vers le plantain. À l'automne, les femelles ailées reviennent vers les pommiers pour pondre leurs œufs. Les mâles qui en sortent se développent et vont s'accoupler avec les femelles, qui déposent ensuite leurs propres œufs sur l'écorce, où ils passeront l’hiver.
Dépistage : Commencez à dépister vos vergers durant la période où ils atteignent le stade du bouton rose. Sélectionnez entre 5 et 10 arbres provenant préférablement de variétés sensibles si celles-ci font partie de votre verger. Observez chaque arbre et comptez le nombre de bouquets floraux présentant des feuilles enroulées. Notez que les colonies sont plus facilement observables au niveau des cicatrices de taille et des branches intérieures et supérieures.
Au Qué...Lire la suite
Dépistage : Commencez à dépister vos vergers durant la période où ils atteignent le stade du bouton rose. Sélectionnez entre 5 et 10 arbres provenant préférablement de variétés sensibles si celles-ci font partie de votre verger. Observez chaque arbre et comptez le nombre de bouquets floraux présentant des feuilles enroulées. Notez que les colonies sont plus facilement observables au niveau des cicatrices de taille et des branches intérieures et supérieures.
Au Québec, aucun seuil d’intervention n’a été établi jusqu’à présent pour prévenir la présence du puceron rose du pommier, puisque ce dernier est rarement observé sur le territoire. À titre d’exemple, en Pennsylvanie, l’observation de plus d’un bouquet floral infesté par arbre justifie une intervention phytosanitaire pour éviter des dommages causés aux fruits.
Contrôle biologique : On compte plusieurs ennemis naturels au puceron rose du pommier dont certains prédateurs, parasitoïdes et hyperparasitoïdes. En Amérique du Nord, on compte notamment Alloxysta sp., Aphelinus sp., Campylomma verbasci, Coccinella septempunctata, Dendrocerus sp., Harmonia axyridis, Hippodamia convergens, Lysiphlebus testaceipes et Praon unicum.
Pratique culturale : Maintenez vos arbres bien taillés pour rendre la reproduction des pucerons plus difficile et obtenir une meilleure couverture lors des pulvérisations.
Les printemps frais et pluvieux peuvent être favorables aux infestations de pucerons roses du pommier.
Cette espèce ne doit pas être confondue avec le puceron lanigère, dont les colonies produisent un revêtement floconneux.
La toxine injectée par ce puceron lorsqu’il s’aliment provoque d’importantes malformations sur le feuillage, dont l’enroulement longitudinal finit par garder une coloration cramoisie. Les feuilles infestées finissent par se dessécher et par mourir, ce qui entraine la migration des pucerons sur de nouvelles feuilles. Les pousses des plants infestés peuvent présenter un retard de croissance, et la production de miellat est propice au développement de la fumagine. L’action de ce puceron peut aussi engendrer des malformations sur les fruits.
De faibles populations de pucerons sont suffisantes pour causer des dégâts, mais elles entraînent rarement des pertes économiques importantes.
Chouinard G., Conseil des productions végétales du Québec & Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (2000). Guide d'identification des ravageurs du pommier et de leurs ennemis naturels CRAAQ, 69 pp.
Chouinard G., Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. Comité pomiculture (2001). Guide de gestion intégrée des ennemis du pommier CRAAQ, 226 pp.
https://extension.psu.edu/rosy-apple-aphid
Cockfield S.D., ; Beers E.H., Pike K.S. & Graf G. (2011). Biology of rosy apple aphid, Dysaphis plantaginea Passerini (Homoptera: Aphididae), on its summer hosts in eastern Washington. Pan-pacific entomologist, 87:276-286.