L’échaudure affecte essentiellement l’épiderme du fruit et prend différentes appellations (échaudure superficielle ou de prématurité, échaudure lenticellaire, échaudure molle, échaudure de la sénescence, etc.). Dans IRIIS, le terme échaudure fera surtout référence à l’échaudure superficielle observée sur le fruit après sa sortie de l’entrepôt. Les causes de l’échaudure sont complexes, mais seraient en lien avec l’oxydation de l’α-farnésène, un composé naturel de l’épiderme du fruit, qui entraîne la formation de composés organiques (triènes) toxiques pour les cellules et responsables du brunissement de l’épiderme. L’échaudure superficielle n’affecte que la pomme. Les symptômes ne sont pas apparents à la récolte. L’évolution de la maladie est lente tant que le fruit demeure entreposé. Après plusieurs mois d’entreposage, le brunissement apparaît sur les pommes et il se poursuit et s’accentue rapidement une fois les pommes mises à la température ambiante. Cette caractéristique est spécifique de l’échaudure. L’échaudure est influencée par le cultivar, les conditions météorologiques, les pratiques culturales et les conditions postrécoltes. Les cultivars 'McIntosh', 'Cortland' et 'Délicieuse', sont sensibles à l’échaudure. Ce désordre physiologique est fréquent et sévère, car il affecte la qualité esthétique des fruits, diminuant leur valeur marchande pour le marché frais.
Fruit : présence d’un brunissement superficiel, irrégulier et diffus sur l’épiderme. Les plages brunes sont plus ou moins nombreuses et plutôt dispersées. Sur les fruits à deux couleurs, la coloration brune est souvent restreinte aux parties vertes de l’épiderme. La chair n’est pas affectée et demeure ferme. Dans les cas graves, l’épiderme parait rugueux et la quasi-totalité du fruit devient terne. La chair peut être brune.
L’échaudure peut être confondue avec des lésions causées par le CO2 (dioxyde de carbone ou gaz carbonique - taches brunes bien définies et qui se manifeste sur l’épiderme rouge des fruits colorés) et d’autres formes d’échaudure.
Pour prévenir l’échaudure, il faut sélectionner des cultivars résistants ou tolérants, respecter les dates de récolte, assurer une teneur adéquate en calcium et en azote, refroidir rapidement les fruits, réduire la concentration d’oxygène en atmosphère contrôlée et maximiser la ventilation pour éviter l’accumulation localisée d’éthylène qui accélère le développement de la maladie. Au Canada, l’antioxydant synthétique diphénylamine (DPA) est homologué comme hormone de croissance et est utilisé comme traitement préventif contre l’échaudure superficielle sur les cultivars présentant un risque pour ce désordre. Il y a également le gaz chimique 1-MCP (1-méthylcyclopopène) ou "Système Qualité SmartFresh" qui permet de ralentir la maturation du fruit dans les entrepôts à atmosphère contrôlée en inhibant la production d’éthylène.
Bondoux P. (1992). Échaudure de prématurité (échaudure, échaudure superficielle). Dans Maladies de conservation des fruits à pépins, pommes et poires. INRA Ed. et coéditeur PHM-Revue Horticole, Paris. p. 60-61.
Meheriuk M., Prange R. K., Lidster P. D. & Poritt S. W. (1994). Échaudure. Dans Affections après récolte de la pomme et de la poire. Publication 1737/F. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO), Ontario. p. 42-43. (http://publications.gc.ca/collections/collection_2015/aac-aafc/A53-1737-1994-fra.pdf)
https://www.agrireseau.net/reseaupommier/documents/%C3%89chaudure%20superficielle%20pomme.pdf
http://postharvest.tfrec.wsu.edu/pages/N6I2C
http://postharvest.tfrec.wsu.edu/EMK2000C.pdf