Phoma du panais
Phoma canker

Présence d’une pourriture noire, plutôt ferme, dans la partie supérieure des racines. Les tissus sous-jacents sont bruns et spongieux (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Calophoma sp., responsable du chancre phoméen chez le panais. Il s’agit probablement de Calophoma complanata.

Description

Calophoma complanata est spécifique au panais et il est retrouvé autant dans les sols organiques que minéraux. Cette maladie peut causer de lourdes pertes au champ et en entrepôt. Lors de la récolte, les pertes surviennent essentiellement à cause du bris des pétioles malades, ce qui rend difficile la récolte mécanisée et en entrepôt, c'est la formation de chancres qui rend les racines invendables. Notez que lors de la récolte, les ouvriers doivent éviter tout contact cutané avec les plantes malades à cause de la concentration élevée de furocoumarines photocarcinogènes produites dans ces plantes. Ces composés réagissent avec le soleil et peuvent produire de graves éruptions cutanées et de grosses ampoules.

Cycle de la vie

Calophoma complanata hiverne dans les résidus de culture de panais (au moins 5 mois) et dans la semence. Il peut affecter la germination et la levée des plants. Le champignon est dispersé par le vent, la pluie, la rosée et les insectes. Les infections du collet et des racines se font à partir de spores produites sur les pétioles et lessivées au sol. La maladie se développe lorsque le temps est doux et pluvieux ou que l’humidité relative est élevée. Les chancres sur les racines se développent en champ et en entrepôt. La maladie apparaît généralement vers la mi-août.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de petites taches beiges à brunes entourées d’un halo jaune verdâtre. Les taches foliaires se développent et se regroupent pour former de larges plages brun pâle à brun pourpre, ressemblant à des brûlures foliaires. Parfois des fructifications (pycnides), ressemblant à des grains de poivre, sont présentes au centre des taches. Les feuilles atteintes jaunissent, flétrissent et meurent.
 
Pétiole : présence de lésions brun pâle et ellipsoïdes, réparties le long du pétiole. Les lésions deviennent noires et forment de petits chancres 2 semaines après l’infection. Le pétiole plie à la hauteur du chancre ce qui entraîne le jaunissement, le flétrissement et la mort de la feuille située plus haut. Lorsque le chancre est situé dans la partie supérieure de la feuille, le symptôme est appelé « crosse de berger ».
 
Racine : présence de chancres beiges à brun foncé à noirs localisés au collet et à l’épaulement de la racine. Ils sont parfois présents sur la racine pivot. Les chancres pénètrent dans la chair. Les racines atteintes ont une odeur de cannelle.

Ne pas confondre

La présence de fructifications sur les tissus et la production de cirrhes issus des fructifications permettent de distinguer le chancre phoméen du chancre à Itersonilia (Itersonilia perplexans).

Méthodes de lutte

Pour diminuer la maladie, il faut utiliser des cultivars résistants (ex. : ‘Andover'), faire la rotation de cultures (min 1 an) avec des plantes non hôtes, éliminer les résidus de culture et traiter la semence et le feuillage avec un fongicide de contact (protectant).

Références et liens

Davis R. M. & Raid R. N. (Eds) (2002). Phoma Canker of Parsnip. Dans Compendium of Umbelliferous Crop Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 35-36.

Richard C. & Boivin G. (1994). Phoma du panais. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 220-221.
(http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch14-panais.pdf)