Tache des glumes
Glume blotch
Sur des épis de blé de printemps, noircissement partiel des glumes débutant à l’apex et progressant vers le bas. Quelques épis verts au premier plan montrent un début d’infection. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Stagonospora nodorum, responsable de la tache des glumes chez le blé de printemps.
Description

Chez le blé, le champignon Stagonospora nodorum cause la tache des glumes et la septoriose du blé sur les feuilles. Ces maladies sont communes chez le blé et les céréales à paille partout au Canada, mais de moindre importance sur l’orge et le seigle. Ce champignon est souvent observé en complexe avec d’autres champignons foliaires affectant le blé. Il est favorisé par des pluies fréquentes et des températures modérées. Les pertes sont plus importantes si la maladie survient avant l’épiaison et la formation de la feuille étendard sinon les pertes sont faibles, car la maladie se manifeste généralement lorsque les plants commencent à mûrir.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne sous la forme de pycnides sur les débris végétaux et le blé d’automne. Il est également présent dans les semences. Au printemps, des conidies et des ascospores sont produites lorsque le temps est pluvieux et dispersées par les éclaboussures d’eau sur les jeunes plants. Ils constituent l’inoculum primaire avec les semences contaminées. Les conidies et les ascospores pénètrent directement la cuticule ou par les stomates. La germination et l’infection se font entre 5 et 35 °C mais elles sont optimales entre 15 et 25 °C. L’infection requiert un film d’eau à la surface des feuilles pendant au moins 12 heures. La maladie se développe lorsque les conditions sont chaudes (20 à 27 °C), humides et venteuses. Des conidies secondaires sont produites 10 à 20 jours après la première infection. Le développement de la maladie sur les glumes se fait lorsque des spores provenant de feuilles infectées sont projetées sur les épis par la pluie. Les spores projetées des glumes n’infectent que les glumes des autres plants.

Symptômes et dommages

Jeune plant : La germination est réduite si les semences sont infectées. Présence de lésions noires allongées sur le coléoptile.
 
Feuille : Présence de petites taches ou mouchetures pâles avec une marge foncée. Les taches deviennent brunes à brun gris, allongées, sans forme définie, et entourées d’un halo jaune diffus. Les taches peuvent se grouper pour former de larges plages sur le limbe. Présence de pycnides noires et d’une masse gélatineuse rosée de conidies.
 
Épi : Présence de taches brun pourpre à grisâtres sur les glumes et les nœuds. Les symptômes débutent à l’apex et progressent vers le bas. Présence de pycnides noires au centre des taches. Les grains affectés sont ratatinés et le remplissage peut être incomplet.
 
Tige : Présence de taches similaires à celles observées sur les feuilles mais localisées aux nœuds.

Ne pas confondre

Sur les feuilles, la septoriose du blé peut être confondue avec la tache bronzée ou auréolée (Pyrenophora tritici-repentis), la tache septorienne causée par Septoria tritici et la tache ascochytique causée par Ascochyta tritici, lorsque les pycnides ne sont pas encore présentes sur les tissus. Un examen microscopique est souvent requis pour les distinguer. Lorsque les pycnides sont présentes, la masse gélatineuse de conidies permet de les distinguer. Elle est rosée dans le cas de la septoriose du blé et blanche pour la tache septorienne.

Méthodes de lutte

Pour empêcher le développement de la septoriose du blé et la tache des glumes, il faut utiliser des semences saines traitées avec des fongicides, favoriser la rotation des cultures (> 2 ans) avec des plantes non hôtes, le travail du sol classique par rapport au travail minimum du sol, une bonne aération entre les plants (rangs plus larges) et une fertilisation équilibrée. Aucun cultivar résistant n’est disponible. Les fongicides (protectants et systémiques) sont efficaces et doivent être appliqués à l’épiaison. Il a été démontré que les champs traités chimiquement avaient un rendement supérieur de 10 à 20 % par rapport aux champs non traités.

Références et liens

Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Complexe de taches foliaires à Septoria/Stagonospora du blé. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 113-114.
 
Bockus W. W., Bowden R. L., Hunger R. M., Morrill W. L., Murray T. D. & Smiley R. W. (2010). Stagonospora nodorum Blotch and Stagonospora avenae Blotch. Dans Compendium of Wheat Diseases and Pests. 3è éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 75-77.

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/pub811/14cereal.htm#lepi