Plasmopara viticola est un parasite obligatoire de la classe des oomycètes. Il n’infecte que la vigne. Tous les cépages de Vitis vinifera sont sensibles. La sensibilité des cépages hybrides (Amérique du Nord) varie, allant de sensible à résistant. Le mildiou est une maladie occasionnelle, mais sévère qui sévit surtout lorsque le climat est chaud et humide. Il est fréquent à la suite d’un hiver et d’un printemps humides, suivi d’un été chaud avec des orages fréquents. Les pertes de rendement peuvent être considérables. Au champ, les plants localisés dans les endroits ombragés et humides sont les plus vulnérables.
Plasmopara viticola hiverne sur les feuilles mortes sous la forme d’oogones. Au printemps, le développement de P. viticola se fait lorsque la température est supérieure à 11 °C. Les infections primaires se font à partir des oogones qui germent et produisent des sporanges. Les sporanges sont par la suite dispersés par la pluie et le vent. Les infections secondaires sont initiées sur les feuilles mouillées, lorsque l’humidité relative est élevée (> 95 %), qu’il y a plus de 4 heures consécutives de noirceur et que la température varie entre 18 et 22 °C. Les sporanges germent alors directement sur les tissus et infectent la feuille en pénétrant par les stomates ou relâchent de nombreuses zoospores biflagellées mobiles qui nagent dans le film d’eau jusqu’aux stomates d’où ils infecteront la feuille. Plasmopara viticola se développe lorsque la température varie entre 10 et 30 °C (optimum à 25 °C). Le cycle de la maladie est d’environ 5 à 7 jours ou davantage, selon les conditions climatiques. En fin de culture, les oogones se forment et sont les organes de survie de P. viticola (4 à 5 ans) sur les débris de culture.
Feuille : au début, les taches sont vert pâle à jaunâtre, d’aspect huileux, puis deviennent brunes. On les appelle « taches d’huile ». Elles sont circulaires, irrégulières ou angulaires, sans marge ni halo. Présence d’un duvet blanc à la face inférieure. Les feuilles sévèrement infectées peuvent tomber.
Fleur : peuvent jaunir, brunir, sécher puis tomber. Elles sont particulièrement sensibles au mildiou.
Fruit : les jeunes fruits sont les plus sensibles. Ils prennent une teinte grisâtre. Une mince pellicule grisâtre est souvent accolée à l’épiderme. Les fruits peuvent se couvrir d’un duvet blanc. La rafle peut être affectée, devenir brune et dépérir. Les fruits matures infectés demeurent fermes alors que les fruits matures intacts deviennent plus mous lors de la véraison. Sur les cépages blancs, les fruits matures infectés sont vert gris tandis que sur les cépages noirs, les fruits matures infectés sont roses à rouges.
Tige : l’extrémité des tiges devient en forme de crochet puis se couvre d’un duvet blanc. Les tiges deviennent brunes puis meurent.
Le mildiou peut être facilement confondu avec le blanc (l’oïdium), la moisissure grise (Botrytis cinerea - absence de duvet blanc) et des dégâts causés par le tétranyque à deux points (Tetranychus urticae - absence de duvet blanc). Le mildiou se différencie du blanc par son besoin absolu d’eau libre pour causer les infections. Contrairement au mildiou, le blanc se retrouve autant à la face supérieure qu’inférieure et les taches sont de plus grande dimension.
Pour limiter le développement du mildiou, il faut implanter le vignoble sur un sol bien drainé, éviter les baissières, les plants avec un feuillage trop dense afin d’assurer une bonne circulation d’air entre les plants et diminuer l’humidité. Il faut tailler les pousses infectées et minimiser l’épaisseur de la litière de feuilles au sol. La lutte chimique est inévitable lors des saisons propices au mildiou (fongicides protectants et systémiques).
Pearson R. C. & Goheen A. C. (Eds) (1998). Downy Mildew. Dans Compendium of Grape Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 11-13.
http://www4.agr.gc.ca/resources/prod/doc/sci/pub/pdf/id_guide_major_diseases_grapes_f.pdf
http://www.apsnet.org/edcenter/intropp/lessons/fungi/Oomycetes/Pages/DownyMildewGrape.aspx