Les rouilles sont des maladies complexes causées par des champignons qui sont des parasites obligatoires. Elles sont autoïques ou hétéroïques et généralement spécifiques à leur hôte et à leur famille. Dans sa forme la plus complexe, les rouilles ont cinq types de spores (spermatie, écidiospore, urédospore, téliospore et basidiospore).
Chez les plantes ornementales, les rouilles sont plutôt rares, hormis la rouille du géranium, et ont peu d’impact économique, contrairement à la rouille chez les céréales. Les plants affectés meurent rarement, c’est surtout la qualité esthétique qui est affectée, les rendant invendables. Chez l’argyranthemum, la rouille brune est causée par le champignon Puccinia chrysanthemi (syn. P. tanaceti). C’est une rouille autoïque qui affecte surtout le chrysanthème et occasionnellement l’achillée et l’armoise. Les feuilles basales sont infectées en premier. Cette rouille est plus fréquente en serre qu’à l’extérieur.
Le champignon se conserve sous la forme d’urédies ou de mycélium dans les débris végétaux et les vieilles feuilles infectées laissées sur les plants. Les urédies vont germer et produire des urédospores. Les urédospores sont dispersées par le vent, les courants d’air et les éclaboussures d’eau sur les feuilles. Elles vont germer et pénétrer les tissus de la plante à travers les stomates. La germination des spores nécessite de l’eau libre sur les feuilles (rosée, pluie, irrigation) et est favorisée lorsque la température est fraîche (entre 15 et 21 °C) et humide. L’infection se produit entre 16 et 27 °C. Après l’infection, les pustules (urédies) sont formées et assurent la survie du champignon. La maladie se développe mieux lorsque la température est supérieure à 32 °C.
Feuille : présence de petites taches jaunes à la face supérieure. Ces taches deviennent brunes. À la face inférieure, des taches se forment directement sous celles observées à la face supérieure. Des urédies se développent sous la forme d’anneaux sur ces taches. Les urédies prennent la forme de pustules brun chocolat. Souvent un anneau secondaire d’urédies se forme autour des premières urédies. Les feuilles sévèrement infectées meurent et tombent prématurément. Occasionnellement, des urédies se forment à la face supérieure des feuilles, sur les fleurs et la tige.
Fleur : diminution de la production de fleur.
Plant : la vigueur des plants est affectée.
Chez l’argyranthemum, les premiers symptômes ressemblent à la rouille blanche (Puccinia horiana).
La rouille est contrôlée en utilisant du matériel végétal sain et des cultivars tolérants. Les plants doivent être inspectés lors de l’achat et de la plantation. Gardez les nouvelles plantes isolées des plantes établies pendant quelques semaines pour permettre le développement de la rouille, le cas échéant. Assurer une bonne ventilation et un bon espacement entre les plants pour favoriser la circulation d’air. Dépister régulièrement. Maintenir l’humidité inférieure à 80 %. Prioriser l’irrigation goutte à goutte et éviter l’irrigation par aspersion. Si l’irrigation par aspersion est requise, arroser tôt le matin afin de permettre au feuillage de sécher rapidement. Éliminer et détruire les feuilles et les plants infectés. Nettoyer et désinfecter les serres entre chaque production. Aucun traitement fongique n’est homologué contre cette maladie au Québec.
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https://pnwhandbooks.org/plantdisease/host-disease/chrysanthemum-rust-brown-rust