Rouille
Rust

Sur des rameaux d'amélanchiers, présence de chancres secs, renflés, noirs et crevassés. Les chancres mesurent environ 5 cm de longueur par 2 cm de diamètre. Aucune structure fongique n'a été observée au microscopique. L'allure et la grosseur des chancres nous indiquent qu'il s'agit probablement de lésions causées par une infection qui a eu lieu il y a plus d'un an.

Sur des rameaux d'amélanchiers, présence de chancres secs, renflés, noirs et crevassés. Les chancres mesurent environ 5 cm de longueur par 2 cm de diamètre. Aucune structure fongique n'a été observée au microscopique. L'allure et la grosseur des chancres nous indiquent qu'il s'agit probablement de lésions causées par une infection qui a eu lieu il y a plus d'un an.

Sur des rameaux d'amélanchiers, présence de chancres secs, renflés, noirs et crevassés. Les chancres mesurent environ 5 cm de longueur par 2 cm de diamètre. L'allure et la grosseur des chancres nous indiquent qu'il s'agit probablement de lésions causées par une infection qui a eu lieu il y a plus d'un an. Une coupe transversale permet d'observer de plus près les spermogonies et les écidies séchées. Aucune spore de reproduction n'est vivante dans ces structures fongiques.

Présence d'un chancre fusiforme sur une branche d'amélanchier, duquel suintent des masses gélatineuses orangées (écidies de Gymnosporangium sp.).

Amélanchier - Rouille (Gymnosporangium sp.)
Amélanchier - Rouille (Gymnosporangium sp.)
Amélanchier - Rouille (Gymnosporangium sp.)
Amélanchier - Rouille (Gymnosporangium sp.)
Description

Les rouilles sont des maladies complexes causées par des champignons qui sont des parasites obligatoires. Elles sont autoïques ou hétéroïques et généralement spécifiques à leur hôte et à leur famille. Dans sa forme la plus complexe, les rouilles ont cinq types de spores (spermatie, écidiospore, urédospore, téliospore et basidiospore).

Plus de 21 espèces de rouille peuvent infecter les rosacées en Amérique du Nord. Parmi celles-ci, trois sont plus fréquemment observées soit la rouille du genévrier (Gymnosporangium juniperi-virginiana) qui infecte les feuilles et les fruits, la rouille du cognassier (Gymnosporangium clavipes) qui infecte essentiellement les fruits, les rameaux et les pétioles, rarement les feuilles et la rouille de l’aubépine (Gymnosporangium globosum) qui infecte surtout les feuilles et occasionnellement les fruits et les rameaux. Leur cycle vital et les méthodes de lutte sont similaires.
 
En plus de l'amélanchier, la rouille de l’aubépine affecte le pommier, le pommetier et occasionnellement, le poirier et le sorbier. C’est une rouille hétéroïque qui nécessite deux hôtes pour compléter son cycle vital. Au Québec, le champignon fait une partie de son cycle sur quelques espèces de genévriers (Juniperus spp.) et plusieurs espèces de genévriers ornementaux et le reste de son cycle sur une rosacée. La rouille à Gymnoporangium est une maladie occasionnelle et mineure sauf pour les plantes ornementales où leur valeur marchande est dépréciée.

Cycle de la vie

Le cycle vital de la rouille à Gymnosporangium implique deux plantes : un hôte de la famille des Rosacées et un deuxième hôte du genre Juniperus. Quatre structures fongiques (télie, baside, pycnie et écidie) seront formées par l’agent pathogène au cours de son cycle vital quis se déroule sur deux années.
 
Le champignon hiverne sur le genévrier sous la forme de mycélium à l’intérieur de galles sphériques, brun rougeâtre, de 3 à 15 mm de diamètre à maturité. Au printemps, lors de périodes humides ou pluvieuses, la surface des galles se couvre de cornes gélatineuses (télies) jaune orange à orange d’une longueur variant entre 3 et 12 mm. Ces cornes gélatineuses contiennent des spores (téliospores). Chaque téliospore produit ensuite des basides contenant des basidiospores qui sont transportées par le vent sur les feuilles des rosacées. Les basidiospores peuvent être disséminées sur de longues distances (maximum de 24 km). Une fois les spores libérées, les galles de la rouille meurent, mais les cornes gélatineuses continuent de libérer des spores lors des pluies, jusqu’à épuisement.
 
Une à deux semaines après l’infection des tissus de l'amélanchier, des pycnides brunes à noires sont présentes au centre des taches à la face supérieure des feuilles. Un à deux mois après l’apparition des pycnides, de longues écidies (3 à 4 mm) apparaissent à la face inférieure des feuilles. Les écidiospores produites à partir des écidies sont relâchées à la fin de l’été par temps sec. Elles servent d’inoculum pour infecter les aiguilles des genévriers jusqu’en automne. Le printemps suivant (deuxième année), des galles brun rougeâtre sont produites sur les genévriers où elles prendront tout l’été et l’automne pour mûrir. Les galles adhèrent fortement aux petites branches et sont souvent aplaties sur le côté appuyé contre la branche. Le printemps suivant, les galles matures montrent une surface gonflée en forme de petits dômes d’où les télies émergeront pour causer de nouvelles infections sur les aubépines. Parce que les genévriers ne produisent des téliospores que durant un seul printemps, de nouvelles infections des genévriers sont requises chaque année pour assurer une infection sur les rosacées, contrairement aux autres rouilles.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de taches jaunes qui seront colonisées ultérieurement par des pycnies noires. À la fin de l’été, de longs tubes cylindriques (écidies) sont visibles à la face inférieure. Lors d’une infection sévère, le feuillage devient jaune vif et les feuilles peuvent chuter prématurément.
 
Fruit et rameau : Gonflement des tissus, présence de galle. 

Méthodes de lutte

Pour limiter le développement de la rouille, il faut acheter du matériel sain et vérifier l’état sanitaire des végétaux avant la plantation, se procurer des végétaux ayant une certaine tolérance à la rouille comme des genévriers à port rampant, éviter de planter à proximité des genévriers et des rosacées, assurer un dépistage lors des périodes critiques pour les infections et contrôler la maladie (taille et traitements fongiques préventifs) sur les genévriers et les rosacées