Chancre bactérien
Bacterial canker
Des tomates de serre vertes (cv 'Blitz') montrent des lignes blanches qui débutent dans la zone pédonculaire et qui progresse sur l’épiderme vers la zone stylaire. Ces lignes blanches sont en fait les vaisseaux des fruits. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Les folioles d’une feuille de tomate de champ montrent une importante brûlure brun foncé couvrant l’ensemble de la marge. Une légère marge jaune borde la brûlure. La brûlure marginale affecte les feuilles basales et médianes. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une foliole de tomate de serre (cv 'Trust') montre de larges plages beiges et sèches entre les nervures. Aucun jaunissement n’accompagne les brûlures. La tige montrait un brunissement des vaisseaux et d’importantes brûlures à la marge des feuilles (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une foliole de tomate de serre (cv 'Trust') montre de larges plages beiges et sèches entre les nervures. Aucun jaunissement n’accompagne les brûlures. La tige montrait un brunissement des vaisseaux et d’importantes brûlures à la marge des feuilles (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une jeune foliole de tomate de serre montre des plages beiges d’aspect huileux entre les nervures. Les brûlures sont entourées d’un large halo jaune. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une jeune foliole de tomate de serre montre des plages beiges d’aspect huileux entre les nervures. Les brûlures sont entourées d’un large halo jaune. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Les feuilles médianes et terminales d’un plant de tomates de serre portent des plages brûlées localisées entre les nervures. Le collet et la partie basale de la tige montraient un brunissement des vaisseaux conducteurs (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate. Les plants affectés étaient distribués en rangée.
Une foliole de tomate de serre porte des plages brûlées localisées entre les nervures. Le collet et la partie basale de la tige montraient un brunissement des vaisseaux conducteurs (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate. Les plants affectés étaient distribués en rangée dans la serre.
Une foliole de tomate de serre porte des plages brûlées localisées entre les nervures. Le collet et la partie basale de la tige montraient un brunissement des vaisseaux conducteurs (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate. Les plants affectés étaient distribués en rangée dans la serre.
Les tomates de champ montrent des taches brunâtres surélevées avec une marge blanche. Il y a plusieurs taches par fruit. Sur les pédoncules, présence de petits chancres beiges. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate. Près de 75 % des fruits présentaient ce symptôme.
Une tomate de champ montre des taches brunâtres surélevées avec une marge blanche. Il y a plusieurs taches par fruit. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une tomate de champ montre des taches grisâtres surélevées avec une marge blanche. Il y a plusieurs taches par fruit. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une vue rapprochée d’une tomate de champ montre des taches grisâtres surélevées avec une marge blanche. Il y a plusieurs taches par fruit. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Sur une tige de tomate, présence de petits chancres beiges d’une forme irrégulière. La tige montrait un brunissement des vaisseaux (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Deux sections de tige de tomate montrent un brunissement du système vasculaire. La moelle blanche est sans symptôme. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Un plant de tomate de serre montre un brunissement du système vasculaire au bas de la tige et au collet (voir cercle). La moelle est sans symptôme. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une tige de tomate de serre montre une coloration brun orangé du système vasculaire. On entrevoit une moelle blanche. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Trois sections de tige de tomate montrent un brunissement d’intensité différente du système vasculaire. La moelle blanche est sans symptôme. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Comparaison entre une tige de tomate saine et une tige affectée. La tige affectée montre un brunissement du système vasculaire et de la moelle. Ces dommages sont sévères puisque la moelle est affectée. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate.
Une coupe transversale d’une tige de tomate de serre montre un brunissement léger des vaisseaux conducteurs. Le collet exhibait des symptômes similaires. Les feuilles médianes et terminales portaient des plages brûlées localisées entre les nervures (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate. Les plants affectés étaient distribués en rangée dans la serre.
Une tige de tomate de serre pelée de son épiderme montre des vaisseaux conducteurs bruns. Le collet exhibait des symptômes similaires. Les feuilles médianes et terminales portaient des plages brûlées localisées entre les nervures (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, responsable du chancre bactérien chez la tomate. Les plants affectés étaient distribués en rangée dans la serre.
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Tomate - Chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis)
Description

Le chancre bactérien, causé par la bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, affecte les cultures des solanacées en champ et en serre, particulièrement la tomate et le poivron. En champ, le chancre bactérien est occasionnel, mais peut être sévère si les mesures requises pour la circonscrire ne sont pas prises tandis qu’en serre, le chancre bactérien est une des maladies les plus importantes et destructrices de la tomate cultivée en sol ou en culture hydroponique. Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis est une bactérie non motile, ce qui signifie qu’elle a besoin de facteurs externes pour assurer sa dispersion afin d’infecter les plantes. Contrairement au flétrissement verticillien ou fusarien, le chancre bactérien ne progresse pas systématiquement du bas vers le haut de la plante. En champ, les plus grandes pertes de rendement sont liées aux infections primaires causées par des semences ou des transplants infectés tandis qu’en serre, les pertes sont liées aux infections secondaires causées par la manipulation des transplants (effeuillage, tuteurage, outils et mains des travailleurs contaminés, irrigation, etc.). La maladie apparaît en foyer.

Cycle de la vie

La bactérie survit essentiellement sur et dans la semence (jusqu’à cinq ans), les débris de culture infectée, les mauvaises herbes et les volontaires de tomate. Elle se trouve également dans le sol, sur le matériel agricole (tuteurs contaminés, pots, goutteurs, ficelles, etc.) et la structure des serres. La semence contaminée est le principal moyen de propagation de la maladie sur de longues distances. La bactérie peut également être véhiculée à partir de plants contaminés qui propagent l’infection de blessure en blessure. Les sources de blessure sont nombreuses et variées et sont liées aux opérations culturales (effeuillage, ébourgeonnage, édrageonnage, tuteurage des plants, récolte), à la circulation du personnel et de la machinerie entre les plants mouillés (pluie, rosée, eau d’irrigation) et aux vents qui favorisent les blessures foliaires et provoquent les contacts directs entre des plants sains et malades.
 
La bactérie Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis va entrer dans la plantule par les hydatodes, les stomates ou des blessures. Par la suite, la bactérie se propage dans le système vasculaire de la plantule où elle se multiplie. Elle bloque le système vasculaire par lequel l’eau et les éléments minéraux circulent dans la plante, créant ainsi une infection systémique. La croissance de la bactérie et le développement de la maladie nécessitent une température se situant entre 24 et 32 °C (optimum à 27 °C), une humidité relative élevée, une faible intensité lumineuse et un déséquilibre nutritionnel. Au champ, les premiers symptômes du chancre bactérien apparaissent 30 à 40 jours après l’infection.

Symptômes et dommages

Les symptômes engendrés par le chancre bactérien sont différents sur la tomate de champ et de serre.
 
Feuille : en champ, le symptôme le plus caractéristique est une brûlure rectiligne brun foncé à la marge des folioles. Un jaunissement peut accompagner ou non la brûlure. En serre, le premier symptôme se manifeste par le flétrissement des folioles dans la tête du plant. Au début, seulement quelques folioles d’une même feuille sont affectées, mais rapidement les plants montrent un flétrissement sur un seul côté. Sur les plants matures, les folioles de certaines feuilles médianes et basales présentent des brûlures grisâtres qui deviennent par la suite beiges. Elles sont situées entre les nervures et peuvent être accompagnées ou non d’un flétrissement. Ces folioles s’enroulent vers le haut et les pétioles courbent vers le bas. Les jeunes feuilles montrent des plages plutôt jaune verdâtre, d’aspect humide ou huileux. Le limbe affecté sèche rapidement. Présence parfois de minuscules taches blanchâtres (1 à 2 mm de diamètre), légèrement surélevées, avec un point brun au centre. Les taches sont visibles à la face inférieure des feuilles. Ces taches s’agrandissent, s’affaissent, deviennent brunâtres et prennent une apparence liégeuse.
 
Fruit : en serre, l’épiderme des fruits montre des lignes ou un réseau de lignes verdâtres à blanchâtres. En champ, le dommage est très caractéristique et se manifeste sous la forme de petites taches beiges à brunes (1 à 3 mm de diamètre), légèrement surélevées et entourées d’un halo blanc (taches ocellées ("bird’s eye spot")). En champ et en serre, une pourriture interne jaune peut s’étendre jusqu’aux graines.
 
Tige : le système vasculaire de la tige est beige à brun, particulièrement visible dans la partie basale de la tige et aux nœuds. Des stries longitudinales pâles peuvent apparaître sur l’épiderme et s’ouvrir pour former des chancres brunâtres. Dans les cas graves, jaunissement, brunissement puis pourriture de la moelle qui devient farineuse puis creuse. Parfois, il y a un développement de racines adventives sur la tige.
 
Plant : rabougrissement, flétrissement, dépérissement puis mortalité.

Ne pas confondre

Le chancre bactérien peut être confondu avec la gale bactérienne (Xanthomonas campestris pv. vesicatoria). Contrairement au chancre bactérien, la gale bactérienne produit sur les fruits, des lésions pâles qui deviennent noires et liégeuses et des taches noires sur les feuilles. Le chancre bactérien peut également être confondu avec le flétrissement bactérien des solanacées (Ralstonia solanacearum). Dans ce cas, les symptômes foliaires sont semblables, mais le brunissement vasculaire de la tige est plus intense, atteint souvent la moelle et le cortex et progresse vers le bas de la tige, vers les racines.

Méthodes de lutte

Il faut éviter d’introduire cette bactérie dans les cultures puisque les méthodes de lutte très performantes sont limitées. Pour limiter la propagation de cette bactérie, il faut utiliser des semences saines certifiées, des transplants sains, bien désinfecter les structures de serre et tout le matériel utilisé, installer des pédiluves à l’entrée des serres, faire une longue rotation des cultures (3 à 4 ans) avec des plantes non hôtes et éviter les blessures aux plantes. La fertilisation doit être bien ajustée afin d’éviter un apport excessif d’azote sous forme de nitrates et la carence en calcium. Ces deux éléments peuvent accroître la gravité de la maladie. Enfouir les résidus de culture pour accélérer leur décomposition (au moins 15 cm), éliminer et détruire les plants malades et les plants avoisinants, contrôler les mauvaises herbes, particulièrement la morelle noire (Solanum nigrum) et le chénopode blanc (Chenopodium album) qui sont des plantes réservoirs pour la bactérie.

Références et liens

Jones J. J., Zitter T. A., Momol T. M. & Miller S. A. (Eds) (2014). Bacterial Canker. Dans Compendium of Tomato Diseases and Pests. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 50-53.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Chancre bactérien de la tomate. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 296-297 et 374-375. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch18-tomate.pdf) (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch25-tomate-de-serre.pdf)

http://www.agrireseau.qc.ca/lab/documents/Chancre%20bact%c3%a9rien.pdf

https://www.agrireseau.net/Rap/documents/a14cs04.pdf

https://www.agrireseau.net/legumeschamp/documents/chancre%20bact%C3%A9rien%20de%20la%20tomate,%20pr%C3%A9vention.PDF

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/05-070.htm

http://www.betterseed.org/pdfs/issues/phytosanitary/bacteria-canker-of-tomato.pdf