Rhagoletis mendax Curran
Oeuf : minuscule; de forme oblongue; de couleur crème variant de pâle à foncé.
Larve : environ 8 mm à maturité; sans pattes; la partie antérieure est effilée et sans tête apparente; elle possède une extrémité pointue avec une bouche à deux crochets; la très jeune larve est peu colorée et pratiquement indétectable; après deux semaines, elle devient blanc opaque et est visible à l’intérieur du fruit.
Pupe : environ 6 mm; de forme ovale; elle est dorée à brunâtre et très résistante.
Adulte : corps mesurant environ 4 à 5 mm; de couleur brun foncé, marqué de trois bandes blanches sur l’abdomen chez le mâle et de quatre bandes chez la femelle; un point blanc caractéristique est présent sur le thorax; les ailes ont une envergure d’environ 8 mm et sont marquées de bandes foncées ou noires bien distinctes; une ligne est présente à la base de l’aile suivie du « F ».
La mouche du bleuet produit une génération par année. Chez cette espèce, l’hibernation se fait au stade de pupe à l’intérieur du sol. Une fois leur transformation complétée, les adultes émergent du sol entre la fin juin et la mi-juillet. Dès l’émergence, les adultes poursuivent leur maturation sexuelle en s’alimentant du nectar, du miellat et des débris de matières organiques sur la végétation en périphérie des plantations. Lorsque les premiers bleuets mûrs apparaissent, généralement environ 7 à 10 jours après l’émergence des adultes, les femelles commencent à pondre leurs œufs à l’intérieur de ceux-ci. Chaque femelle peut pondre entre 25 et 100 œufs, qui sont déposés individuellement à l’intérieur du fruit. La ponte des œufs s’étale sur une période de deux à trois semaines. Les œufs éclosent en général 3 à 10 jours après la ponte. Pendant les deux à trois semaines qui suivent, les larves se développent à l’intérieur du fruit, duquel elles s’alimentent. Une fois à maturité, vers la mi-août, les larves quittent les fruits (qui sont parfois déjà tombé du plant) et se laissent tomber au sol. Les larves matures s’enfoncent de quelques centimètres dans le sol (environ 5 cm) puis se transforment en pupe pour passer l’hiver. Les nouveaux adultes sortiront d’hibernation après une diapause qui peut durer entre 8 mois et quatre ans.
Dépistage
Il est possible de dépister les adultes à l’aide de pièges collants jaunes. Il est recommandé d’installer deux pièges par hectare, à l’abri du vent et à l’intérieur de la plantation à environ neuf mètres du périmètre. Chaque piège est replié (en forme de « U ») puis fixé à une tige de métal de sorte que la surface engluée soit entièrement exposée face au sol. Dans une plantation de bleuets en corymbe, les pièges doivent être installés à la mi-hauteur des plan...Lire la suite
Dépistage
Il est possible de dépister les adultes à l’aide de pièges collants jaunes. Il est recommandé d’installer deux pièges par hectare, à l’abri du vent et à l’intérieur de la plantation à environ neuf mètres du périmètre. Chaque piège est replié (en forme de « U ») puis fixé à une tige de métal de sorte que la surface engluée soit entièrement exposée face au sol. Dans une plantation de bleuets en corymbe, les pièges doivent être installés à la mi-hauteur des plants. Dans une plantation de bleuets nains, ils doivent être installés entre 10 et 15 cm au-dessus des plants. La vérification des pièges s’effectue deux fois par semaine jusqu’à la fin de la récolte. Les pièges détériorés ou encombrés (débris et/ou insectes) doivent être remplacés. Par précaution, tout spécimen suspect doit être identifié par un expert.
Il est possible de dépister la présence de larves en prélevant deux échantillons de 1 litre de fruits par hectare au début de la récolte de même qu’à la mi-récolte. Écraser les fruits puis les incorporer à un mélange de 3,5 kg de cassonade et de 20 litres d’eau. Les larves flottent à la surface du liquide.
Prévention
- Au moment de réceptionner les plants au printemps, vérifier les premiers centimètres de sol entourant les racines afin de dépister la présence de pupes.
- Bien contrôler les mauvaises herbes dans la plantation, car les adultes peuvent s’y réfugier.
- Lors de la récolte, laisser le moins de fruits possible au sol.
- Utiliser des contenants neufs ou nettoyés.
- Ne compostez pas les résidus de la culture.
- Lors de l’introduction d’abeilles domestiques, inspecter l’ensemble du matériel (ruches, palettes, camions, équipement de livraison, etc.) afin qu’ils soient exempts de toutes traces de sol et de débris végétaux. Ceux-ci peuvent contenir des pupes ou des larves provenant d’un site infesté.
La mouche du bleuet ressemble beaucoup à la mouche de la pomme, Rhagoletis pomonella (Walsh), qui possède le même patron en forme de « F » sur les ailes. Le principal critère de différenciation est la couleur de la face antérieure du fémur qui est entièrement jaune chez la mouche du bleuet et brun foncé chez la mouche de la pomme.
R. mendax ressemble égalem...Lire la suite
La mouche du bleuet ressemble beaucoup à la mouche de la pomme, Rhagoletis pomonella (Walsh), qui possède le même patron en forme de « F » sur les ailes. Le principal critère de différenciation est la couleur de la face antérieure du fémur qui est entièrement jaune chez la mouche du bleuet et brun foncé chez la mouche de la pomme.
R. mendax ressemble également à la trypète noire des cerises, Rhagoletis fausta (O.S.), laquelle possède un patron de bandes transverses sur les ailes différent (pas en forme de « F »).
Ne pas confondre les dégâts de R. mendax avec ceux de l’anthracnose (spores orange), de la moisissure grise (spores grises), d’Alternaria (spores vertes), du charançon de la prune (présence de larves à tête brune et d’excréments) ou d’un excès de chaleur (absence de larves).
La larve s’alimente de la pulpe du fruit, qui tend à ramollir. Le bleuet va ensuite se rabougrir et peut tomber prématurément. Les larves présentes dans les fruits infestés et récoltés peuvent se retrouver dans les produits transformés (ex. : confiture).
Au Canada, la mouche du bleuet est considérée comme un insecte de quarantaine par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Ainsi, la circulation des plants de bleuets et des fruits frais est règlementée dans le cadre de la Loi sur la protection des végétaux afin d’empêcher sa propagation.
Desjardins EC. & Néron R. (2010). Guide d’identification : alliés et ennemi du bleuet nain. Centre de recherche Les Buissons, Québec, 273 pp.
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Roy M., Légaré JP. & Fréchette M. (2013). La mouche du bleuet (Rhagoletis mendax). Laboratoire de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ, Québec, 3 pp.