Melittia cucurbitae (Harris)
Oeuf : 1,1 mm de long par 0,85 mm de large; de forme ovale; de couleur brun rougeâtre; aplati au point d’ancrage à la plante.
Larve : 25,0 mm à maturité; corps blanc et charnu; elle possède une petite tête brun-noir; deux fines lignes brunes et convergentes sont présentes sur la plaque thoracique; elle possède trois paires de pattes thoraciques et cinq paires de pattes abdominales.
Chrysalide : 14,0 mm; de couleur brun acajou; enfermée dans un cocon composé de soie et de terre.
Adulte : envergure des ailes de 25,0 à 38,0 mm; les ailes avant sont recouvertes d'écailles leur conférant un éclat métallique vert à noir; de grandes portions des ailes postérieures sont dépourvues d'écailles, ce qui les rend translucides; l'abdomen est recouvert de poils orange à rouge éclatant et la partie dorsale est ponctuée de points noirs; l’intérieur des pattes postérieures est recouvert de longs poils noirs, alors que les poils sont orange à l'extérieur; les femelles sont plus grandes et moins colorées que les mâles, avec un abdomen plus large.
Le perceur de la courge est originaire de l’Amérique du Nord et son aire de répartition couvre l’est du continent, à partir du sud-est du Canada jusqu’au sud du Mexique, près de la frontière avec le Guatemala. La première observation de cette espèce au Québec a eu lieu à l’été 2018 en Montérégie.
Sous nos latitudes, le perceur de la courge produit une seule génération par année, mais il peut en produire deux dans les climats plus chauds. L’hibernation se fait à l’intérieur d’un cocon dans le sol, soit au stade de larve mature ou de chrysalide. Au Québec, les nouveaux adultes commenceraient à émerger vers la fin du mois de juin. Les femelles pondent habituellement des œufs un jour après leur émergence. Chaque femelle peut produire entre 150 à 200 œufs au cours de sa vie. Les œufs sont pondus individuellement sur la partie inférieure de la tige principale, ainsi que sur les pétioles, les feuilles et les bourgeons floraux. Il arrive également que les œufs soient pondus dans les fissures du sol, près de la base de la plante hôte. Les œufs commencent habituellement à éclore 14 jours après la ponte. Les nouvelles larves s’enfoncent immédiatement dans les tiges, où elles s’alimentent des tissus végétaux. Le développement larvaire se complète généralement en quatre à six semaines. À maturité, la larve se laisse tomber au sol et s’enfonce à une profondeur de 25 à 50 mm pour amorcer sa transformation en chrysalide. Le stade de chrysalide s’étale sur une période de 14 à 30 jours. La durée de vie moyenne est d’environ cinq jours pour les femelles et d’environ trois jours pour les mâles. Le développement complet du perceur de la courge s’étale sur environ 60 jours.
Dépistage : Le dépistage se fait à l’aide de pièges à phéromone dès le début de la saison. Le seuil d’intervention est établi à cinq individus par piège par semaine pour les zucchinis et les courges d'été (ainsi que les courges buissonnantes), tandis qu'il est de 12 individus par piège par semaine pour les courges d'hiver et les citrouilles à vignes vigoureuses.
Pratique culturale : Pour réduire la densité de population du perceur de ...Lire la suite
Dépistage : Le dépistage se fait à l’aide de pièges à phéromone dès le début de la saison. Le seuil d’intervention est établi à cinq individus par piège par semaine pour les zucchinis et les courges d'été (ainsi que les courges buissonnantes), tandis qu'il est de 12 individus par piège par semaine pour les courges d'hiver et les citrouilles à vignes vigoureuses.
Pratique culturale : Pour réduire la densité de population du perceur de la courge en vue de la saison suivante, il est recommandé de prélever et de détruire les plants infestés dès que la récolte est terminée. Il est particulièrement recommandé d’effectuer un labour après la récolte, car ce dernier détruira les individus en diapause dans le sol. Il est également préférable de planter des variétés moins attirantes (tel que la Butternut Waltham) dans les champs infestés l’année suivante.
Pour réduire la densité des ravageurs, il est possible de recouvrir les plants ou les rangs avec un filet d’exclusion afin que les perceurs de la courge ne puissent y pondre leurs œufs. Les plants doivent cependant être à découvert pendant la floraison afin de permettre aux pollinisateurs d’atteindre les fleurs. Il est également possible de planter une variété favorisée par le perceur de la courge en périphérie de la culture. Cette alternative ne peut être envisagée que si la variété cultivée est peu attirante.
Pendant la saison de croissance, les plants infestés par le perceur de la courge devraient être retirés puis détruits pour empêcher que l'insecte ne complète son cycle vital.
Il est aussi préférable d’entasser la terre autour de la racine principale et des nodules au sol et d’y appliquer un fertilisant. Cette pratique stimule la croissance des racines secondaires et renforce les plantes au cas où d’autres parties seraient endommagées ou tuées par l’insecte.
Contrairement à la plupart des espèces de papillons nocturnes, qui ont des ailes écailleuses, les perceurs de la courge adultes sont actifs pendant la journée, se reposent le soir et ont des ailes postérieures claires. Les adultes peuvent être observés en train de s’alimenter de nectar pendant la journée.
La larve de perceur de la courge s’enfonce dans les tiges pour s’en nourrir. L'alimentation des larves détruit le tissu vasculaire des plantes et interrompt le flux de sève et l’acheminement des nutriments des racines vers les fruits. Cette interruption provoque un flétrissement localisé des plants affectés, habituellement observé au milieu de la journée, alors que la température augmente. Les plants non infestés avoisinants conservent un aspect vigoureux. À long terme, les tiges infestées se trouvent remplies d’excréments visqueux et humides et les plants flétrissent de façon permanente. L'inspection des plants infestés peut révéler un trou d'entrée où la larve s’est enfoncée dans la tige. Les trous sont généralement entourés d’excréments semblables à de la sciure.
Une seule larve se nourrissant d'un plant de citrouille peut en réduire le rendement jusqu'à 4 %. Trois à quatre larves par plant peuvent provoquer une perte de rendement de plus de 20 %. Six larves ou plus par plants suffisent à le tuer. De plus, l'alimentation larvaire prédispose la plante hôte aux infections par des agents pathogènes opportunistes.
Aux États-Unis, les infestations du perceur de la courge dans les productions commerciales de citrouilles et de courges peuvent occasionner jusqu’à 25 % de perte de rendement. Dans les jardins résidentiels, les pertes peuvent atteindre jusqu’à 100 %, car la population de ravageurs est généralement concentrée sur un nombre limité de plants.
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