La bactérie Agrobacterium tumefaciens affecte de nombreuses plantes herbacées et ligneuses réparties dans 93 familles. Les plantes de la famille des rosacées sont particulièrement sensibles (cerisier, framboisier, poirier, pommier, rosier). Aujourd’hui, les tests de détection utilisés en biologie moléculaire (PCR) permettent de déceler plus facilement la bactérie Agrobacterium dans les jeunes et les vieilles tumeurs. Au champ, la tumeur du collet est généralement très localisée ou distribuée de manière éparse.
Chez les plantes ornementales, les tumeurs sont localisées au collet et occasionnellement sur les tiges et aux racines. Parce que cette bactérie vit dans les sols, elles affectent rarement les plantes ornementales cultivées en serre, à moins que celles-ci entrent en contact avec du sol contaminé ou que les plantes soient issues de plantes infectées (bouture). Les plantes cultivées en pleine terre en pépinière sont plus sujettes à la maladie.
La bactérie vit naturellement dans le sol près des racines et elle est attirée par les exsudats racinaires émis par les racines blessées. Elle est disséminée aux nouveaux plants et dans le sol par les éclaboussures d’eau, l’eau d’irrigation, la machinerie agricole et les outils, le vent, les insectes et les parties végétales utilisées pour la multiplication des plants. Les blessures sont essentielles pour initier les infections et amorcer le cycle de la maladie (ex. : taille, dommages hivernaux, émergence de nouvelles racines latérales, etc.). Les tumeurs sont produites une fois que la bactérie a transféré une partie de son matériel génétique (plasmide Ti (Tumor-inducing)) à la cellule végétale. Le plasmide accélère la production d’hormones de croissance qui se reflète par une croissance désordonnée et illimitée engendrant l’apparition de tumeurs 2 à 4 semaines suivant l’infection. Par la suite, les tumeurs continuent de grossir et les plants sont de moins en moins productifs, car la circulation de la sève et des éléments minéraux sont perturbés par la présence de la bactérie dans le système vasculaire. Les tumeurs continuent de se développer en l’absence de la bactérie.
Tige, collet et racine : présence de tumeurs blanches à jaunâtres, plutôt rondes ou ressemblant à l’inflorescence d’un chou-fleur, spongieuses ou fermes. En vieillissant, elles deviennent brunes ou noires, se lignifient et fendent. Les tumeurs varient en grosseur. Elles font irruption au travers de l’épiderme, à partir des lenticelles ou du point d’attache des racines latérales sur la racine principale.
La tumeur du collet peut être confondue avec des cals de cicatrisation qui se développent à la suite d’une blessure mécanique ou des galles induites par les nématodes ou les insectes.
Afin de limiter l’introduction et la propagation d’Agrobacterium, la prévention demeure la meilleure méthode de lutte car une fois la plante infectée, il n’existe aucune méthode de lutte curative. Dans un premier temps, il faut éviter d’établir une pépinière de plantes ornementales sur un site ayant des antécédents de la maladie. Sinon, une rotation des cultures (4 à 5 ans) avec des plantes non hôtes (avoine, graminées, maïs, oignon) doit être pratiquée avant l’établissement des cultures. Le sol doit être bien drainé. Les jeunes plants doivent être inspectés lors de la transplantation. Ils doivent être sains et exempts de tumeurs et de blessures. Les plants affectés doivent être détruits (brûlés) et non compostés. Sur les végétaux nécessitant une taille, celle-ci doit être réalisée par temps sec. La désinfection des outils de travail est primordiale. Assurer un bon contrôle des populations d’insectes et de nématodes. Éviter l’apport de sol contaminé par Agrobacterium. Un produit de lutte biologique est homologué au Québec pour certaines plantes cultivées en pépinière, soit le Dygall (Agrobacterium radiobacter souche K84). Le Dygall doit être utilisé à titre préventif en trempant les racines dans la solution d’A. radiobacter avant la transplantation au champ.
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