Chancre cytosporéen
Cytospora canker
Sur la branche de platane, présence d’un chancre d'une forme ovale, sec, dont l’écorce est fendue. Ces tissus sont cicatrisés. Le chancre affecte la moitié de la circonférence de la branche. Il y a également présence de nombreuses fructifications noires sur le chancre (peu visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Cytospora sp., responsable du chancre cytosporéen. Ce champignon est souvent opportuniste, car il infecte les tissus déjà affaiblis.
 
Le conseiller mentionne qu’en mai, 50 % des arbres en milieu urbain étaient affectés. Ces informations laissent présager que c’est un facteur de stress non parasitaire qui a pu favoriser l'infection par Cytospora.
Sur la branche de platane, présence d’un chancre d’une forme ovale, sec, dont l’écorce commence à se soulever. Le chancre affecte la moitié de la circonférence de la branche. Il y a également présence de nombreuses fructifications noires sur le chancre (voir cercle). Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Cytospora sp., responsable du chancre cytosporéen. Ce champignon est souvent opportuniste, car il infecte les tissus déjà affaiblis.
 
Le conseiller mentionne qu’en mai, 50 % des arbres en milieu urbain étaient affectés. Ces informations laissent présager que c’est un facteur de stress non parasitaire qui a pu favoriser l'infection par Cytospora.
Platanes - Chancre cytosporéen (Cytospora sp.)
Platanes - Chancre cytosporéen (Cytospora sp.)
Description

Le chancre cytosporéen est causé par le champignon Cytospora sp. (stade sexué : Leucostoma sp. ou Valsa sp.). Cette maladie est largement distribuée en Amérique du Nord, en particulier dans les régions au climat frais et humide. Cytospora infecte une gamme d’hôtes variés, dont les feuillus, les conifères, les arbres fruitiers et les arbres d’ornement. Cytospora est considéré comme un agent pathogène de faiblesse qui envahit l’écorce des rameaux, des branches et du tronc des arbres ayant subi un stress par divers facteurs (gel hivernal, insolation, sécheresse, taille inadéquate, etc.). Le chancre cytosporéen n’est pas létal pour l’arbre, mais favorise l’entrée d’agents pathogènes plus virulents. Cette maladie est occasionnelle et mineure dans les peuplements naturels, mais peut occasionner des dommages sévères dans les pépinières forestières, les jeunes plantations et sur les arbres d’ornement utilisés dans les villes.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne sous forme de mycélium ou de conidies dans les pycnides présentes dans les branches infectées, les chancres, le bois mort et les branches tombées au sol. Au printemps, lors de conditions humides, des pycnides s’ouvrent et libèrent des conidies qui sont contenues dans des vrilles gélatineuses orange. Les conidies sont disséminées par le vent, les éclaboussures d’eau et les insectes. Sous nos conditions, les périthèces contenant les ascospores (stade sexué) sont rarement observés. La germination des conidies requiert une température moyenne de 20 °C et une humidité. Le champignon colonise les sites de blessure, les lenticelles et les bourgeons puis se développe sur l’écorce et dans le cambium. Les chancres prennent de l’expansion au printemps et à l’automne.

Symptômes et dommages

Feuille : sur les branches infectées, les feuilles jaunissent, flétrissent et sèchent.
 
Branche et tronc : sur l’écorce, présence de chancres elliptiques se développant autour des blessures ou des bourgeons. Les chancres sont bruns puis deviennent grisâtres. L’écorce au centre des chancres devient rugueuse et écailleuse. À la surface des chancres sur l’écorce, des pycnides noires peuvent être visibles. Lors de conditions humides, des vrilles gélatineuses ambre à orange, chargées de conidies, sont expulsées des pycnides. Tard en saison, des tissus calleux se forment à la marge des chancres et formeront avec le temps, des chancres concentriques sous l’action répétée de la croissance du champignon suivi de la formation de tissus calleux. Le bois sous les chancres est brun. L’extrémité de la branche au-delà du chancre meurt sans tuer l’arbre.
 
Arbre : flétrissement et dépérissement parfois important sur les jeunes arbres.

Ne pas confondre

Le chancre cytosporéen peut être confondu avec d’autres maladies à chancres. Des analyses de laboratoire sont souvent requises pour les distinguer.

Méthodes de lutte

Pour prévenir le développement de chancres sur les branches et le tronc, il faut se procurer des arbres sains, exempts de maladies et inspecter le matériel végétal lors de la plantation. Éliminer les sources d’inoculum (bois morts, chancres, branches infectées, etc.), les hôtes alternes et éviter les blessures. Effectuer des coupes franches avec des outils d’élagage bien tranchants. Dépister tout au long de la saison de croissance. Assurer une fertilisation équilibrée et cultiver dans un sol bien drainé et léger.
 
Pour éradiquer les chancres sur les branches et le tronc, il faut tailler les arbres et enlever les branches infectées durant la période de dormance ou par temps sec, sortir les tissus infectés, les brûler ou les déchiqueter pour activer leur décomposition. Abattre les arbres qui ont des chancres trop importants sur le tronc. Aucun fongicide n’est homologue au Canada contre cette maladie.

Références et liens

Myren D. T., Laflamme G., Singh P., Magasi L. P. & Lachance D. (Eds) (1994). Chancre cytosporéen. Dans Maladies des arbres de l’est du Canada. Groupe communication Canada, Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts, Ottawa. p. 84-87. (http://cfs.nrcan.gc.ca/pubwarehouse/pdfs/10138.pdf)
 
Sinclair W. A. & Lyon H. H. (2005). Leucostoma and Valsa Cankers of Poplar and Willow. Dans Diseases of trees and shrubs. 2e éd. Cornell University Press, Ithaca, New York. p. 172-173.

http://arbres.ccdmd.qc.ca/maladie_fiche_frame.php?IDMal=126&tri=1

https://aimfc.rncan.gc.ca/fr/maladies/fiche/2

https://hortnews.extension.iastate.edu/cytospora-canker