Mildiou
Downy mildew
Sur des radis provenant d’un champ, présence de taches rosées, disposées en plages aléatoires sur l'épiderme. Plus de la moitié de l’épiderme est affecté. Sous la tache, la chair est noirâtre (non visible ici). Les observations microscopiques ont révélé la présence de l'agent pathogène Peronospora parasitica, responsable du mildiou chez les crucifères.
Sur des radis provenant d’un semis direct au champ, les racines présentent d’importantes stries ou craquelures noires longitudinales sur l’épiderme. Ces lésions peuvent recouvrir jusqu’à 50 % de la surface racinaire. La chair est grisâtre et les vaisseaux conducteurs sont noirs (voir flèches). Les tissus internes sont quand même fermes. Les observations microscopiques ont révélé la présence de l'agent pathogène Peronospora parasitica, responsable du mildiou chez les crucifères.
Radis - Mildiou (Hyaloperonospora parasitica)_1
Radis - Mildiou (Hyaloperonospora parasitica)_2
Description

Peronospora parasitica est un parasite obligatoire de la classe des oomycètes rapporté pour causer le mildiou chez les plantes légumières, les plantes ornementales et les céréales. Chez les crucifères, le brocoli, le chou-fleur, le chou frisé, le chou-rave et le radis sont particulièrement sensibles. Il tue rarement ses hôtes puisqu’ils sont nécessaires à sa survie. Cette maladie se développe dans les régions au climat frais et humide. Chez les crucifères, le mildiou est une maladie importante, mais occasionnelle et mineure. Elle peut être sévère si les conditions sont propices à son développement. Peronospora parasitica affecte particulièrement les productions pour la semence et les plantules. La maladie apparait en foyer et dans les baissières dans le cas des radis. C’est la qualité esthétique des légumes racines qui est affectée, les rendant invendables. Le brocoli, le chou-fleur et le chou peuvent montrer de la maladie au champ et en entrepôt.

Cycle de la vie

Peronospora parasitica hiverne dans le sol, les racines, sur les résidus de culture et les crucifères adventices sous la forme d’oogones et dans la semence sous la forme de mycélium et d’oogones. Le développement de P. parasitica se fait sous une humidité relative élevée (> 98 %), lorsqu’il y a de l’eau libre à la surface de la feuille et lors de températures fraîches (entre 8 et 16 °C). Les infections primaires se font à partir des oogones et se déroulent dans le sol. Par la suite, les infections secondaires sont initiées sur les feuilles. La sporulation se fait à partir de sporangiophores qui émergent des stomates présents à la face inférieure des feuilles. Les sporanges produits sont facilement dispersés par le vent et les éclaboussures d’eau. Ils assurent la propagation de la maladie. Le cycle de la maladie est d’environ 4 à 5 jours. En fin de culture, les oogones se forment et sont les organes de survie de P. parasitica (4 à 5 ans) dans le sol ou sur les débris de culture. Lorsque toutes les conditions sont réunies, cette maladie peut causer de graves épidémies. Le temps sec et chaud (> 24 °C) quelques heures dans la journée tue les spores et peut arrêter une épidémie. Lorsque les dégâts sont de nature systémique sur un organe hypertrophié comme celui du brocoli ou du chou-fleur, il n'y a aucun moyen d'intervention possible puisque les symptômes ne sont pas visibles extérieurement.

Symptômes et dommages

Plantule : présence des taches jaunes sur les cotylédons. Sporulation potentielle de P. parasitica à la face inférieure des cotylédons et sur l’hypocotyle. La plantule jaunie, flétrie et meurs.
 
Feuille : à la face supérieure, présence de petites taches jaunes et irrégulières à angulaires. Elles deviennent de larges taches jaunes à orange. À la face inférieure, présence d’une croissance mycélienne blanche et duveteuse. Les feuilles infectées flétrissent, meurent et tombent.
 
Fleur : présence d’une coloration brune à noire sur les inflorescences de brocoli et de chou-fleur. Les boutons floraux jaunissent et un mycélium apparait sur les tissus dégradés à la suite de l’entrée d’organismes secondaires. Dans la partie supérieure des inflorescences, présence d’un brunissement à noircissement du système vasculaire et/ou de la moelle. Présence potentielle de sporulation fongique et de pourriture.

Méthodes de lutte

Pour empêcher le développement du mildiou, il faut détruire les plantes et les mauvaises herbes infectées, utiliser du matériel végétal sain, faire du dépistage, une rotation des cultures (2 ans) avec des plantes non hôtes, assurer un bon espacement entre les plants pour diminuer l’humidité entre les plants, éviter les excès d’azote, les sols avec un mauvais drainage et l’irrigation par aspersion. Certains cultivars d’hybrides de brocoli sont résistants ou tolérants (ex. : Arcadia). Des fongicides sont homologués et efficaces contre cette maladie.

Références et liens

Richard C. & Boivin G. (1994). Mildiou. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 112-113. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch8-cruciferes.pdf)
 
Rimmer S. R., Shattuck V. I. & Buchwaldt L. (Eds) (2007). Downy Mildew. Dans Compendium of Brassica Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 28-30.

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/brassicas/diseases-and-disorders/downy-mildew.html#advanced

http://apps.rhs.org.uk/advicesearch/profile.aspx?pid=105#top