Pourriture des racines et du collet
Phytophthora crown and root rot

Les racines d’un poinsettia sont pourries, brunes et le cortex se détache facilement. De petites stries longitudinales beiges sont visibles dans la partie basale de la tige. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Phytophthora sp. dans les racines. Chez le poinsettia, P. nicotianae est l’espèce la plus fréquemment rapportée.

Les racines d’un poinsettia sont pourries, brunes et le cortex se détache facilement. De petites stries longitudinales beiges sont visibles dans la partie basale de la tige. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Phytophthora sp. dans les racines. Chez le poinsettia, P. nicotianae est l’espèce la plus fréquemment rapportée.

Les racines d’un poinsettia sont pourries, brunes et le cortex se détache facilement. Une coupe longitudinale de la tige révèle un brunissement qui débute au collet et qui progresse dans la moelle de la tige. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Phytophthora sp. dans les racines. Chez le poinsettia, P. nicotianae est ll'espèce la plus fréquemment rapportée.

Poinsettia - Pourriture des racines et du collet (Phytophthora nicotianae)
Poinsettia - Pourriture des racines et du collet (Phytophthora nicotianae)
Poinsettia - Pourriture des racines et du collet (Phytophthora nicotianae)
Description

Chez les plantes ornementales, plus d’une dizaine d’espèces de Phytophthora sont rapportées pour causer des dommages aux racines, au collet et sur la tige. Chez le poinsettia, P. cryptogea, P. drechsleri et P. nicotianae sont rapportés, mais P. nicotianae demeure l’espèce la plus fréquemment observée. Ce champignon affecte un nombre important d'hôtes qui assurent sa multiplication et sa conservation. Chez les plantes ornementales, le fuchsia, le gloxinia, le lierre anglais, la pensée, la pervenche, le poinsettia, la verveine et la violette africaine sont particulièrement sensibles. La pourriture des racines et du collet est occasionnelle, mais demeure sévère lors des saisons pluvieuses ou lorsque les substrats utilisés en serre demeurent humides trop longtemps. En champ ou en pépinière, les infections surviennent surtout au printemps et à l’automne lorsque les sols sont saturés d’eau. La maladie évolue rapidement et peut causer des pertes économiques importantes. Une fois la maladie établie, la lutte à Phytophthora est ardue, voire impossible. Les plants affectés sont distribués en foyer ou de manière éparse.
 
Un diagnostic préliminaire peut être fait en dégageant le sol ou le substrat entourant le collet et les racines des plants morts ou dépérissant. Gratter l’épiderme qui recouvre la base de la tige, le collet et les racines pour voir si une coloration brunâtre est présente. Généralement, il y a une démarcation nette entre les tissus sains (blancs) et affectés.

Cycle de la vie

Phytophthora nicotianae hiverne sous la forme d’oospores, de chlamydospores ou de mycélium dans les sols, les substrats et les résidus de culture. Des sporanges sont formés à partir du mycélium lorsque des conditions humides sont présentes plus de 5 heures à des températures variant entre 15 et 26°C. Les sporanges sont dispersés par l’eau (pluie, irrigation, éclaboussure). Ils germent directement sur les tissus ou relâchent des zoospores biflagellées mobiles. Les zoospores se déplacent dans l’eau libre vers la surface des racines où ils germent et pénètrent directement dans les tissus ou par des blessures. Ils envahissent rapidement les tissus, grâce à l'action conjuguée de diverses enzymes pectinolytiques et cellulolytiques, et progressent entre et dans les cellules. Il est capable de produire des millions de spores sur les plantes infectées durant toutes les phases de croissance. Les conditions de développement de la maladie sont une forte densité de plantules en pépinière ou de racines dans les pains des cultures hors-sol, un excès d'azote, la présence d'eau (sols lourds, compactés, mal drainés ou avec une humidité du sol élevée). Les plantules succulentes ou étiolées sont très sensibles tandis que les plantes adultes le sont moins. La maladie se développe rapidement aux températures supérieures à 28 °C. Par la suite, des sporanges et des oospores se forment à l'intérieur des tissus ou à leur surface.

Symptômes et dommages

Bouture : les boutures enracinées sont rabougries, jaunes et flétries.
 
Feuille et bractée : présence de petites taches angulaires beiges à brun grisâtre qui peuvent se regrouper pour former des plages brunes à noires, d’aspect sec. Les feuilles peuvent jaunir et tomber prématurément. Les vieilles feuilles sont affectées en premier. Des taches pourpres ou brunes sont parfois observées sur les bractées.
 
Fleur (cyathe) : présence de lésions noires.
 
Tige : les lésions observées au collet peuvent s’étendre jusqu’à la tige. Brunissement et pourriture des tissus internes. Des lésions allongées noires sont parfois observées à la base de la tige et ont pour origine le collet.
 
Collet : le brunissement des tissus internes du collet n’est pas visible de l’extérieur sur la tige ligneuse.
 
Racine : présence de lésions brun foncé à noires, humides, et des pourritures plus ou moins généralisées. Le cortex s’enlève facilement et les vaisseaux sont bruns.
 
Plant : perte de vigueur, flétrissement et dépérissement. Mortalité des plants.

Ne pas confondre

Sur la tige, le collet et les racines, Pythium aphanidermatum peut causer des symptômes similaires.

Méthodes de lutte

Pour prévenir le pourridié phytophthoréen du poinsettia, il faut éliminer les sources d’inoculum (matériel végétal affecté, débris végétaux), se procurer des boutures saines, éviter les sols humides (lourds, compactés, avec un mauvais drainage), utiliser judicieusement l’irrigation et maintenir une fertilisation équilibrée. Des traitements fongiques sont disponibles.

En serre, il faut également contrôler l’humidité, utiliser des substrats sains ou désinfectés, bien nettoyer et désinfecter le circuit d’irrigation et les serres (structure, plancher et matériel). Porter une attention particulière à la qualité de l’eau.

Références et liens

Agrios G. N. (2005). Phytophthora Diseases. Dans Plant Pathology. 5th ed. Elsevier Academic Press. p. 414-421.
 
Chase A. R., Daughtrey M. L. & Cloyd R. A. (Eds) (2018). Diseases Caused by Phytophthora nicotianae. Dans Compendium of Bedding Plant Diseases and Pests. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 72-74.

Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Diseases Caused by Phytophthora parasitica. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 36-38.
 
Dreistadt S. H. (2001). Phytophthora Root and Crown Rots. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 97.
 
Ecke III P., Faust J. E., Williams J. & Higgins A. (2004). Phytophthora Crown and Stem Rot. Dans The Ecke Poinsettia Manual. Ball Publishing, Illinois. p. 219-220.

https://www.agrireseau.net/Rap/documents/a09pep07.pdf

https://www.canr.msu.edu/news/phytophthora_rot_on_ornamentals

http://www.aces.edu/pubs/docs/A/ANR-1272/ANR-1272.pdf

https://ag.umass.edu/greenhouse-floriculture/fact-sheets/diseases-of-poinsettias

http://www.apsnet.org/publications/apsnetfeatures/pages/poinsettiaflower.aspx