Hernie des crucifères
Clubroot
Un plant de chou chinois faiblement développé montre un système racinaire complètement déformé. Le système racinaire est composé de nombreuses tumeurs blanches et fermes, de formes et de tailles variées. Le test de biologie moléculaire (PCR) a révélé la présence du champignon Plasmodiophora brassicae, responsable de la hernie des crucifères. Le conseiller agricole mentionne que 90 % des plants cultivés en terre noire présentent ces symptômes et ne sont pas commercialisables.
Une vue rapprochée d’un plant de chou chinois montre un système racinaire complètement déformé. Le système racinaire est composé de nombreuses tumeurs blanches et fermes, de formes et de tailles variées. Le test de biologie moléculaire (PCR) a révélé la présence du champignon Plasmodiophora brassicae, responsable de la hernie des crucifères. Le conseiller agricole mentionne que 90 % des plants cultivés en terre noire présentent ces symptômes et ne sont pas commercialisables.
Une vue rapprochée d’un plant de chou chinois montre un système racinaire complètement déformé. Le système racinaire est composé de nombreuses tumeurs blanches et fermes, de formes et de tailles variées. Le test de biologie moléculaire (PCR) a révélé la présence du champignon Plasmodiophora brassicae, responsable de la hernie des crucifères. Le conseiller agricole mentionne que 90 % des plants cultivés en terre noire présentent ces symptômes et ne sont pas commercialisables.
Chou chinois - Hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae)_1
Chou chinois - Hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae)_2
Chou chinois - Hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae)_3
Description

Le champignon Plasmodiophora brassicae est un parasite obligatoire qui ne se reproduit que dans les racines de la plante hôte. La hernie des crucifères est une des maladies fongiques les plus importantes et sévères des crucifères. Elle affecte autant les légumes feuilles que les légumes racines et les mauvaises herbes de la famille des crucifères, principalement la moutarde. Des pertes de rendement et de la qualité des légumes peuvent être très importantes. La maladie apparaît en foyer, souvent dans les baissières, les zones mal drainées et dans les sols acides.

Cycle de la vie

Plasmodiophora brassicae ne produit pas de mycélium. Il se reproduit à partir des spores de conservation qui peuvent demeurer viables dans le sol pendant plus de 18 ans. Les principales sources de dissémination du champignon sont l’eau de drainage, le sol adhérant aux équipements, chaussures et outils, les plantes infectées, les mauvaises herbes de la famille des crucifères, les fumiers contaminés, l’eau d’irrigation contaminée et la mousse de tourbe pour la production de transplants. En présence de racines sensibles, les spores de repos germent (entre 16 et 21 °C) et produisent des zoospores qui nagent dans l’eau libre et pénètrent à l’intérieur des poils absorbants pour former un plasmode. De nouvelles zoospores sont formées et pénètrent dans le cortex racinaire ou sont relâchées dans l’environnement racinaire. Les nouveaux plasmodes produits causent une hyperplasie et une hypertrophie des cellules, conduisant à la formation de tumeurs. Les infections et le développement de la maladie se font à des températures variant entre 19,5 et 23 °C, avec une humidité élevée du sol. En fin de cycle, les plasmodes se décomposent et libèrent de nombreuses spores de conservation dans le sol. Les cellules infectées utilisent les éléments nutritifs requis par la plante et interfèrent avec l’absorption et la translocation de l’eau et des éléments nutritifs. Les plantes affectées ont un faible développement et montrent du flétrissement lors des journées chaudes et ensoleillées. Le champignon envahit facilement les jeunes poils absorbants, mais des blessures sont requises pour les racines tubérisées. Les sols acides et humides sont plus favorables au développement de la maladie.

Symptômes et dommages

Plantule : rarement de symptôme sur les parties aériennes mais de petites tumeurs sur la racine principale.
 
Feuille : jaunissement et flétrissement des feuilles basales lors de journées ensoleillées (autour de midi). Les jeunes feuilles peuvent bleuir, flétrir et se rétablir la nuit. Les symptômes foliaires apparaissent lorsque le système racinaire est déjà affecté.
 
Racine : présence de tumeurs de formes et de tailles variées, causant une malformation plus ou moins sévère du système racinaire. Éventuellement les tumeurs sont envahies par des organismes secondaires. Au départ, les tumeurs sont blanches puis deviennent brunes à noires, pourrissent et se dégradent. Sur la racine tubérisée du navet, du radis ou du rutabaga, c’est le pivot et les racines secondaires qui sont affectés.

Ne pas confondre

La hernie des crucifères peut être confondue avec des galles du charançon gallicole du chou (Ceutorhynchus pleurostigma), mais contrairement aux galles du charançon, la hernie ne renferme jamais de loge larvaire. La hernie des crucifères peut être confondue avec le nématode Meloidogyne, mais dans ce cas, Plasmodiophora épaissit la racine sur toute sa circonférence tandis que le Meloidogyne induit une déformation unilatérale. Des dommages de phytotoxicité par les herbicides peuvent être confondus avec la hernie des crucifères (feuillage).

Méthodes de lutte

Pour contrer le développement de la hernie des crucifères, il faut utiliser des sols bien drainés, des transplants sains, une eau propre (éviter les eaux de lavage des légumes infectés et les eaux de ruissellement contaminées qui vont vers les bassins d’irrigation) et des cultivars résistants lorsqu’ils sont disponibles. Il faut maintenir le pH du sol supérieur à 7,2, faire des applications de chaux (chaux calcique (CaCO3) ou dolomitique (CaCO3 + MgCO3)) et effectuer de longues rotations (5 à 7 ans) des cultures avec des plantes non hôtes. Il faut éradiquer les crucifères adventices, éliminer les plantes infectées, éviter de transporter du sol d’un champ contaminé à un champ sain, les baissières et les bas de pente. Le nettoyage de la machinerie, des outils et des bottes des travailleurs sont requis après leur passage dans un champ contaminé.

Références et liens

Richard C. & Boivin G. (1994). Hernie des crucifères. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 108-109. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch8-cruciferes.pdf)
 
Rimmer S. R., Shattuck V. I. & Buchwaldt L. (Eds) (2007). Clubroot. Dans Compendium of Brassica Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 25-28.

http://www.agrireseau.qc.ca/legumeschamp/documents/plasmodiophora_brassicae_f.pdf