Pourriture des fruits
Pythium fruit rot
Ce concombre de transformation (cornichon) cultivé au champ a été coupé en deux pour montrer une chair aqueuse, translucide et légèrement noircie. En bordure de la chair, l’épiderme présente de petites zones de pourriture mi - ferme à molle et une faible croissance mycélienne blanchâtre. Les tests de laboratoire ont révélé la forte présence de Pythium aphanidermatum, responsable de la pourriture pythienne des fruits.
Ce concombre de transformation (cornichon) cultivé au champ présente une pourriture plutôt ferme, mais ayant une texture spongieuse. Il est couvert d’un mycélium blanc d’aspect humide. La pourriture débute au milieu du fruit. Les tests de laboratoire ont révélé la forte présence de Pythium aphanidermatum, responsable de la pourriture pythienne des fruits.
Concombre - Pourriture des fruits (Pythium aphanidermatum)
Concombre - Pourriture des fruits (Pythium aphanidermatum)
Description

Les Pythium sont des oomycètes (règne des Chromistes) susceptibles de s'attaquer aux organes de nombreuses plantes cultivées en champ et en serre. Ils causent une grande variété de symptômes. Toutes les cucurbitacées sont sensibles à la pourriture des fruits causée par Pythium, mais le concombre l’est davantage. Cette maladie est occasionnelle mais sévère lors de saisons fraîches et pluvieuses. La maladie évolue rapidement et peut causer des pertes économiques importantes, même en postrécolte. Les infections sur les fruits surviennent presque toujours lorsque les fruits atteignent leur maturité. Les plants affectés sont distribués en foyer ou en rangée lorsque la plasticulture est utilisée.

Cycle de la vie

Pythium hiverne principalement sous la forme d’oospores ou de sporanges, selon l’espèce, dans le sol et la matière organique. Les oospores demeurent viables dans le sol plusieurs années. Au printemps, lorsque le sol est saturé en eau, les oospores germent et produisent des sporanges. Ces sporanges germent sur les tissus ou relâchent des zoospores biflagellées mobiles. Les sporanges sont dispersés par le vent et l’eau (pluie, irrigation par aspersion, éclaboussure) tandis que les zoospores nagent dans les films d’eau jusque dans les crevasses à la surface des fruits. Une fois à l’intérieur du fruit, ils forment des oogones et accélèrent la décomposition des tissus. Les Pythium pénètrent les tissus via des blessures ou la zone stylaire. Au champ, les infections se font généralement au contact du fruit avec le sol. La pourriture pythienne est favorisée dans les sols très humides, peu ou mal drainés, trop irrigués et lors de périodes pluvieuses et fraîches (15 à 20 °C). Les premiers foyers de contamination ont souvent lieu dans des baissières où l’eau séjourne longtemps. Les symptômes apparaissent 3 jours après l’infection.

Symptômes et dommages

Fruit : présence de taches aqueuses ou humides et déprimées. Un fin duvet de mycélium blanc apparaît habituellement sur les taches et parfois à l’intérieur des fruits. Le dessous du fruit, lorsqu’il est en contact avec le sol, est souvent affecté en premier. Sinon, la maladie se développe près du pédoncule, qui sert de cuvette ou de réservoir pour l’eau. Le fruit pourrit rapidement.

Ne pas confondre

Sur les plants et les fruits, la pourriture pythienne peut être confondue avec les symptômes causés par d’autres champignons du sol (Fusarium spp., Phytophthora spp., Sclerotinia spp. et Verticillium spp.).

Méthodes de lutte

Pour diminuer l’incidence de Pythium dans les sols, il faut privilégier les sols bien drainés et aérés, un bon espacement entre les plants, éviter l’irrigation excessive par aspersion, cultiver sur plasticulture seulement dans les régions plus sèches, car les fruits forment des cuvettes sur le plastique ce qui accentue le contact des fruits avec l’eau et bien nettoyer les équipements et outils souillés de sol. La lutte chimique est disponible et efficace.

Références et liens

Blancard D., Lecoq H. & Pitrat M. (1991). Pythiacées diverses (Pythium spp., Phytophthora spp.). Dans Maladies des Cucurbitacées – Observer, Identifier, Lutter. INRA. p. 221-222.

Richard C. & Boivin G. (1994). Pourriture des fruits (pourriture humide). Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 143-144. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch9-cucurbitacees.pdf)

Zitter T. A., Hopkins D. L. & Thomas C. E. (Eds) (1996). Pythium Cottony Leak. Dans Compendium of Cucurbit Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 54.

http://wiki.bugwood.org/uploads/PythiumFruitRot-Cucurbits.pdf