Brûlure corynéenne
Coryneum blight
Taches brunes à pourpre légèrement concave sur des fruits verts en formation.
Cette feuille de cerisier nain rustique infectée par la brûlure corynéenne (ou criblure du cerisier) présente des taches circulaires beiges à brunes réparties aléatoirement sur le limbe. Les lésions sont entourées d’un halo jaune assez doux. On remarque aussi que quelques taches sont en train de tomber ou sont déjà tombées et ont laissé des trous dans la feuille, symptôme typique de la brûlure corynéenne du cerisier.
Cette feuille de cerisier nain rustique infectée par la brûlure corynéenne (ou criblure du cerisier) présente des taches circulaires beiges à brunes réparties aléatoirement sur le limbe. Les lésions sont entourées d’un halo jaune assez doux. On remarque aussi que quelques taches sont en train de tomber ou sont déjà tombées et ont laissé des trous dans la feuille, symptôme typique de la brûlure corynéenne du cerisier.
Cerise - Brûlure corynéenne (Wilsonomyces carpophilus)
Cerise - Brûlure corynéenne (Wilsonomyces carpophilus)
Cerise - Brûlure corynéenne (Wilsonomyces carpophilus)
Description

La brûlure corynéenne (ou criblure du cerisier) est une maladie fongique causée par Wilsonomyces carpophilus. Ce champignon est plus connu sous ses anciens noms Coryneum beijerinckii et Stigmina carpophila, et plusieurs références concernant la brûlure corynéenne du cerisier les utilisent encore. La brûlure corynéenne est peu répandue chez les cerisiers ornementaux et les cerisiers comestibles au Québec. Son occurrence n’est qu’occasionnelle, mais elle peut tout de même affecter la qualité des fruits et, dans une moindre mesure, réduire la capacité de photosynthèse des arbres affectés.

Cycle de la vie

Le champignon qui cause la criblure hiverne sur les bourgeons et les petits chancres des tiges : il n’hiverne pas sur les feuilles tombées au sol. À la fin de l’hiver, il sporule à partir des tissus infectés à l’automne précédent et est dispersé par l’eau et le vent sur les tissus sains. À l’aide d’un appressorium, le champignon pénètre les cellules de la plante et forme progressivement des sporodochies. Ces structures assurent la reproduction asexuée de Wilsonomyces carpophilus. Elles ressemblent à de minuscules ponctuations brunes à noires qui sont parfois visibles à l'œil nu, notamment au centre des taches foliaires et sur les chancres des tiges. Elles contiennent un regroupement de conidiophores portant de nouvelles conidies. Au moment venu, ces dernières seront disséminées par le vent et la pluie pour atteindre d’autres organes sains et les infecter. Ces spores (conidies) peuvent demeurer viables sur les tiges durant plusieurs mois. Du printemps jusqu’au début de l’été, de nouvelles infections ont lieu sur les feuilles, les tiges et les jeunes fruits. Une période de mouillure de six heures à une température de 25 °C est optimale pour la germination des spores, mais l’infection peut également survenir à une température aussi basse que 2,2 °C, avec 24 heures ou plus de mouillure. Il n’est donc pas surprenant de voir des symptômes apparaître à la suite d’un printemps frais.

Symptômes et dommages

Feuille : Les premiers symptômes de l’infection se manifestent par de petites taches circulaires (2,5 mm) rouges ou pourpres, réparties de manière aléatoire sur le limbe. Sur les jeunes feuilles, elles ont généralement une marge vert pâle à jaune. Les taches s’agrandissent et atteignent de 3 à 10 mm de diamètre. Elles sèchent et deviennent beiges, bordées d’un halo brun foncé. On observe parfois des sporodochium, qui apparaissent sous forme de picots noirs au centre de ces lésions décolorées. Il s’agit d’une caractéristique typique de Wilsonomyces carpophilus. Souvent, la feuille expulse ses taches brunâtres et devient criblée de trous, d'où le nom donné à la maladie, criblure du cerisier. Cette forme de déhiscence, initiée par la plante hôte, limite la formation des sporodochies.
 
Fruit : Sur les fruits en développement, on observe de petites taches de couleur brune à pourpre. Elles prennent l’apparence de galles rugueuses durant la saison. 
 
Tige : Des taches brunes ou rougeâtres se forment sur les tiges et évoluent pour former des chancres. Les lésions deviennent visibles deux à cinq jours suivant le début de l’infection et sont souvent associées à la présence de gommose.

Ne pas confondre

De prime abord, les trous dans les feuilles peuvent faire penser à des dommages d’alimentation d’insectes, mais l’allure générale du feuillage et l’absence de ravageurs rendent cette hypothèse plutôt improbable.
 
Les taches sur les feuilles peuvent être confondues avec la tache foliaire causée par le champignon Blumeriella jappii et la criblure bactérienne causée par Xanthomonas arboricola. Leurs symptômes sont globalement similaires. Il est d'ailleurs probable que ces maladies aient souvent été confondues par le passé. Des tests de laboratoire doivent être réalisés systématiquement pour bien diagnostiquer la cause des taches foliaires sur le cerisier.

Méthodes de lutte

Cette maladie est peu fréquente et nécessite rarement une intervention. Dans les vergers où la brûlure corynéenne est présente, certaines mesures préventives peuvent limiter sa propagation. Il est recommandé de tailler les branches portant des lésions apparentes et de les retirer de la parcelle puisque la criblure hiverne sur les brindilles et les bourgeons. Cette taille s’effectue lorsque l’arbuste est en dormance, idéalement entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Aucun fongicide n’est homologué pour lutter contre la brûlure corynéenne chez les cerisiers nains rustiques.