Les nématodes sont des vers microscopiques, non segmentés, cylindriques, translucides et invisibles à l’œil. L’utilisation d’un microscope est essentielle afin de pouvoir les observer, car ils ne mesurent que 0,5 à 0,8 mm de longueur. Comme tous les nématodes phytopathogènes, les Longidorus sont munis d’un stylet leur permettant de s’alimenter.
Les Longidorus sont des nématodes ectoparasites stricts qui complètent tout leur cycle de développement à la surface des tissus. On les trouve uniquement dans le sol et particulièrement dans les sols sablonneux (> 50 % de sable) à cause de leur grande porosité. Au Québec, ils s’attaquent essentiellement aux petits fruits (fraisier), aux plantes ornementales et à quelques plantes maraîchères. Chez le fraisier, les dommages sont occasionnels, mais sévères. Les Longidorus sont également vecteurs de virus appartenant aux Nepovirus (Raspberry Ringspot Virus (RpRSV) et Tomato Black Ring Virus (TBRV)). Ils peuvent causer des baisses de rendement importantes. À titre d’exemple, 90 Longidorus par 100 g de sol peuvent diminuer les rendements de 50 %. Au champ, les dommages apparaissent en foyer et évoluent lentement, de quelques centimètres chaque année.
Les Longidorus hivernent dans le sol entre 2 et 5 ans. Ils ont un faible pouvoir de reproduction, environ 20 œufs par année. Ils ont six stades de développement soit un stade œuf, quatre stades juvéniles (J1 à J4) et un stade adulte. Tous les stades ont la forme d’un ver et sont mobiles (sauf stade œuf). Au printemps, les jeunes nématodes migrent jusqu’aux racines des plantes hôtes. Ils piquent l’extrémité des racines du fraisier, principalement dans la zone de la coiffe, en se nourrissant, ce qui perturbe la division cellulaire et fait enfler les racines. Ces piqures deviennent des portes d’entrée pour des organismes secondaires fongiques et bactériens. Lorsque la température augmente et l’humidité du sol diminue, les Longidorus descendent 2 à 3 pieds sous la surface du sol, devenant moins actifs. À l’automne, ils remontent près de la surface du sol.
Feuille : jaunissement et dessèchement des feuilles basales. Flétrissement des jeunes feuilles.
Racine : renflement à l’apex des racines, racines trapues et réduction de la densité du système racinaire.
Plant : réduction ou arrêt de croissance. Déclin des fraisières.
Les dommages causés par les Longidorus peuvent être confondus avec ceux causés par un pH trop acide. Un pH acide accroit la disponibilité de l’aluminium dans le sol qui devient toxique pour la plante. L’excès d’aluminium cause le renflement de l’extrémité des racines. Les dommages sont également confondus avec ceux d’une sécheresse. Les racines affectées par les Longidorus sont peu nombreuses et déformées et puisent difficilement l’eau et les éléments minéraux, ce qui rend les plants sensibles à la sécheresse.
Peu de méthodes de lutte sont disponibles contre les Longidorus. Il faut se procurer des cultivars de fraisier résistants aux Nepovirus (RpRSV et TBRV), contrôler les mauvaises herbes et faire identifier et dénombrer les nématodes dans des échantillons de sols, particulièrement les sols sableux, en acheminant un échantillon au Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Pour les Longidorus, l’échantillonnage du sol doit être fait au printemps ou à l’automne lorsqu’ils sont près de la surface du sol. Chez la fraise, le seuil de nuisibilité des Longidorus est d’environ 20 nématodes par 100 g de sol.
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Maas, J.L. (Eds) (1998). Dagger et Needle Nematodes. Dans Compendium of Strawberry Diseases. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 80-81.
https://www.agrireseau.net/lab/documents/N%C3%A9matode%20statistique.pdf
http://www.plantwise.org/KnowledgeBank/Datasheet.aspx?dsid=31256