Les nématodes sont des vers microscopiques, non segmentés, cylindriques, translucides et invisibles à l’œil. L’utilisation d’un microscope est essentielle afin de pouvoir les observer, car ils ne mesurent que 0,5 à 0,8 mm de longueur. Comme tous les nématodes phytopathogènes, les Longidorus sont munis d’un stylet leur permettant de s’alimenter. Chez le maïs grain et fourrager, une seule espèce est rapportée soit Longidorus breviannulatus dont la femelle mesure environ 5 mm de long.
Les Longidorus sont des nématodes ectoparasites stricts qui complètent tout leur cycle de développement à la surface des tissus. On les trouve uniquement dans le sol et particulièrement dans les sols sablonneux (> 50 % de sable) à cause de leur grande porosité. Au Québec, ils s’attaquent essentiellement aux petits fruits (fraisier), aux plantes ornementales, à quelques plantes maraîchères et rarement au maïs. Chez le maïs grain et fourrager, les dommages sont occasionnels et mineurs. Aux États-Unis, les populations importantes (100 Longidorus par 100 g de sol) peuvent tuer les plantules de maïs. Au champ, les dommages apparaissent en foyer et évoluent lentement, de quelques centimètres chaque année.
Les Longidorus hivernent dans le sol entre 2 et 5 ans. La présence de mâle est rare et la reproduction se fait essentiellement par parthénogenèse. Ils ont un faible pouvoir de reproduction, environ 20 œufs par année. Ils ont six stades de développement soit un stade œuf, quatre stades juvéniles (J1 à J4) et un stade adulte. Tous les stades ont la forme d’un ver et sont mobiles (sauf stade œuf). Au printemps, les jeunes nématodes migrent jusqu’aux racines des plantes hôtes. Ils piquent l’extrémité des racines du maïs grain et fourrager, principalement dans la zone de la coiffe, en se nourrissant, ce qui perturbe la division cellulaire et fait enfler les racines. La présence de Longidorus dans les champs est tributaire de la texture sableuse du sol mais également de l’humidité. Au début de la saison, ces nématodes sont présents dans les 15 premiers cm et la densité de population augmente en profondeur (2 à 3 pieds) au cours de la saison, lorsque la température augmente et l’humidité du sol diminue. Les populations sont également plus importantes dans les champs irrigués.
Plantule : jaunissement, flétrissement et parfois moralité.
Épi : petit ou absent.
Racine : renflement à l’apex des racines, racines trapues et réduction de la densité du système racinaire.
Plant : réduction ou arrêt de croissance.
Les dommages causés par les Longidorus peuvent être confondus avec ceux causés par un pH trop acide. Un pH acide accroit la disponibilité de l’aluminium dans le sol qui devient toxique pour la plante. L’excès d’aluminium cause le renflement de l’extrémité des racines. Les dommages sont également confondus avec ceux d’une sécheresse. Les racines affectées par les Longidorus sont peu nombreuses et déformées et puisent difficilement l’eau et les éléments minéraux, ce qui rend les plants sensibles à la sécheresse.
Peu de méthodes de lutte sont disponibles contre les Longidorus. Il faut privilégier la rotation des cultures avec des plantes non hôtes comme le soya et la luzerne, contrôler les mauvaises herbes et faire identifier et dénombrer les nématodes dans des échantillons de sols, particulièrement les sols sableux, en acheminant un échantillon au Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Chez le maïs, l’échantillonnage du sol doit être fait au printemps, environ un mois après la levée (dans les 15 premiers cm) ou à l’automne (à plus de 30 cm de profond).
Munkvold G. P. & White D. G. (Eds) (2016). Needle Nematode. Dans Compendium of Corn Diseases. 4th ed. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 123-124.
https://extension.entm.purdue.edu/publications/E-215.pdf
https://www.pioneer.com/home/site/us/agronomy/library/corn-nematodes/