La découverte du virus de la marbrure du calibrachoa (CbMV – Carmovirus) est assez récente (2003) et il a été décrit et caractérisé en 2010. Ce virus est spécifique au calibrachoa. Le calibrachoa fait partie des solanacées qui sont très sensibles à de nombreux virus. Leur mode de propagation végétative par bouturage et les opérations culturales rendent le calibrachoa vulnérable. Les symptômes du CbMV se développent lorsque les plantes sont stressées. Ils peuvent varier de sévères à nuls. La qualité esthétique des plants et leur vigueur sont affectées. Lorsqu’il y a co-infection entre le CbMV et le TMV (virus de la mosaïque du tabac), les plants ont des retards de croissance importants et un jaunissement entre les nervures.
Le CbMV est transmis par contact avec la sève lors de bris de tige et par le bouturage de plants mères infectés. Il n’est pas transmis par un vecteur ni par la semence. Comme le virus n'induit pas toujours de symptômes visibles sur les jeunes plantules de calibrachoa, la menace d’une transmission accidentelle du virus par du matériel contaminé demeure toujours présente.
Feuille : présence de mosaïques, de marbrures, de mouchetures ou de petits anneaux vert pâle, jaunes ou blanchâtres. Présence d’un jaunissement internervaire lorsqu’il y a co-infection avec le TMV. Les feuilles sont parfois légèrement déformées et petites. Les jeunes feuilles sont les plus sensibles.
Chez le calibrachoa, le CbMV peut être confondu avec le virus de la mosaïque de la tomate (ToMV). Seul un test diagnostique permettra de distinguer les virus. Les plantes qui présentent un jaunissement important peuvent être confondues avec une carence en fer.
Pour contrôler le CbMV, il faut se procurer des plants mères certifiés, des boutures exemptes de virus et inspecter le matériel végétal lors de la réception. Planter dans des substrats artificiels ou cultiver dans des sols pasteurisés à la vapeur et privilégier une hygiène et une salubrité impeccables dans les serres. Dans les zones de la serre offrant des conditions de croissance plus stressantes aux plantes (luminosité faible, air plus frais, assèchement rapide du substrat, etc.), des ilots de plants peuvent être aménagés. Ils serviront de plantes indicatrices pour la détection de divers symptômes. Lors de soupçons de maladie, acheminer un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour une analyse.
Les serres et les systèmes d’irrigation doivent être nettoyés et désinfectés entre chaque production. L’installation de pédiluves à l’entrée des serres est obligatoire. Les travailleurs doivent se laver fréquemment les mains et désinfecter les outils de travail. En cours de production, enlever et détruire les plantes infectées et les plantes saines avoisinantes. Les plantes infectées doivent être sorties des rangs en les plaçant dans des sacs de plastique fermés pour éviter tout contact avec les plantes saines. Délimiter les zones de plantes infectées et travailler dans ces zones en dernier. Une fois que la plante est virosée, il n’existe aucune méthode de lutte curative.
Chase A. R., Daughtrey M. L. & Cloyd R. A. (Ed) (2018). Calibrachoa Mottle. Dans Compendium of Bedding Plant Diseases and Pests. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 87-88.
https://www.agrireseau.net/rap/documents/67622/bulletin-d_information-permanent-no-05-3-mars-2006?s=3235&page=2
https://ag.umass.edu/greenhouse-floriculture/photos/calibrachoa-calibrachoa-mottle-virus-cbmv
https://www.ars.usda.gov/research/publications/publication/?seqNo115=242853
https://www.apsnet.org/publications/plantdisease/2003/December/Pages/87_12_1538.1.aspx