Plusieurs virus peuvent infecter les feuilles, les fruits et le bois des pommiers cultivés en pépinière et en verger. Parmi ceux affectant le feuillage, le virus de la mosaïque du pommier (ApMV - Ilarvirus) est le plus commun dans toutes les régions pomicoles du monde. L’ApMV a une gamme d’hôtes variés qui incluent des plantes ligneuses et herbacées. Parmi les hôtes communément affectés, il y a les rosacées fruitières (pommier, prunier, poirier, framboisier, fraisier) et ornementales (rosier). Chez le pommier, cette maladie virale est occasionnelle et généralement mineure, les rendements étant peu affectés.
Chez le pommier, la transmission du virus peut se produire dans le verger en cas de fusion des racines (anastomose racinaire). Il n’a pas de vecteur connu et n’est pas transmis par la semence. Le virus peut être transmis par inoculation mécanique sur une vaste gamme d’hôtes de plantes herbacées même si le virus est peu concentré dans les plantes. Les symptômes sont visibles principalement au printemps et le sont davantage quand la température est basse. Les symptômes peuvent se développer sur plusieurs feuilles des variétés plus sensibles ('Délicieuse jaune', 'Gala', 'McIntosh') tandis que sur les variétés plus résistants, il peut y avoir quelques taches dispersées sur quelques feuilles.
Il y a beaucoup de variations dans la sévérité des symptômes et ils sont tributaires de la sensibilité du cultivar, de la virulence de la souche virale et de la période de la saison de croissance.
Feuille : au printemps, sur les jeunes feuilles déployées, présence de taches jaune pâle à crème. Les taches peuvent se manifester sous la forme de petits points diffus, de mosaïques, de marbrures irrégulières ou de stries longeant les nervures principales. Le jaunissement est partiel ou total. Plus tard en saison, les taches deviennent blanches ou d’un jaune vif puis des taches nécrotiques peuvent se développer. Les feuilles affectées chutent prématurément. La distribution des feuilles infectées dans l’arbre est aléatoire ou est limitée à une ou quelques branches.
Le virus de la mosaïque du pommier peut être confondu avec des brûlures causées par certains herbicides ou d’autres mosaïques virales.
Il n’y a aucune méthode de lutte efficace contre les virus une fois l’infection installée. Un ensemble de mesures préventives reste l’approche recommandée. Il faut se procurer des plants certifiés, des cultivars tolérants et enlever les arbres infectés. La détection du virus devrait avoir lieu tôt au printemps lorsque les feuilles se déploient, car c’est à ce moment-là qu’il est plus concentré dans les feuilles. Le virus semble se propager plus facilement sous des températures fraîches. Dès le mois de mai, la concentration du virus chute drastiquement dans les feuilles et sa détection est plus difficile.
Sutton T. B., Aldwinckle H. S., Agnello A. M. & Walgenbach J. F. (Eds) (2014). Apple Mosaic. Dans Compendium of Apple and Pear Diseases and Pests. 2nd éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 97-98.
http://web2.irda.qc.ca/reseaupommier/?p=15315
http://ephytia.inra.fr/fr/C/21924/Di-gno-Pom-Virus-de-la-mosaique-du-pommier-ApMV
http://articles.extension.org/pages/60342/apple-mosaic-virus
https://gd.eppo.int/download/doc/24_datasheet_APMV00.pdf