Le virus de la panachure florale du pélargonium (PFBV) appartient au Carmovirus, dont le membre type est le virus de la marbrure de l’œillet (CarMV). Seuls les Pelargonium x hortorum (géranium zonal), P. peltatum (géranium lierre) et P. domesticum (géranium des fleuristes) sont affectés. Le virus tire son nom de la décoloration des pétales en forme de stries (panachure florale). C’est la maladie virale dominante des Pelargonium et les pertes économiques peuvent être importantes. Le cultivar 'Springtime Irene' est très sensible.
Le PFBV est transmis essentiellement par le bouturage de plants mères infectés. Au Québec, les producteurs-multiplicateurs font plusieurs tests avant de bouturer les plants mères pour s’assurer de produire des plants exempts de virus. Le virus se manifeste habituellement au printemps. L’utilisation du test de laboratoire (ELISA) requiert un mélange de racines, de feuilles et de fleurs, car le virus n’est pas distribué uniformément dans la plante. Hormis les plants mères virosés, les couteaux de travail contaminés, les thrips en présence de pollen infesté, la sève contaminée et les solutions recirculantes sont des facteurs de propagation potentiels du virus. Le virus n’est pas transmis par la semence ni par les pucerons ou les cuscutes (Cuscuta spp.).
Les symptômes se manifestent essentiellement sur les fleurs. Les symptômes foliaires sont assez discrets sauf quand le PFBV forme un complexe avec le virus de la tache annulaire de la tomate (ToRSV).
Feuille : présence de taches jaunes en forme d’anneaux, d’arcs de cercle ou de stries. Des déformations et l’éclaircissement des nervures peuvent être observés sur les feuilles. Lorsque le PFBV est en complexe avec le ToRSV, les déformations sont accentuées et les couleurs des anneaux et des stries deviennent jaune vif. Les jeunes feuilles sont affectées en premier.
Fleur : sur les cultivars à fleurs roses, décoloration des pétales en forme de stries. Sur les cultivars à fleurs roses, rouges ou rose foncé, en plus de la décoloration des pétales, ceux-ci sont rugueux. Les fleurs ont une forme irrégulière et paraissent moins compactes. Les inflorescences infectées sont plus petites.
Pour contrôler le PFBV, il faut se procurer des plants certifiés exempts de virus, utiliser des substrats artificiels ou cultiver dans des sols pasteurisés à la vapeur et privilégier une hygiène et une salubrité impeccables dans les serres. Les serres et les systèmes d’irrigation doivent être nettoyés et désinfectés entre chaque production. Pour l’eau, privilégier l’ultrafiltration ou le traitement à la chaleur (> 90 °C). L’installation de pédiluves à l’entrée des serres est obligatoire. Les travailleurs doivent se laver fréquemment les mains et désinfecter les outils de travail. En cours de production, enlever et détruire les plantes infectées et les plantes saines avoisinantes. Les plantes infectées doivent être sorties des rangs en les plaçant dans des sacs de plastique fermés pour éviter tout contact avec les plantes saines. Éviter de cultiver des plants sains dans le même environnement que des plants infectés. Une fois que la plante est virosée, il n’existe aucune méthode de lutte curative.
Albouy J. & Devergne J.-C. (1998). La panachure florale du pélargonium. Dans Maladies à virus des plantes ornementales. INRA éditions. p. 363-364. (http://books.google.ca/books?id=UGQ6-8MRdroC&pg=PA363&lpg=PA363&dq=virus+de+la+panachure+florale+du+Pelargonium&source=bl&ots=23Byg0KPDI&sig=-_5bvXPhhrzPi0pTTNJn6sPO5Ss&hl=fr&sa=X&ei=LMrvUqvPEfG_sQTU8oKQBA&ved=0CDAQ6AEwAg#v=onepage&q=virus%20de%20la%20panachure%20florale%20du%20Pelargonium&f=false)
Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Pelargonium Flower Break. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 64-65.
https://ag.umass.edu/greenhouse-floriculture/photos/geranium-pelargonium-flower-break-virus-pfbv
http://www.dpvweb.net/dpv/showdpv.php?dpvno=130