Les herbicides du groupe 7 incluent les familles des urées (linuron, diuron) et des amides (propanil). Ces herbicides inhibent la photosynthèse en se liant à une protéine, ce qui bloque le transfert d’électrons dans le photosystème II (Site A) et le transfert de l'énergie lumineuse. Les herbicides appartenant aux urées sont rapidement absorbés par les racines lorsqu’appliqués au sol et sont transloqués via le xylème vers les feuilles basales où ils s’accumulent en premier puis en second, vers les méristèmes. Les plantes qui émergent deviennent chlorotiques en quelques jours. Les symptômes débutent par un jaunissement internervaire et marginal des feuilles qui évolue vers une nécrose des tissus. Dans certains cas, un jaunissement des nervures peut aussi survenir. Les feuilles basales sont les plus touchées et les nouvelles feuilles peuvent ne pas être affectées. En application foliaire, l’herbicide pénètre la feuille mais les mouvements via les vaisseaux du xylème sont plus lents. Les herbicides du groupe 7 sont utilisés pour détruire les feuilles larges ainsi que les graminées annuelles.
Ces herbicides sont absorbés par les particules de sol mais résistent au lessivage. Leur décomposition s’effectue principalement par les microorganismes du sol. Leur persistance dans les sols varie selon le produit, le taux d’application, le type de sol et les conditions climatiques.
Quelques problèmes de résistance au groupe 7 se posent : des populations d’amarante à racine rouge (Amaranthus retroflexus), ((résistante (gr. 7) et multirésistante (gr. 5 et 7)), petite herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia), ((résistante (gr. 7) et multirésistante (gr. 5 et 7), (gr. 2, 5 et 7)) et de séneçon vulgaire (Senecio vulgaris), ((résistante (gr. 7)) au Québec ont été confirmées résistantes et au Canada, on peut ajouter à cette liste l’amarante de Powell (Amaranthus powellii) (multirésistante (gr. 5 et 7)). Aux États-Unis, quelques espèces de mauvaises herbes ont également montré de la résistance aux herbicides du groupe 7.
Il est à noter que le groupe 7 (urées: diuron, linuron et amides: propanil) sera reclassé dans le groupe 5 au cours des prochaines années, selon une classification de l’HRAC (Herbicide Resistance Action Committee).
Cas linuron – Le linuron appartient à la famille des urées. Cet herbicide est utilisé pour lutter contre diverses mauvaises herbes à feuilles larges et graminées. Il est homologué dans la culture du soya, de la carotte, de la pomme de terre, du maïs, des céréales, de l'asperge, des arbres fruitiers et du lupin blanc. Le linuron peut être est appliqué en prélevée ou en postlevée; il est absorbé rapidement par les racines s’il est appliqué au sol, mais de façon moins importante par les feuilles et les tiges en application foliaire. Il migre ensuite dans la plante via le xylème. La plante présente un jaunissement progressif des feuilles et des tiges, ainsi que parfois des tissus à l’aspect imbibés d’eau, puis un brunissement, l’affaissement de la tige et la nécrose généralisée des tissus. Un jaunissement des nervures peut aussi être observé.
Le linuron est de faiblement persistant à persistant dans les sols. Cet herbicide s’hydrolyse très lentement. Il est de modérément à légèrement mobile dans les sols et son potentiel de lessivage est élevé. Le linuron est susceptible d’être entraîné jusque dans les eaux souterraines et peut également contaminer l'eau de surface par la dérive lors d’une pulvérisation ou par ruissellement.
Au Québec, des populations d’amarante à racine rouge (Amaranthus retroflexus), de petite herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia) et de séneçon vulgaire (Senecio vulgaris) ont montré de la résistance au linuron. Au Canada, on ajoute à cette liste l’amarante de Powell (Amaranthus powellii). Aux États-Unis, des populations de mauvaises herbes ont aussi montré de la résistance au linuron.
La phytotoxicité par les herbicides du groupe 7, en particulier les urées, peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides des groupes 5 et 6, spécifiquement les triazines, ainsi que les familles des bipyridyliums (groupe 22) et éthers de diphényl (groupe 14).
On peut aussi la confondre avec des causes environnementales telles que : la dessication, le gel, l’érosion par le sable, une carence en fer ou en potassium, l’insolation ou un chancre thermique.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.
Les symptômes causés par les herbicides du groupe 7 peuvent être exacerbés par les facteurs environnementaux tels que le temps frais et humide et des conditions nuageuses. Un semis peu profond de la culture peut augmenter les risques d’apparition de symptômes par le contact de l’herbicide avec les semences en germination.
Feuille : jaunissement internervaire et marginal, flétrissement. Dans certains cas, les nervures pourraient également jaunir. Les vieilles feuilles sont plus affectées que les nouvelles. Plus sévèrement, dessèchement et nécrose des tissus, de l’apex vers l’intérieur du limbe. Mortalité des plantes dans les jours suivants.
Racine : faible développement du système racinaire.
Plant : dépérissement, inégalité des plants au champ et, dans le cas d’une phytotoxicité sévère, mortalité des plants.
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