Dans la culture de la canneberge, l’eau assure une protection contre le gel. Les champs sont inondés vers la mi-décembre ou dès les premiers grands froids afin de couvrir les plants d’une couche d’eau qui se convertira en glace protectrice d’une épaisseur d’environ 15 centimètres (6 pouces) au-dessus des plants. Ce processus s’appelle « période de glaciation ». Si cette couche de glace est insuffisante, les plants sont mal protégés contre les périodes de froid, les redoux hivernaux et le dessèchement par le vent.
Même si la topographie des champs de canneberges est relativement uniforme et plate, la neige tend à s’accumuler davantage en bordure, près des canaux de drainage. Au printemps, cette accumulation de neige diminue la quantité de lumière qui traverse la glace et qui parvient jusqu’aux plants, affectant la photosynthèse. Les plants affectés consomment plus d’oxygène qu’il en génère, diminuant ainsi le contenu en oxygène de l’eau. Cette asphyxie cause généralement la chute des feuilles et peut diminuer les rendements. Le manque d’oxygénation de l’eau due à une trop grande accumulation de neige est occasionnel et mineur.
Feuille : grisâtre et chute des feuilles.
Fleur : mortalité des boutons floraux et/ou du bourgeon terminal, retard dans le développement des fleurs et chute des fleurs.
Fruit : sont d’un petit calibre.
Tige : faible développement des tiges rampantes et érigées.
Racine : faible développement du système racinaire.
Au printemps, il faut s’assurer d’enlever l’eau du champ après que plusieurs pouces de glace se soient formés sur les plants, permettant ainsi à la glace de tomber au sol. Il faut également suivre le niveau d’oxygène des cannebergières durant les mois de l’hiver quand les lits sont inondés. Si les feuilles tombent avant ou peu de temps après l’ouverture des bourgeons à fleurs, les plants peuvent se rajeunir en appliquant du Sul-Po-Mag.
Caruso F. L. & Ramsdell D. C. (Eds) (1995). Oxygen Deficiency Injury. Dans Compendium of Blueberry and Cranberry Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 72-73.