L’ozone est un polluant de l’air qui a des propriétés oxydantes sur les végétaux. En milieu rural, l’ozone est formé par un complexe de réactions photochimiques impliquant l’action du rayonnement solaire sur les oxydes d’azote (NOx) et les hydrocarbures (gaz d'échappement des automobiles et de la combustion des combustibles fossiles) transportés des grands centres urbains. Les dommages causés sont souvent associés à une zone de haute pression avec des masses d’air immobiles et un temps brumeux qui amènent des concentrations atmosphériques d’ozone supérieures à 80 ppb pendant 4 à 6 heures ou à 70 ppb pendant 1 à 2 jours. À cause des vents, la concentration en ozone est souvent plus élevée en milieu rural qu’urbain.
L'ozone pénètre dans les feuilles par les stomates lors d'un échange gazeux normal. Il cause des retards de croissance et rend les plantes plus sensibles aux maladies et aux insectes. Ce problème non parasitaire est difficile à diagnostiquer puisqu’il est causé par des gaz invisibles. Le recours aux relevés d’ozone par les différentes stations météo est très utile. La pomme de terre, le soya, la vigne et quelques légumes (haricot, concombre, laitue, radis, rutabaga, épinard, maïs sucré, tomate) sont très sensibles à l’ozone. Le haricot blanc peut être utilisé comme plante indicatrice du niveau des dommages à l’ozone à cause de sa très grande sensibilité. Il a été démontré que les plantes dicotylédones sont plus sensibles aux pertes de rendement causées par l'ozone que les plantes monocotylédones. Des pertes de rendement sont possibles sur des cultivars sensibles (ex. : Norland) qui sont exposés tôt en saison. Les dommages apparaissent plus souvent en bordure des champs qu’au centre. Les dommages sont occasionnels et mineurs. D'autres polluants atmosphériques pourraient toutefois être impliqués, notamment le nitrate de peroxyacétyle (PAN).
Le type et la gravité des dommages dépendent de plusieurs facteurs, notamment la durée et la concentration de l'exposition à l'ozone, les conditions météorologiques et la sensibilité des plantes.
Feuille : présence de petites mouchetures (< 1 mm de diamètre), d’anomalies de coloration ( beige, blanchiment, jaunissement, rougissement, bronzage au reflet métallique) et de brûlures. Parfois dépérissement des feuilles. Les symptômes se manifestent généralement entre les nervures à la face supérieure et traversent rarement le limbe. Chez la pomme de terre, les jeunes feuilles sont les plus sensibles.
Plant : ralentissement de la croissance et mort prématurée.
Sur le feuillage de la pomme de terre, les dommages d’ozone peuvent être confondus avec le virus Y de la pomme de terre (PVY - taches nécrotiques et noircissement des nervures) ou à une sénescence prématurée.
Pour prévenir les dommages causés par l’ozone, il faut utiliser les cultivars de pommes de terre les plus tolérants à l'ozone et favoriser le développement végétatif des plants jusqu’au début de la tubérisation, car c’est la période la critique pour les dommages par les polluants atmosphériques.
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