Myzus cerasi (Fab.)
Oeuf : 0,68 mm; il est de forme ovale; la coloration est vert pâle à la ponte et devient noire après quelques jours.
Larve : de forme semblable à l’adulte aptère, mais deux à trois fois plus petit; la coloration du corps est brun rougeâtre.
Adulte aptère : 1,5 à 2,6 mm; le corps est globuleux, noir et luisant avec des reflets bruns; les tibias sont jaunes à l’exception de la pointe; les cornicules sont plus larges à la base et courbées vers l’extérieur; au repos, les cornicules sont maintenues contre le corps de sorte que les pointes convergent et se touchent presque; la cauda est large à la base et fortement conique.
Adulte ailé : 1,4 à 2,1 mm; l’abdomen est brun jaunâtre avec une grande plaque dorsale noire; les cornicules sont cylindriques et pratiquement droites.
Le puceron noir du cerisier est un insecte originaire d’Europe qui a été introduit en Amérique du Nord au début du 20ème siècle. Cette espèce produit un grand nombre de générations par année, mais on en observe généralement de deux à trois dans les cerisiers au Québec. L’hibernation s’effectue sous forme d’œufs, pondus à proximité des bourgeons, dans des crevasses de l’écorce ou des cicatrices foliaires, sur un hôte primaire (cerisiers - Prunus spp.). Les œufs sont généralement retrouvés sur les rameaux de deux ans.
Les œufs éclosent au début du printemps, habituellement au moment du débourrement des bourgeons. La première génération de pucerons est entièrement constituée de femelles, dites fondatrices. Dès l’éclosion, les fondatrices colonisent les bourgeons qui s’ouvrent et elles s’alimentent des tissus tendres en suçant la sève de ceux-ci. Lorsque les bourgeons sont déployés, elles se déplacent et s’attaquent aux feuilles en développement et aux bourgeons floraux. De trois à quatre semaines plus tard, les fondatrices atteignent la maturité et commencent à se reproduire de façon asexuée (parthénogénèse). La génération engendrée par les fondatrices est constituée uniquement de femelles aptères. Ces dernières vont s’alimenter des jeunes feuilles, habituellement à partir de la face inférieure, et vont coloniser de nouvelles portions de l’hôte au fur et à mesure que les feuilles se développent et durcissent. C’est pour cette raison que les pucerons forment des colonies populeuses sur les pousses terminales des arbres, où de nouvelles feuilles sont continuellement produites. Lorsque les pousses terminales deviennent surpeuplées, des individus ailés commencent à apparaître au sein des colonies. Les pucerons ailés s’envolent afin de coloniser de nouveaux cerisiers ou de nouvelles plantes (les hôtes secondaires appartiennent généralement à la famille des Brassicacées) et produisent quelques générations supplémentaires. À la fin de l’été, des femelles ailées, dites sexupares, sont produites. Elles migrent à nouveau vers un hôte primaire et donnent naissance à des mâles et des femelles ovipares. Après s’être accouplées, les femelles pondent leurs œufs, qui passent ainsi l’hiver jusqu’au printemps prochain.
Toutefois, il est connu que certains pucerons passent la totalité de la saison sur les mêmes cerisiers. À la fin de l’été, ces pucerons femelles produisent également des femelles sexupares ailées qui migrent et colonisent de nouveaux hôtes primaires.
Dépistage : Inspecter régulièrement les jeunes feuilles en développement à compter du débourrement des bourgeons. Les dommages deviennent plus apparents à partir de la mi-juin. La présence de fourmis sur les feuilles indique régulièrement l’existence de colonies de pucerons.
Contrôle mécanique : Le retrait et la destruction des pousses terminales infestées permettent de réduire les populations.
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Dépistage : Inspecter régulièrement les jeunes feuilles en développement à compter du débourrement des bourgeons. Les dommages deviennent plus apparents à partir de la mi-juin. La présence de fourmis sur les feuilles indique régulièrement l’existence de colonies de pucerons.
Contrôle mécanique : Le retrait et la destruction des pousses terminales infestées permettent de réduire les populations.
Contrôle biologique : Plusieurs espèces de coccinelles, de chrysopes, de larves de syrphes et de guêpes parasitoïdes peuvent contribuer à réduire les populations de pucerons noirs du cerisier de sorte qu’ils n’occasionnent pas de dommages économiques.
En s’alimentant des pousses terminales, le puceron noir du cerisier provoque le rabougrissement et l’enroulement des feuilles ainsi que la déformation des pousses, pouvant ainsi ralentir la croissance des jeunes arbres.
Le puceron noir du cerisier cause peu de dommages directs aux fruits, mais il peut laisser des dépôts de miellat indésirables. Celui-ci favorise le développement de fumagine, qui altère la coloration des fruits et affecte leur valeur commerciale. De plus, la présence de fumagine limite la capacité de photosynthèse du feuillage.
Les infestations sévères peuvent entraîner une diminution de la qualité des fruits et du rendement des arbres pour l’année en cours d’infestation et l’année suivante. Le niveau de tolérance au puceron noir du cerisier chez les jeunes arbres est très faible et les infestations sévères peuvent causer la mort de ces derniers.
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