Oriental Fruit Moth

Aspila molesta (Busck)

Tordeuse orientale du pêcher (Grapholita molesta)_1
Tordeuse orientale du pêcher (Grapholita molesta)_2
Description

Oeuf : 0,7 mm; rond, plat et semi-transparent à la ponte; il jaunit au fil du temps et l’embryon, ressemblant à un anneau rouge, devient apparent.
Larve : 9,0 à 13,0 mm à maturité; le corps est de couleur crème à rose, la capsule céphalique et le peigne anal sont brun jaunâtre.
Chrysalide : 6,0 mm; brun jaunâtre, la section dorsale de l’abdomen est dotée de crêtes dentées de couleur brun-rouge.
Adulte : envergure des ailes de 11,0 à 14,0 mm; les ailes antérieures sont marbrées grises à noires avec une tache distinctive blanche; les ailes postérieures sont brunâtres et généralement plus pâles vers la marge.

Cycle vital

La tordeuse orientale du pêcher est un insecte originaire de l’est de l’Asie, région d’où provient également le pêcher. Au début du 20ème siècle, cette espèce s’est rapidement répandue à travers la quasi-totalité des régions tempérées du monde. Sa dissémination rapide est principalement imputable à la présence de cocons sur les arbres fruitiers importés ainsi qu’au transport de fruits infestés. Cette espèce a été signalée pour la première fois au Canada en 1925, en Ontario. Aujourd’hui, la Colombie-Britannique est la seule région productrice de pêches en Amérique du Nord où la tordeuse orientale du pêcher n’est pas présente. Elle a été observée pour la première fois au Québec en 2002, dans un verger de la Montérégie-Ouest, mais les suivis réguliers démontrent que son aire de répartition s’accroît continuellement.

Sous nos latitudes, la tordeuse orientale du pêcher peut produire de trois à quatre générations par année, mais elle peut en produire jusqu’à six dans les climats plus chauds. L’hibernation se fait au stade de larve à l’intérieur d’un cocon blanchâtre tissé dans des fissures de l’écorce ou directement au sol. Il est également courant de retrouver des cocons dans de vieux emballages et contenants à fruits. La transformation en chrysalide se produit tôt au printemps et les adultes prennent leur envol au mois de mai, lorsque les pêchers sont en fleurs. Le pic de vol survient habituellement autour de la dernière semaine de mai. Une fois accouplée, une femelle peut pondre jusqu’à 200 œufs. Chaque œuf est pondu individuellement, directement sur les feuilles ou les nouvelles pousses. Un œuf nécessite une période d’une à quatre semaines avant d’éclore, selon la température. Une fois l’œuf éclos, la larve s’enfonce dans les bourgeons et l’extrémité des pousses terminales et creuse ensuite une galerie vers la base de la pousse. Lorsque la larve atteint des tissus plus durs, elle s’extirpe de la pousse et migre en quête d’une nouvelle pousse. L’extrémité des pousses infestées flétrit et meurt rapidement. En moyenne, une larve peut consommer entre deux et cinq pousses avant d’atteindre la maturité. Une fois mature, la larve se laisse tomber, au moyen d’un fil de soie, sur le tronc de l’arbre ou jusqu’au sol. Elle se tisse par la suite un cocon puis entame sa transformation en chrysalide, qui s’étale sur une période d’une à deux semaines. Les cocons servant à passer l’hiver sont plus robustes que ceux tissés à l’été.

Le cycle biologique se répète et la seconde génération de larves émerge autour de la mi-juillet. Les larves de cette génération s’attaquent également aux jeunes pousses, mais lorsqu’elles deviennent trop dures, vers le milieu de l’été, les larves migrent vers les fruits en développement. Certaines larves s’alimenteront près de la surface des fruits, alors que d’autres creuseront des galeries jusqu’à ce qu’elles atteignent le cœur du fruit.

Les larves de la troisième génération ne peuvent attaquer directement les fruits, qui sont trop durs, et vont plutôt creuser des galeries dans les pédoncules plus tendres des fruits. Plus tard, lorsque les fruits mûrissent et se ramollissent, les larves peuvent s’y attaquer de nouveau.

La majorité des larves de la troisième génération passeront l’hiver dans un cocon et n’amorceront leur transformation en chrysalide qu’au printemps suivant. Cependant, certaines larves entameront la transformation immédiatement, ce qui donnera lieu à une quatrième génération partielle, dont les adultes seront généralement actifs au mois d’octobre. Les larves de cette dernière génération, encore jeunes et petites, s’attaquent aux fruits mûrs et causent des dommages qui sont difficiles à déceler. Les fruits infestés passent couramment le conditionnement et les larves ne sont découvertes qu’après avoir tranché le fruit.

Prévention et répression

Dépistage : À la fin du printemps, examiner les pousses pour détecter la présence de flétrissement et de dépérissement. Lors des infestations sévères, les lésions sont très apparentes.

Au milieu de l’été, examiner la surface des fruits pour vérifier la présence d’excréments ressemblant. Les déjections sont fréquemment observables à proximité du pédoncule et à l’endroit où deux fruits se touchent.

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Dépistage : À la fin du printemps, examiner les pousses pour détecter la présence de flétrissement et de dépérissement. Lors des infestations sévères, les lésions sont très apparentes.

Au milieu de l’été, examiner la surface des fruits pour vérifier la présence d’excréments ressemblant. Les déjections sont fréquemment observables à proximité du pédoncule et à l’endroit où deux fruits se touchent.

L’utilisation de piège à phéromones permet de déterminer le moment d’application des traitements phytosanitaires. Il est recommandé d’installer au moins cinq pièges par quatre hectares de verger. La hauteur d’installation des pièges n’a pas d’importance, mais il est important de s’assurer que les ouvertures des pièges ne soient pas obstruées par le feuillage. Placer un premier piège en marge du verger, puis le reste à intervalles de 40 mètres en direction de l’intérieur du verger. Les pièges doivent être installés avant la date prévue du premier envol au printemps. Il est ensuite recommandé de laisser les pièges jusqu’à la fin de la cueillette, mais de les remplacer après la période d’envol de chaque génération. Lors des périodes d’envol, inspecter les pièges deux fois par semaine lors de jours fixes (par exemple, tous les lundis et les jeudis). Compter et enlever les tordeuses. Le moment d’application d’un traitement insecticide dépendra ensuite du stade ciblé de l’insecte, du mode d’action et de la rémanence du produit.

Le seuil d’intervention pour la méthode des pièges à phéromones est établi à plus de 10 tordeuses orientales du pêcher par semaine. Les traitements insecticides visant la première génération sont habituellement appliqués 6 à 10 jours après le pic de captures, qui ne coïncide pas toujours avec le dépassement du seuil d’intervention, mais coïncide habituellement avec le stade calice. Les insecticides visant les autres générations ultérieures sont appliqués trois à six jours suivant le pic de captures dans les pièges.

Contrôle biologique : La confusion sexuelle permet de contrôler les populations de tordeuses orientales du pêcher et de minimiser les dommages à la culture. La confusion sexuelle des mâles peut se faire au moyen de diffuseurs placés à la main ou par pulvérisation de formulation de phéromones, et fonctionne mieux à grande échelle (18 à 48 hectares). Cependant, lorsque les infestations sont sévères, la confusion sexuelle doit être utilisée en combinaison avec des traitements insecticides.

Aux États-Unis, il existe un grand nombre d’ennemis naturels s’attaquant à la tordeuse orientale du pêcher, cependant, aucun n’est en mesure d’offrir un contrôle efficace.

Informations complémentaire

Ne pas confondre la larve avec celle du carpocapse de la pomme (Cydia pomonella). Cette dernière ne possède pas de peigne anal et, une fois dans le fruit, elle creuse en direction du centre du fruit puis se nourrit des pépins.

Ne pas confondre la larve avec celle du petit carpocapse de la pomme (Grapholita prunivora). Cette dernière possède également un peigne anal, mais est plus petite que la larve et conservera sa couleur ro...Lire la suite

Ne pas confondre la larve avec celle du carpocapse de la pomme (Cydia pomonella). Cette dernière ne possède pas de peigne anal et, une fois dans le fruit, elle creuse en direction du centre du fruit puis se nourrit des pépins.

Ne pas confondre la larve avec celle du petit carpocapse de la pomme (Grapholita prunivora). Cette dernière possède également un peigne anal, mais est plus petite que la larve et conservera sa couleur rosée après avoir été bouillie et conservée dans l’alcool.

Dommages

Au printemps, les larves s’attaquent aux bourgeons terminaux et s’enfoncent à l’intérieur des pousses terminales, qui flétrissent et meurent. La mort des pousses terminales provoque l’apparition de rejets qui se développent rapidement et peuvent, lors d’infestations sévères et continues, modifier le port des jeunes arbres qui deviennent très touffus.

Lorsque les fruits en développement sont infestés tôt en saison, ils vont généralement tomber de manière prématurée. Lorsque les fruits sont attaqués plus tard dans la saison, ils demeurent accrochés aux branches, mais deviennent perforés de galeries remplies d’excréments. Les fruits infestés perdent ainsi toute valeur commerciale.

Les fruits infestés sont également plus vulnérables aux infections par des agents pathogènes.

Malgré les dommages apparents et importants causés aux nouvelles pousses, les pertes économiques sont majoritairement associées à la destruction des fruits

Références et liens

Agnello A., Chouinard G., Firlej A. Turechek W., Vanoosthuyse F. & Vincent C. (2006) Tree Fruit Field Guide to Insect, Mite, and Disease Pests and Natural Enemies of Eastern North America. Natural Resource Agriculture and Engineering, Ithaca, New York, 238 pp.

Alford, D. V. (2017). Pests of fruit crops: a colour handbook. CRC Press, London, 2e édition. 462 pp.

https://bugguide.net/node/view/338365

https://www.cabi.org/isc/datasheet/29904

 

Cultures Affectées