Chez le haricot, il y a trois maladies bactériennes d’importance soit la graisse bactérienne commune (Xanthomonas axonopodis pv. phaseoli), la graisse bactérienne à halo (syn. tache aréolée - Pseudomonas syringae pv. phaseoli) et la graisse bactérienne (syn. tache brune bactérienne - P. s. pv. syringae). La tache brune bactérienne a une gamme d’hôte importante qui comprend le haricot commun, le haricot sec, le haricot de Lima, le pois, le soya, etc. La graisse bactérienne commune et la tache aréolée ont un nombre d’hôtes plus restreint. Ces trois maladies sont difficiles à distinguer les unes des autres au champ. Un test diagnostique est requis pour les différencier. Au laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ, la distinction jusqu’au pathovar n’est pas réalisée pour discriminer la graisse bactérienne à halo et la graisse bactérienne. La discrimination est alors effectuée sur la base des symptômes.
La bactérie hiverne dans les résidus de culture infectée, la semence contaminée, le sol, les résidus de plantes infectées et sur la machinerie. La semence est la source d’inoculum primaire principale. La bactérie peut y survivre de nombreuses années. Les mauvaises herbes, les cultures sensibles, les résidus de culture, le sol et les équipements agricoles sont d’autres sources d’inoculum primaire, mais de moindre importance. Les semences contaminées infectent systématiquement les plantules sinon la maladie se développe à la surface des plantes et la bactérie pénètre par les blessures ou les ouvertures naturelles (stomates, hydatodes). La bactérie se propage d’une plante infectée à une plante saine par l’eau (éclaboussures, irrigation par aspersion, pluie), le vent, les travailleurs, les insectes et la machinerie. L’irrigation par aspersion est un moyen très important de dissémination de la maladie. Les épidémies surviennent à la suite de temps humide et venteux. Pseudomonas requiert des températures fraîches variant entre 16 et 20 °C, avec un optimum à 18 °C. Des foyers de plants infectés sont visibles au champ. Les symptômes apparaissent une à deux semaines après l’infection.
Feuille : au début, petites taches circulaires brunes et nécrotiques, souvent entourées d’un halo jaune. En se développant, les lésions peuvent s’élargir, se regrouper et occasionnellement, tomber, donnant un aspect troué à la feuille. Les taches sont visibles sur les deux faces de la feuille.
Gousse : au début, présence de taches circulaires humides devenant brunes et nécrotiques. Les gousses s’enroulent ou se courbent lorsque les lésions se développent.
Tige : présence de taches humides lorsque la bactérie est systémique.
Les symptômes de la graisse bactérienne peuvent être confondus avec la graisse bactérienne commune et la graisse bactérienne à halo. Dans ce dernier cas, les symptômes se manifestent surtout après l’émergence des plantules, mais peuvent évoluer si la température est chaude. La face inférieure des feuilles est toujours affectée en premier. Les taches demeurent petites et sont angulaires.
Pour limiter les dommages causés par les maladies bactériennes, il faut utiliser des semences certifiées, des cultivars résistants lorsque disponibles, effectuer une rotation des cultures (2 à 3 ans) avec des plantes non hôtes, éliminer les réservoirs d’inoculum (mauvaises herbes, volontaires et cultures sensibles contaminées), éviter l’irrigation par aspersion et de travailler dans les champs lorsque les plants sont mouillés, travailler les champs infestés en dernier, enfouir les résidus de culture et nettoyer les équipements et outils. Un produit à base de cuivre est disponible. Une application préventive du produit à base de cuivre devrait être faite dans un champ ayant subi des dommages à la suite de grêle ou de pluies fortes poussées par le vent.
Richard C. & Boivin G. (1994). Graisses bactériennes. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 233-234. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch15-pois-haricot.pdf)
Schwartz H. F., Steadman J. R., Hall R. & Forster R. L. (Eds) (2005). Bacterial Brown Spot. Dans Compendium of Bean Diseases. 2nd éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 46-47.
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http://learningstore.uwex.edu/assets/pdfs/A3374.PDF