Alternaria alternata est un champignon saprophyte qui se développe sur les tissus sénescents ou blessés et dans le sol. Il cause des maladies qui sont fréquentes mais mineures. Chez les plantes ornementales, particulièrement l’impatiente (sauf impatiente de la Nouvelle-Guinée), la célosie, le cléome et la giroflée, les pertes de rendement sont reliées à la qualité esthétique des plantes qui deviennent invendables.
Le champignon hiverne sous la forme de mycélium dans les résidus de culture, les tissus infectés mais également sur la semence. Au printemps, les conidies sont produites à partir de lésions foliaires présentent sur le vieux feuillage. La sporulation du champignon est favorisée lorsque l’humidité relative est élevée et l’éjection des spores survient lorsqu’une période sèche succède à une période humide. Les conidies sont dispersées par le vent, les courants d’air et les éclaboussures d’eau. Pour germer, les conidies nécessitent de l’eau libre sur le feuillage. Ils germent en deux heures dans l’eau lorsque la température optimale est près de 26 °C (entre 10 et 37 °C). Le champignon pénètre directement dans les tissus, par les stomates ou les blessures. L’infection est optimale à 18 °C (entre 15 et 21 °C) avec une période d’humectation du feuillage d’au moins 8 heures. La sévérité de la maladie augmente avec la durée de mouillure du feuillage sous une température variant entre 12 et 30 °C. Les symptômes apparaissent 4 à 5 jours après l’infection. En serre, la tache alternarienne est observée lorsque l’humidité relative est très élevée (près de 100 %) et que les plants portent des fruits. Cette période s’échelonne de novembre à avril.
La tache alternarienne affecte principalement les vieilles feuilles, mais parfois d’autres organes.
Feuille : présence de taches jaunes, brunes à noires sur le limbe. Les taches sont circulaires ou en anneau (tache en cible). Parfois présence d’une marge jaune ou foncée. Dans tous les cas, les infections foliaires causent une diminution de la photosynthèse (jaunissement), accélèrent la sénescence et la défoliation.
Fleur : présence de taches sur les pétales. Ils peuvent se rabougrir et tomber.
Tige : présence de chancre qui peut ceinturer la tige et la tuer.
Chez les plantes ornementales, la tache alternarienne peut être confondue avec d’autres maladies foliaires causées par des champignons (Ascochyta, Cercospora, Septoria, Stemphylium, Ulocladium, etc.), des bactéries (Pseudomonas syringae) ou virales (taches en anneau chez les plantes ornementales).
Pour diminuer la tache alternarienne, il faut utiliser des semences saines, préalablement traitées avec un fongicide, assurer une bonne circulation d’air entre les plants, éviter l’irrigation par aspersion, enlever et détruire les tissus affectés et favoriser la rotation des cultures (> 2 années) avec des plantes non hôtes. Il faut assurer une fertilisation adéquate et un bon apport en eau pour diminuer les stress aux plants.
Dreistadt S. H. (2001). Alternaria. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 117-118.
http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/a07cs12.pdf
http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/a07cs11.pdf
http://handelsmanlab.sites.yale.edu/sites/default/files/Firstreportofroot1999.pdf