Le champignon Thielaviopsis basicola affecte une vaste gamme d’hôtes, particulièrement les légumes (carotte, concombre, haricot, pois, tomate) et les plantes ornementales (bégonia, cyclamen, fuchsia, gerbéra, pensée, poinsettia, etc.). Chez le concombre de champ, cette maladie est occasionnelle et mineure. Elle survient plus fréquemment dans les sols à fortes teneurs en matière organique (sols acides) que dans les sols minéraux. Sur les organes affectés, la coloration noire caractéristique de cette maladie est causée par les chlamydospores.
Le champignon Thielaviopsis basicola survit plusieurs années dans les sols ou les résidus de culture sous la forme de chlamydospores. La germination des chlamydospores est optimale à 25 °C et stimulée par les exsudats racinaires et survient lorsque le pH du sol se situe entre 5,0 et 8,5. Les hyphes pénètrent directement la plante ou entrent par les blessures ou les orifices naturels. Les hyphes croissent entre et dans les cellules de la plante et produisent des chlamydospores et des endoconidies. La maladie est plus importante lorsque les plants croissent dans un sol frais (13 à 17 °C), mal drainé et dont le pH est neutre à alcalin (> 7). Cette maladie est principalement propagée par le matériel, le sol et le substrat organique, les surfaces de travail mal nettoyées et désinfectées et l’eau (éclaboussure). Le champignon peut se propager d’un plant infecté à un plant sain par contact racinaire. En serre, les sciarides (Bradysia spp.) et l’aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum) sont des vecteurs importants de la maladie.
Feuille : présence de jaunissement, de défoliation, de rabougrissement et de flétrissement. Les symptômes foliaires sont une conséquence du mauvais fonctionnement du système racinaire.
Collet : présence de fentes longitudinales noires, de renflement et d’une pourriture noire.
Racine : au début, présence de petites lésions rouges à brunes. Elles s’agglomèrent, forment des zones irrégulières de 3 à 20 mm de diamètre, sont distribuées au hasard sur l’épiderme et deviennent noires. Le système racinaire peut devenir complètement noir et pourrir. Les lésions sont superficielles ou entrent profondément dans le cortex. Retard de croissance de la racine pivotante.
Cette maladie peut être confondue avec d’autres maladies racinaires causées par différents champignons (Fusarium spp., Phytophthora spp. et Pythium spp.) mais particulièrement par Rhizoctonia solani. Dans ce cas, les lésions sont plus humides que celles produites par Thielaviopsis.
Les symptômes foliaires peuvent être confondus avec une carence minérale.
Une fois la maladie installée, la lutte phytosanitaire est ardue. De bonnes mesures prophylactiques sont à privilégier pour éviter son développement. En serre, acheter du matériel végétal sain, éviter de réutiliser le matériel contaminé (pot, plateau multicellule, substrat), les stress hydriques, la fertilisation excessive et les températures basses du sol. Maintenir le pH du sol à 5,6, enlever et détruire le matériel infecté, stériliser le matériel et contrôler les insectes. La lutte chimique est efficace lorsqu’utilisée en prévention.
Koike, S. T., Gladders P. & Paulus A. O. (2007). Root/Foot Rot Complex of Cucurbitaceae. Dans Vegetable Diseases – A Color Handbook. Academic Press. p. 256-257.
http://plantclinic.cornell.edu/factsheets/blackrootrot.pdf
https://www.cals.ncsu.edu/course/pp728/Thielaviopsis/thielaviopsis_basicola.htm