Botrytis cinerea est un champignon ubiquiste qui cause la moisissure grise, une des maladies les plus fréquentes et sévères dans les cultures serricoles, particulièrement chez les plantes ornementales. Certaines plantes y sont très sensibles dont le bégonia, le géranium, l’impatiente, le pétunia, le poinsettia, etc. Les pertes de rendement sont de nature qualitative. Chez les plantes ornementales, les symptômes apparaissent généralement en foyer et la contamination est facilitée à cause de la proximité des plants dans les caissettes ou sur les tables de culture. Chez le camélia, la moisissure grise est fréquente et sévère.
Le champignon hiverne dans le sol et les débris végétaux sous la forme de mycélium, de conidies ou de sclérotes. Sous la forme de sclérotes, Botrytis peut persister plusieurs années dans le sol. Le champignon est dispersé par le vent, les courants d’air, l’eau (pluie, irrigation par aspersion, condensation), les outils et les travailleurs. Chez les plantes ornementales en serre, les infections ont lieu lorsque les conditions sont humides (> 85 %), fraîches à tempérées (15 à 21 °C) et lorsqu’un contact est assuré avec de l’eau libre pendant au moins 6 heures. Le champignon pénètre dans les tissus par des blessures diverses, les tissus sénescents et rarement par les tissus sains. Les fleurs et les fruits sont plus sensibles aux infections que les feuilles saines. Les symptômes apparaissent environ 3 jours après l’infection.
Fleur : présence de taches nécrotiques brunes au centre des fleurs. Un mycélium grisâtre est souvent observé à la base de la fleur, à la face inférieure. Pourriture des fleurs. Provoque le vieillissement prématuré des fleurs. Les fleurs tombent rarement.
La moisissure grise peut être confondue avec la brûlure des fleurs (Ciborinia camelliae – taches beiges à brunes sur pétales seulement. Les nervures des fleurs sont accentuées. Maladie évolue rapidement).
Pour contrer le développement de la moisissure grise, il faut employer une stratégie qui allie la gestion du climat, les bonnes pratiques culturales et les traitements fongiques. Il faut éliminer les résidus de culture de toutes les plantes affectées par Botrytis, éviter les blessures et prévoir un espacement adéquat entre les plantes et les rangs afin d’assurer une bonne ventilation, une saine gestion du climat (humidité relative et durée de mouillure du feuillage) et de l’eau (éviter l’arrosage par aspersion). Des fongicides sont disponibles et efficaces lorsqu’une rotation des familles de fongicides est réalisée afin de retarder le développement de la résistance. Certains biofongicides sont également disponibles.
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