L’anthracnose du céleri a été observée pour la première fois en Australie (1966), mais sa présence en Amérique du Nord est beaucoup plus récente (2010). L’anthracnose du céleri est causée par le champignon Colletotrichum acutatum. Ce champignon affecte quelques plantes, mais cause surtout de la pourriture des fruits chez la fraise. L’anthracnose du céleri a été observée au Québec, mais elle n’apparait pas encore comme une menace pour la production même si elle a déjà causé des pertes de rendement très importantes en Australie. Les plants de céleri infectés sont invendables à cause des déformations foliaires et des lésions sur les pétioles. Les plants de céleri peuvent être infectés à tout âge.
Le champignon hiverne sous la forme de conidies dans le sol sur les résidus de culture infectée. Les conidies éjectées sont dispersées par l’eau (éclaboussures, irrigation par aspersion, pluie) et le vent sur les tissus sains. Les infections ont lieu lorsque les conidies germent, forment des appressoria puis des hyphes d’infection ou de pénétration dans les tissus sains. La majorité des tissus de la plante peuvent être infectés. Les conidies du champignon sont produites dans les lésions qui se développent le long des pétioles et dans le collet. Ce Colletotrichum ne produit pas de setae.
Feuille : sur les jeunes feuilles, enroulement de la marge vers le haut (en forme de cuillère), torsion et déformation. Les feuilles demeurent vertes longtemps avant de finalement jaunir. Les vieilles feuilles prennent un aspect d'éventail et l’enroulement se fait surtout vers le bas. Des taches jaunes sont parfois observées à la face supérieure des feuilles. Les feuilles infectées finissent par devenir friables et fendent sur la longueur.
Pétiole : présence de lésions nécrotiques brun pâle à brun rougeâtre à la base du plant, près du collet, à la face extérieure ou intérieure du pétiole. Ces lésions peuvent progresser vers le haut des pétioles. Des déformations et des torsions peuvent être observées.
Plant : les plants paraissent rabougris.
Les symptômes de l'anthracnose du céleri peuvent être confondus avec les symptômes précoces du phytoplasme de la jaunisse de l'aster (phytoplasme – jaunissement des feuilles) et des viroses.
Pour lutter contre l’anthracnose du céleri, il faut utiliser des semences certifiées, des transplants sains, cultiver dans des sols bien drainés et assurer une bonne gestion de l’irrigation par aspersion et si possible, utiliser l’irrigation goutte à goutte. Favoriser la rotation des cultures (3 à 4 ans) avec des plantes non hôtes, éliminer les tissus infectés en cours de production et éliminer et enfouir profondément dans le sol les débris végétaux pour accélérer leur décomposition. La sensibilité à la maladie varie selon le cultivar de céleri. La lutte chimique est disponible. Comme la culture du céleri est généralement échelonnée dans le temps, il est important de protéger les plantations tardives contre l'infection qui peut s'être développée dans les parcelles hâtives.
Davis R. M. & Raid R. N. (Eds) (2002). Colletotrichum Diseases of Celery. Dans Compendium of Umbelliferous Crop Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 19-20.
Persley D., Cooke T. & House S. Eds (2010). Leaf Curl. Dans Diseases of Vegetable Crops in Australia. CSIRO Publishing. p. 108-109. (https://books.google.ca/books?id=lgz6TFz_4P4C&lpg=PA108&ots=FXx6BOTyIT&dq=leaf%20curl%20celery&hl=fr&pg=PA108#v=onepage&q=leaf%20curl%20celery&f=false)
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/hort/news/hortmatt/2013/09hrt13a3.htm
http://msue.anr.msu.edu/news/celery_anthracnose_a_newly_identified_fungal_disease_of_celery
https://apsjournals.apsnet.org/doi/abs/10.1094/PDIS-03-12-0271-PDN
https://apsjournals.apsnet.org/doi/full/10.1094/PDIS-11-17-1751-PDN
http://thegrower.org/news/celery-leaf-curl-cropping