La pourriture des racines et du collet dans l’argousier est un problème pouvant entraîner des pertes de rendement importantes allant de 30 % à 95 %. Ce phénomène peut toucher tous les cultivars et les plantations de tous âges. Il apparaît généralement lorsque les plants sont affaiblis par un autre facteur biotique ou abiotique : les défenses naturelles des plants ne sont plus en mesure d’empêcher l’infection par des organismes pathogènes dits « opportunistes » présents naturellement dans les sols. Le patron d’apparition des symptômes à l’échelle de la parcelle se manifeste généralement aux endroits où les arbustes ont été affaiblis. Par exemple, la zone affectée pourrait se trouver dans une section du champ où le sol est plus léger et où les plants ont souffert de sécheresse. Le choix des plants, la préparation du terrain, la plantation et les pratiques culturales sont des tâches à entreprendre avec rigueur pour éviter le développement de la pourriture des racines et du collet dans l’argousier.
La pourriture des racines et du collet de l’argousier provient d’une interaction entre un complexe de champignons du sol (avec ou sans la présence de nématodes phytopathogènes) et des facteurs d’origine abiotique. Certains facteurs abiotiques favorisent l’incidence du complexe de champignons du sol (Cylindrocarpon spp., Fusarium spp., Pythium spp., Rhizoctonia spp., etc.). En voici quelques exemples :
- Un mauvais drainage du sol;
- Un problème de compaction;
- Des stress hydriques répétés;
- Une forte compétition des mauvaises herbes;
- Une plantation trop profonde;
- Des blessures mécaniques aux troncs ou au collet;
- Un manque de vigueur des transplants;
- Des dommages de gel ou de rongeurs.
Feuille : On observe un flétrissement, un jaunissement et un dessèchement des feuilles, souvent à partir des plus jeunes tiges.
Fruit : Il y a avortement des fruits.
Racine : Les racines brunissent et ramollissent à cause de la pourriture.
Collet : Noircissement du cambium et de la moelle.
Plant : La croissance du plant est faible ou arrête complètement. On observe un affaiblissement général. Le plant dépérit et peut mourir.
Il ne faut pas confondre les champignons dont il est question avec d’autres pathogènes tels que Rhizoctonia sp., Verticilium sp., Phomopsis sp. ou avec des facteurs abiotiques comme un stress hydrique.
Dépistage : L'identification de l’espèce précise du champignon occasionnant la pourriture des racines et du collet peut s’avérer complexe puisque le dépérissement peut être dû à la présence simultanée ou successive de plusieurs champignons (ex. : Fusarium spp., Phytophthora spp., Rhizoctonia solani, Sclerotinia spp. et Verticillium spp.). Il est alors important de savoir précisément de quelle(s) espèce(s) il s’agit afin d’appliquer les méthodes de contrôle appropriées. Pour confirmer une identification, l’envoi d’échantillons à un laboratoire spécialisé en pathologie des plantes est nécessaire.
Prévention : Avant l’implantation, effectuer le drainage et la décompaction du terrain selon les besoins et les recommandations d’un professionnel. S’assurer d’obtenir des plants sains en les inspectant avant la plantation. Veiller à ce que le collet soit situé à environ 1 cm sous la surface du sol lors de la plantation. Favoriser une bonne aération du collet en contrôlant les mauvaises herbes et en évitant le contact avec le paillis. Éviter les blessures mécaniques, contrôler les rongeurs, tailler au bon moment et pratiquer une bonne gestion de l’irrigation.
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