La brûlure en bandes rouges est une maladie fréquente et sévère des conifères, mais qui affecte principalement les pins. Elle survient partout dans le monde, surtout dans les régions au climat frais et humide. L’incidence et la sévérité de la maladie sont davantage liées aux précipitations qu’à la température. Les jeunes arbres sont les plus touchés. Le stade sexué, Mycosphaerella pini, n’est pas observé dans l’est du Canada. Lorsque les aiguilles sont infectées, la qualité esthétique des arbres d’ornement et ceux produits en pépinière sont affectés, les rendant invendables. Les années successives de maladie grave et de défoliation prématurée entraînent un ralentissement de la croissance et, dans des cas extrêmes, la mort de l'arbre.
Le champignon hiverne sous la forme d’acervules sous-épidermiques dans les bandes rouges des aiguilles infectées. Au printemps, lors de conditions humides, des acervules matures noirs font irruption au travers l’épiderme. Ils produisent des conidies qui sont dispersées, sur de courtes distances, par l’eau (pluie, éclaboussure d’eau et irrigation par aspersion) et le vent sur les aiguilles saines. Les conidies germent et le mycélium pénètre dans les aiguilles par les stomates. L’infection nécessite une humidité élevée et des températures variant entre 5 et 26 °C, avec un optimum à 17 °C. Toutes les aiguilles peuvent être infectées. Les infections se produisent de la fin du printemps jusqu’à la fin de l'été (mai-août). Après quelques semaines ou mois d’incubation, selon l’espèce de pin, les premiers symptômes se manifestent sous la forme de taches jaunes à beiges translucides qui évoluent ensuite en bandes rouges qui encerclent les aiguilles. Cette coloration rouge est provoquée par une mycotoxine, la dothistromine, qui joue un rôle dans la virulence de la maladie et provoque le dessèchement de l'extrémité des aiguilles. La maladie évolue principalement lors de conditions humides. Après la mort des aiguilles, des acervules blancs et sous-épidermiques se développent dans les bandes rouges, complétant ainsi le cycle de la maladie.
Feuille (aiguille) : présence de taches jaunes à beiges évoluant en bandes rouges de 1 à 3 mm de largeur. Les bandes rouges sont nettement délimitées du reste de l’aiguille et entourent complètement l’aiguille. L’extrémité de l’aiguille meurt au-delà du point d'infection et devient brune. La base de l’aiguille demeure verte. Les bandes rouges demeurent visibles même après la mort des aiguilles. Les aiguilles tombent prématurément. Les premiers symptômes sont observés sur les aiguilles des branches inférieures et l'agent pathogène remonte progressivement vers le haut de la cime. Présence de fructifications noires (acervules dans un stroma bien défini) dans les bandes rouges des aiguilles mortes.
Arbre : les branches sont souvent dépourvues de feuillage, il ne reste que des touffes d'aiguilles au bout des branches.
La brûlure en bandes rouges peut être confondue avec la brûlure en bandes brunes (Lecanosticta acicola (stade sexué Mycosphaerella dearnessii) – les conidies sont brun verdâtre tandis que celles de D. septosporum sont hyalines) et les rouges (Lophodermium spp., Lophodermella spp., Elytroderma spp. et Cyclaneusma spp.), la mineuse des aiguilles du pin (Zelleria haimbachi), la pollution de l’air, une carence en bore ou en soufre et des stress environnementaux (gel, sécheresse). Dans ces cas, les anomalies de coloration seraient uniformes d’une branche à l’autre ou localisées dans une portion complète de l’arbre.
La brûlure en bandes rouges est contrôlée en utilisant du matériel végétal sain, en diminuant l’humidité par l’augmentation de la circulation d’air entre les arbres, une densité de plantation plus faible, en cultivant sur des sites aérés, en supprimant les branches inférieures et en contrôlant les mauvaises herbes. Couper et détruire les branches infectées et abattre les arbres très atteints. Émonder les pins avant la période d’infection par le champignon et par temps sec. Les nouvelles plantations ne devraient pas être situées près des peuplements âgés ou de haies brise-vent ni intercalées à travers de vieux arbres qui sont des sources d’inoculum.
Hansen E. M., Lewis K. J. & Chastagner G. A. (Eds) (2018). Dothistroma Needle Blight. Dans Compendium of Conifer Diseases. 2e éd., APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 116-117.
Jones R. K. & Benson D. M. (2009). Brown Spot Needle Blight. Dans Diseases of Woody Ornamentals and Trees in Nurseries. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 281.
Sinclair W. A. & Lyon H. H. (2005). Dothistroma Needle Blight of Pines. Dans Diseases of trees and shrubs. 2e éd. Cornell University Press, Ithaca, New York. p. 28-30.
http://cfs.nrcan.gc.ca/pubwarehouse/pdfs/10138.pdf
https://www.cabi.org/isc/datasheet/49059
http://www.fao.org/forestry/13580-0d2b7a2db3a11b0c364f80bf48ccf8a1c.pdf
https://pnwhandbooks.org/plantdisease/host-disease/pine-pinus-spp-dothistroma-needle-blight-red-band
http://forestrydev.org/diseases/CTD/Group/Needle/needle5_f.html