Les champignons causant les blancs (oïdium) sont des parasites obligatoires. Ils tuent rarement leurs hôtes puisqu’ils sont nécessaires à leur survie. Chez la carotte, il existe deux types de blanc, les Oidium (Erysiphe heraclei) qui sont les plus communs et les Oidiopsis (Leveillula taurica et L. lanuginosa) observés surtout en Asie. En plus de la carotte, E. heraclei affecte le céleri, le panais et plusieurs fines herbes. Le blanc de la carotte est une maladie occasionnelle et mineure qui cause parfois des pertes de rendements significatives.
La sensibilité de la culture au blanc croit avec la maturité des plants. La survie du champignon est assurée par le mycélium présent sur les résidus de culture infectée, les mauvaises herbes de la famille des apiacées, mais également par les spores de survie, les cléistothèces. Les infections sont initiées par les spores et apparaissent sous la forme de baril et sont accolées en chaîne. C’est ce qui donne à la feuille infectée une apparence poudreuse. Les spores sont dispersées par le vent et l’eau (pluie et éclaboussure). Le développement du champignon est favorisé lors de périodes sèches avec des journées chaudes (13 et 31 °C) et humides (> 95%). La présence d’eau libre n’est pas requise pour les infections. Au contraire, l’eau réduit la germination et tue les spores du blanc. Le développement du blanc est favorisé dans les zones ombragées ou à faible luminosité et lorsque la densité de plants est élevée. Les premiers symptômes apparaissent 7 à 14 jours après l’infection.
Feuille et pétiole : présence d’un duvet blanc de mycélium observé à la face supérieure et inférieure. Le duvet de mycélium couvre parfois presque toute la surface foliaire. Les vieilles feuilles sont les premières affectées. Parfois présence d’un jaunissement à brunissement du limbe, de taches ou de nécroses brunes à noires. Le blanc peut causer une défoliation précoce.
Fleur : dans les champs de carotte destinés à la production des semences, les fleurs peuvent être déformées.
Cette maladie peut être confondue avec le mildiou (Plasmopara ou Peronospora umbelliferarum) mais cette maladie ne sévit qu'en Europe.
Pour limiter la propagation de la maladie, il faut détruire les tissus infectés, favoriser une bonne circulation d'air entre les plantes, éviter les zones ombragées, assurer une fertilisation adéquate et un bon apport en eau pour éviter la sécheresse. Des cultivars tolérants sont parfois disponibles et la lutte chimique est efficace.
Davis R. M. & Raid R. N. (Eds) (2002). Powdery Mildew. Dans Compendium of Umbelliferous Crop Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 22-23.
http://www.appsnet.org/Publications/potm/pdf/Sep11.pdf
http://vegetablemdonline.ppath.cornell.edu/NewsArticles/Carrot_Powdery.html
https://www.plantmanagementnetwork.org/pub/php/brief/2005/carrot/