En Amérique du Nord, la fusariose de l'épi est sans contredit la maladie la plus importante chez le blé et l’orge. Elle affecte à un degré moindre l’avoine et la maladie est appelée fusariose des panicules. Elle est causée par différentes espèces de Fusarium, dont l'espèce principale et la plus agressive est Fusarium graminearum. Ce champignon peut affecter toutes les parties de la plante et une gamme variée d’hôtes dont les cultures céréalières (blé, orge, avoine, seigle), le maïs et les graminées fourragères.
La fusariose des panicules cause rarement des pertes de rendements importantes, mais peut parfois affecter la qualité des grains, réduire le prix de vente des grains fusariés ou les déclasser. Les grains infectés produisent le désoxynivalénol, communément appelé la vomitoxine ou Don, qui est une mycotoxine produite par Fusarium. Cette mycotoxine rend les grains impropres pour la consommation humaine et animale. Chez l’avoine, la fusariose des panicules est occasionnelle et mineure.
Fusarium graminearum survit dans le sol, les débris végétaux, les grains infectés, les mauvaises herbes et plantes indigènes sous la forme de périthèces et de sporodochies. Lorsque les conditions sont chaudes et humides, les périthèces libèrent des ascospores qui sont transportées par le vent et les éclaboussures d’eau sur les fleurs, les glumes et les épis. Les infections et la colonisation des panicules d’avoine se font dès l’émergence hors de la gaine. La structure et la forme de la panicule (panicule lâche avec épillets portés sur de longs pédoncules) ne favorisent pas l’infection par Fusarium. L’infection des épillets est ponctuelle et comme les épillets ne sont pas tous au même stade de développement, les risques d’infection sont répartis dans le temps. Les épillets blanchis apparaissent 3 à 5 jours après l’infection lorsque la température est chaude (25 et 32 °C) et humide. En été, les infections secondaires sont assurées par les macroconidies de Fusarium à partir des sporodochies.
Épi : dessèchement prématuré d’un ou plusieurs épillets par épi. Les épillets infectés sont stériles, avec parfois présence de périthèces, d’un mycélium blanc à orange à rose et de sporodochies (coussinets de spores asexuées) orange.
Grain : sont ratatinés ou momifiés, légers et blanchâtres à rouge violacé. Le remplissage des grains est déficient.
Pour lutter contre la fusariose des panicules, il faut utiliser des semences traitées avec des fongicides, les cultivars peu sensibles à la fusariose de l’épi, une fertilisation équilibrée, favoriser la rotation des cultures avec des plants non hôtes comme le soya, employer un système de production permettant l’enfouissement des résidus de cultures et récolter à la maturité. Éviter de cultiver l’orge et le maïs à proximité l’un de l’autre. Sécher rapidement les grains humides et leur assurer une bonne ventilation.
Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Fusariose de l’épi du blé. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 117-119.
https://www.agrireseau.net/documents/Document_90001.pdf
https://www.agrireseau.net/grandescultures/documents/Feuillet-Information-Fusariose.pdf
http://www.fiches.arvalis-infos.fr/fiche_accident/fiches_accidents.php?mode=fa&type_cul=1&type_acc=4&id_acc=51