Cette fusariose vasculaire (jaunisse) affecte les crucifères maraîchères, indigènes et adventices ainsi que les giroflées ornementales. Le chou-fleur, les choux chinois et les moutardes offrent une certaine résistance à la maladie. Cette maladie est occasionnelle et mineure à cause de l’utilisation de cultivars résistants, mais peut parfois être sévère lorsque des cultivars sensibles sont employés. Les pertes de rendement peuvent être significatives. La distribution des dommages au champ est en foyer ou éparse.
Le champignon peut survivre pendant plusieurs années dans le sol sous la forme de chlamydospores et parfois coloniser la surface de la semence. Le champignon pénètre dans les plants directement par les radicelles ou par les racines blessées, principalement lors de la transplantation. Une fois dans la plante, le champignon se déplace directement vers les vaisseaux conducteurs du xylème où il produit une toxine qui est responsable des symptômes observés. La dissémination de la maladie peut se faire via des plantules infectées, des mauvaises herbes de la famille des crucifères, du sol contaminé (outil, équipement) et les travailleurs. La fusariose vasculaire se développe par temps chaud. Elle est maximale lorsque la température du sol varie entre 18 et 25 °C. Le type de sol, l’humidité et le pH du sol ont peu d’influence sur le développement de la maladie.
Plantule : devient jaune puis brune. Elle sèche puis devient cassante. Les plantules meurent rapidement.
Feuille : devient vert jaunâtre suivi d’un jaunissement uniforme ou unilatéral des feuilles basales. Les feuilles sont souvent courbées et crispées. Le jaunissement progresse vers le haut du plant. Le plant peut se défolier et flétrir.
Tige et collet : le système vasculaire est brun jaunâtre dans la partie basale de la tige et au collet.
Racine : les racines latérales sont rabougries, deviennent brunes et meurent. Le système vasculaire est brun jaunâtre.
Plante entière : parfois flétrissement sans que la plante ne montre de jaunissement.
Les symptômes de la fusariose vasculaire peuvent être confondus avec ceux de la nervation noire (Xanthomonas campestris subsp. campestris), mais dans ce cas, les vaisseaux sont noirs et le jaunissement du limbe des feuilles prend souvent la forme d’un « V ». Les stress hydriques peuvent également causer des symptômes similaires à la fusariose vasculaire.
Pour diminuer la fusariose vasculaire au champ, il faut utiliser du matériel végétal sain, prioriser les cultivars résistants, arracher les mauvaises herbes de la famille des crucifères et bien nettoyer les équipements et outils de travail et éviter tous stress hydriques ou thermiques.
Richard C. & Boivin G. (1994). Fusariose vasculaire (jaunisse). Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 107-108. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch8-cruciferes.pdf))
Rimmer S. R., Shattuck V. I. & Buchwaldt L. (Eds) (2007). Yellows (Fusarium Wilt). Dans Compendium of Brassica Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 56-58.
http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/brassicas/diseases-and-disorders/fusarium-wilt.html#advanced
http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/brassicas/test-your-knowledge/index.html